2012, la chute aux enfers continue…
Lorsque nous débutons un bilan, il est de bon ton de faire l’inventaire des jeux terminés l’année passée. De se dire que notre carrière de joueur a fait un bond en avant. De réaliser que l’année a été bien triste. Je retiendrai tout de même la quadrilogie Uncharted que j’ai terminée en trois week-ends. Des jeux pop corn qui détendent au travers d’une histoire correcte, d’un casting savoureux et d’une plastique de rêve, le tout enroulé dans un dépaysement de tous les instants. Nathan Drake a la bougeotte et nous emmène dans des paysages absolument superbes dignes des plus belles cartes postales. Un très bon moment – notamment le volume 2 – que beaucoup aiment critiquer, prenant Uncharted de haut en raison de son aura et oublient de s’y amuser. Je retiendrai également la bonne prestation du studio Vatra à qui Konami a cru bon de redonner la patate chaude Silent Hill. Alors qu’Homecoming avait été en demi-teinte et Book of Memories est, ne le cachons plus, raté, Downpour vient prouver qu’à l’image des épisodes de Climax, des studios européens peuvent faire du bon boulot avec un minimum d’attention. Dommage que le jeu soit techniquement très juste et avec un bestiaire à côté de la plaque : il aurait donné une bonne leçon d’ambiance à beaucoup de survival-horror. En tout cas, il est la preuve qu’on peut faire peur avec autre chose que des zombies. Suivez mon regard…
2012 a également vu arriver un titre que j’attendais énormément et dont j’ai pu vous faire connaître en long, en large et en travers, jusqu’à l’overdose pour certains, Of Orcs and Men. Développé par Spiders – première raison de mon intérêt pour le jeu – il représentait enfin une alternative intéressante aux productions actuelles puisque centré sur son scénario. Et malgré de nombreux défauts, il remplit en effet bien son rôle. Mais comme d’habitude, il a été boudé par le public, Dishonored oblige rétorqueront certains… Le phénomène Inazuma Eleven a tenté une incursion chez moi. Il aurait dû s’abstenir : amusant les deux premières heures et laborieux le reste du temps. Un peu comme Journey. Téléchargé sitôt sa mise en ligne, fait dans la foulée. Conclusion ? Un bac à sable somptueux mais vide. Alors on peut y voir de la poésie dans chaque parcelle de jeu, il n’en reste que le jeu, après deux runs, m’a laissé un goût amer de démo technique. Déception également pour Darksiders II dont l’annonce à la fin du premier était démentielle et qui au final semble être un épisode ajouté. Je n’émettrai pas d’avis définitif puisqu’il est actuellement dans la console, mais rien à voir avec le monument que nous attendions légitimement. THQ et Vigil Games en ont subi d’ailleurs les conséquences.
Au final, pas de jeu marquant, ébouriffant, au point de se taper le cul par terre. La Vita est sortie, aucune killer app – malgré tout le bien que je pense de Gravity Rush et le nombre d’heures que j’ai passé sur Project Diva F – la Wii U est sortie, aucune killer app à sa sortie. Zombi U propose une expérience légèrement différente de celle des innombrables jeux de zombies mais rien de bien révolutionnaire non plus. Les seuls jeux à tourner dans mes consoles sont soit de vieux jeux soit des vétérans qui sont des maîtres dans leur domaine, à l’image d’Etrian Odyssey IV et Dragon Quest Monsters l’été dernier. Des recettes éprouvées mais maîtrisées de A à Z. Notons tout de même Catherine, le jeu à la campagne de pub subversive et suffisamment original pour avoir marqué le paysage vidéoludique 2012. Une vraie bouffée d’air frais.
L’impression de passer à côté de quelque chose
Tandis que les forums entrent en ébullition pour un Assassin’s Creed, un Batman ou un The Last of Us parfois près d’un an à l’avance, je reste de marbre. En cela, j’ai l’impression de passer à côté des jeux vidéo actuels et encore plus ceux des dernières années et mois : je ne leur vois pas d’intérêt particulier. Assassin’s Creed est visuellement bluffant. L’animation écrase presque l’intégralité de la production actuelle. L’histoire s’étend sur, désormais, de nombreux épisodes, synonyme d’une certaine complexité et recherche. Une superproduction incroyable ; mais ludiquement, qu’apporte-t-il ? Des assassinats furtifs, nous en avons fait le tour il y a bien longtemps déjà, avec des titres comme MGS ou Tenchu, voire Hitman – je précise « voire » car la série Hitman a beau offrir de belles possibilités sur le papier, elle me paraît étonnamment classique, redite complète du premier épisode. L’absence de nouveautés dans pareils titres est bien évidemment fausse, mais l’impression de connaître les jeux avant leur sortie, elle, est tenace. En quoi innovent-ils ? En quoi jouer au jeu me fait découvrir quelque chose ? Où sont le voyage et la découverte ? Où ? Comment rêver en parcourant un Call of Duty ?
