Fantastic Dizzy

Il est toujours amusant de remarquer que les plus grosses tares se cachent souvent dans ce que vous affectionnez le plus. Fantastic Dizzy fait partie de ces titres qui ont marqué votre serviteur au cours de sa tendre enfance. Un jeu enfantin, malin et incroyablement prenant… telle était la vision du jeune Vidok. Des années plus tard, celle-ci s’est légèrement transformée…

Tout commence par la présentation du casting. Fantastic Dizzy s’ouvre tel un film avec la description des principaux personnages. L’histoire décrit le kidnapping de Daisy, l’amour de Dizzy, par le sorcier Zak. Il en profite pour jeter un sort sur l’intégralité des habitants du village en partant. Seul Dizzy en réchappe : il est donc tout désigner pour sauver sa dulcinée… et tous ses amis du vilain sortilège. Le scénario se limite à ces quelques lignes et n’évoluera pas jusqu’à ce que Dizzy se retrouve face à Zak. Fantastic Dizzy (The fantastic Adventures of Dizzy sur Genesis) part d’un postulat simple pour nous emmener dans ce monde en quatre teintes dans lesquels il faut résoudre les énigmes posées pour avancer. Un mélange de point’n’click et de plateforme. En effet, Dizzy a pour seules actions possibles de prendre un objet, le déposer ou sauter. Moult objets sont disposés au travers du chemin de Dizzy, libre à nous de les prendre ou les laisser, en sachant que l’inventaire ne peut contenir que trois objets en simultané. Les énigmes restent assez simples dans l’ensemble puisqu’elles vont du don d’argent à un garde pour passer au dégel d’un ami à l’aide de paille et d’un feu, sans oublier le morceau de viande pour faire fuir un molosse.

Les seuls dialogues du jeu se résument à un message lors du sauvetage d’un compatriote de Dizzy. La progression se déroule latéralement, en faisant bien attention aux nombreux ennemis qui parsèment le chemin. Ne combattant pas, Dizzy n’a pour lui que son saut pour rester en vie. Sa forme d’œuf lui permet de rouler sur de petites distances… ce qui amène quelques tirages de cheveux tant l’inertie peut être énervante. Les passages sous-marins, notamment, sauront faire hérisser les poils de certains. D’ailleurs, il faut noter que Fantastic Dizzy, s’il ne comporte pas de bug à proprement parler, recèle une multitude d’incohérences qui peuvent amener à des game over ou à une impossibilité de finir le jeu. Les développeurs n’ont rien bloqué. Il est par exemple possible de monter sur une plateforme à l’aide de la corde, d’y laisser ledit ustensile et de sauter. Résultat : le reset est nécessaire. Certaines morts sont également compliquées à expliquer comme celle où Dizzy décède dans les vingt centimètres d’eau d’une rivière alors qu’il marche sans problème au fond de la mer – il ne sait pas nager. De quoi pousser des râles de mécontentement, d’autant que le nombre de vies est limité. Le capital départ est de deux. Pour en gagner, il est nécessaire de réussir les puzzles du mage Théodore. Disséminés aux quatre coins du monde, ils vous demandent de remettre les morceaux d’une image dans l’ordre et dans le temps imparti. Ces vies sont à chaque fois inespérées : la cartouche Megadrive ne dispose d’aucune sauvegarde. Quatre ou cinq heures seront requises pour terminer le jeu, si tant est que vous le connaissiez par cœur. La carte présente dans le jeu est à ce titre réellement indispensable.

Afin de pénétrer dans la tour de Zak, 250 étoiles sont requises, elles-aussi cachées dans les quatre contrées du royaume de Zakeria. Entre deux récupérations d’objet et résolution d’énigmes, quelques phases au gameplay inédit font leur apparition, telle que le tir à l’arbalète sur les gardes d’un château, la remontée en bulle d’air d’un abysse ou encore la descente d’une rivière sur un tonneau. L’équipe de développement, bien que restreinte, a semble-t-il voulu offrir aux joueurs un titre exigeant mais tout de même diversifié. Cela se sent dans les environnements visuels radicalement différents dès lors que vous passez de la forêt à la ville, puis dans le bateau pirate et les fonds marins. La gestion jour/nuit et pluie/soleil est présente, et se fait sans transition. Le titre est donc assez agréable à regarder, avec de chaleureuses couleurs et des musiques entêtantes, sans pour autant énerver.

C’est donc avec précaution que vous devez appréhender Fantastic Dizzy. Sous ses airs de jeux d’aventure pour enfant se cache un redoutable titre de plateforme/réflexion simple mais exigeant avec le joueur. Sa gestion de l’inventaire et les actions restreintes du personnage font que la difficulté grimpe assez vite. Il est de plus impossible de sauvegarder vous obligeant à tout recommencer à chaque partie. Un challenge qui restera hermétique à bien des joueurs de nos jours mais qui mérite que vous vous y attardiez si vous vous sentez l’âme d’un œuf vengeur.

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