Même le prochain Tomb Raider n’offre rien de très sexy – plutôt cocasse avec Lara Croft en héroïne – soucieux d’afficher un rendu et des réactions réalistes. Et c’est sans compter les innombrables jeux à zombies, Dead Island, Dead Rising, Left for Dead. Même CoD, Read Dead Redemption, Borderlands ou Yakuza, des titres à l’univers éloignés de la zombification, ont réussi à voir débarquer des modes, extensions ou spin-off dessus. Triste. Les jeux se confondent pour perdre de vue leur but premier : divertir. Et il se trouve que rouler en écrasant des piétons, de tabasser des zombies au kilomètres ou d’alterner les armes à feu dans des décors arides me fatigue vite. Les titres AAA comme l’industrie aime les appeler sont d’une tristesse affligeante. De nos jours, à part s’appeler PlatinumGames, Monolith Software, Mistwalker ou Nintendo, il semble difficile de ne pas s’engluer dans du déjà vu et revu. Quoique même ce dernier s’est mis au recyclage. Un exemple ? New Super Mario Bros 2.
Le retro c’est mieux
Du coup, quand l’envie de partir à l’aventure se fait sentir, c’est dans les vieux pots que j’y trouve mon bonheur, Xenogears dernièrement. Grandia II en début d’année. Des titres qui ont peut-être vieilli techniquement, mais dont le cachet reste inimitable et inchangé. Sans parler des envolées lyriques que les oreilles accueillent. Les productions actuelles ne semblent plus enclines à délivrer des musiques capables de faire ressentir autant d’émotions. Les RPG actuels oublient souvent que l’univers se doit d’être construit, que le scénario est le point central, autour duquel gravitent des personnages travaillés – youhou Star Ocean IV – un système de combat bien pensé et une bande son de circonstance. Tant d’éléments que nous trouvions dans chaque volet de Final Fantasy, les Chrono, les Suikoden, les Breath of Fire, … mais, et depuis ? Toute la production se prend au sérieux. Même les titres d’action. Comparez des Gears of War / God of War à leurs équivalents d’antan. Où est donc passée la fantaisie et le second degré ? Heureusement que Bayonetta est là. Cela transpire aussi au niveau des genres.
Le jeu de plate-forme n’est depuis bien des années plus à l’honneur au profit des jeux tout en un, action, plate-forme, aventure. Il suit l’évolution du marché et des joueurs diront certains. En attendant, il n’y a toujours pas mieux que Super Mario 64 et Banjo Kazooïe. Les jeux de course arcade ont quasiment disparu au profit des simulations, ou tuning. Merci Dieu Namco de maintenir Ridge Racer – mais attention à ne pas reproduire le monstre Unbounded. A préciser que Beetle Mania Adventure sur N64, désormais daté, est à découvrir absolument. Les point’n click connaissent des hauts et des bas, mais pour que Broken Sword 5 doive passer par Kickstarter pour se financer n’est pas forcément le signe le plus rassurant qui soit. En fait, le souci n’est pas tant le genre des jeux, puisque beaucoup sont nés au temps des 16 et 32 bits, mais leur surabondance.
2013, au secours !
Et cette année, si l’on en croit les plannings, cela ne sera guère mieux. Toujours plus de FPS, de jeux réalistes et sans âme. Heureusement, des titres sortent leur épingle du jeu. Et pour cela, il faut malheureusement se contenter de regarder en direction du Japon, les productions européennes étant assez peu aguicheuses, mis à part Remember Me (enfin de l’audace !), Bioshock Infinite (premier Bioshock intéressant ?), Tomb Raider (pourvu qu’aucune association ne lui tombe dessus) et The Last of Us (zut, encore des zombies), avec lesquels on nous casse tellement les oreilles depuis des semaines qu’ils n’ont pas intérêt à proposer un chevauchement de texture dans un couloir perdu… Il y aura bien sûr une ribambelle de « petits » jeux sympas, Luigi’s Mansion 2, Metal Gear Revengeance, Fire Emblem 3DS (enfin) en Europe, Pokemon Homme Femme, … mais le premier monstre, arrivera en mars avec Monster Hunter Ultimate U.
Déjà disponible à l’étranger, ce remake de l’épisode Tri en HD risque de m’occuper un moment, en solo dans un premier temps puis en multi. Cela permettra de bien faire tourner la Wii U, très bonne console au demeurant mais attendant, comme dit précédemment, son titre chronophage. Et puis la chasse aux monstres plusieurs fois plus gros que moi, c’est mon dada. Association d’idées : The Last Guardian.
Une belle arlésienne dont la moindre bribe d’info m’intéresse et les vidéos datant de plusieurs mois et années sont toujours aussi fascinantes. Celle du moment : son développement sur la nouvelle console de Sony. Miam. Pour revenir sur Wii U, il faut rappeler que Nintendo frappe fort avec Bayonetta 2, soit la suite du meilleur jeu d’action depuis Devil May Cry, et le projet X. Takahashi a su me plaquer devant mon écran avec Xenogears et les Xenosaga, il a récidivé avec Xenoblade Chronicles, nul doute que l’énergumène y arrivera de nouveau avec ce nouveau jeu présentant des environnements gigantesques, tout autant que les créatures les peuplant. Le premier trailer est juste à tomber par terre, cela faisait longtemps que je ne m’étais pas mis à trépigner d’impatience comme ça, à en parler à tous ceux qui voulaient bien m’écouter (et même à ceux qui ne voulaient pas du reste…). De l’évasion, de la bonne musique, des combats stylés, un univers déjà fascinant, et des monstres plus gros que moi, ou comment me séduire vidéoludiquement.
Square Enix, mon éditeur phare il fut un temps, celui dont j’idolâtrais la moindre sortie, entre deux jeux occidentaux, compte proposer le dernier volet de Final Fantasy XIII, à savoir The Lightning Returns. Ne comprenant toujours pas que l’on ait pu bouder l’épisode XIII, ne comprenant toujours pas l’intérêt du XIII-2 (inachevé à l’heure actuelle…), j’espère avec cet épisode un retour aux sources, à un univers fantaisie où l’on oublie les tours futuristes translucides et où l’on se concentre sur un scénario crédible dans des décors agréables à l’œil. Si en plus, les musiques suivent, que nous découvrons le fin mot de tout cet imbroglio et que le titre nous remet une petite baffe graphique – pas gagné ça, le temps de développement ne semblant pas jouer en sa faveur – alors je risque d’être aux anges devant ma console. Je le serai très certainement encore plus si le Versus XIII venait à débarquer lui aussi. Doux rêve.
Bref, du RPG, et japonais qui plus, et ce sera déjà beaucoup. Si je venais toutefois à être franc et énoncer ce que j’attends le plus, ce serait les sorties de Gunlord et Fast Striker, deux « nouveaux » titres pour Neo Geo AES, disponibles sur d’autres supports depuis quelque temps, et que les fans attendent depuis plus d’un an. Les jeunes d’aujourd’hui penseront certainement que c’est vieux et moche, pourtant, mes yeux pétillent rien qu’en les voyant tourner. J’attends de cette année 2013 d’autres apparitions sur des supports dits obsolètes, comme l’édition officielle de Nightmare Busters sur Super Nes, par la Super Fighter Team. Il arrive désormais un moment où n’étant pas enclin à investir dans les nouveautés, je préfère miser sur des vieilleries jamais décortiquées ou en tout cas uniquement débutées. Castlevania Symphony of the Night, Super Metroid, Ogre Battle 64, Front Mission, Baten Kaïtos Origins, Treasure Hunter G, Panzer Dragoon Saga, … Ah les bienfaits des bons jeux !
Et le cinéma dans tout cela ?
Deux mots sur les Utopiales qui nous ont occupé toute la fin d’année. Le salon a comme toujours été génial, très bien organisé, avec une programmation très intéressante. La qualité n’a pas toujours été au rendez-vous, mais qu’importe, le festival a le mérite de proposer des thèmes et des œuvres sortant réellement de l’ordinaire. C’était de plus l’occasion à une bonne partie de l’équipe de se réunir et d’arpenter ensemble les allées du salon. Un très grand moment donc, que nous couvrirons très certainement différemment cette année, évitant ainsi de monopoliser le site comme nous l’avons fait. Nous avons le temps d’ici là pour repenser la chose. En tout cas, j’en ressors de très bons souvenirs, et une pléthore de films vus. Cette année 2012 ne m’a pas permis d’en voir autant que je l’aurais escompté – Moi qui pensais que le changement c’était maintenant… – il y a tout de même eu de sacrés mastodontes. Bilbo The Hobbit, The Avengers, Les Mondes de Ralph, The Dark Knight Rises, Amazing Spiderman, … Mais, quitte à passer encore pour un vieil aigri, rien qui ne deviendra culte à mes yeux. Uniquement de bons films, très divertissants pour certains, succulents pour peu que l’on soit joueur dans le cas de Ralph, mais rien de suffisamment marquant pour entrer dans le top of the top. M’intéressant moins à l’actualité cinématographique, je n’attends pour 2013 que l’adaptation de Captain Harlock, mais comme souvent, je découvrirai les sorties en regardant les affiches. Le reste sera advienne que pourra. Une belle expression pour représenter ma vision des semaines qui viennent.