– Bonjour, max330mega, avant toute chose, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Mon pseudo est max330mega. J’ai bientôt 36 ans, je vis et travaille sur Levallois-Perret, une petite ville limitrophe de Paris. Je suis passionné de retrogaming, même si je n’aime pas trop ce terme pour être franc, et de musique.
– Quel est ton profil de joueur ?
Du point de vue joueur, j’ai commencé tout petit avec un amstrad CPC 464 chez mon oncle. On recopiait les codes indiqués dans un magazine pour faire des jeux. Quelque temps après, ma mère m’a offert un amstrad CPC 6128 pour Noël avec quelques jeux (Kung Fu Master, Crazy Cars, ..). Je suis tombé dans la dépendance à cette période (rires). Je jouais chez des potes à l’Atari ST, la NES, la Master System, mais c’est à la sortie de la Megadrive que j’ai craqué. Un pote avait une Megadrive japonaise qu’il souhaitait revendre pour acheter une NEO GEO, il m’a alors fait un petit prix pour la console, avec quelques jeux : Street of Rage, Shinobi, Golden Axe et Monaco GP. Quelques semaines après je craquais pour une Super NES avec Axelay. J’avais également, à cette époque, envie de me prendre une NEO GEO, mais c’était trop cher pour moi. J’ai tout revendu comme un imbécile pour me prendre une Playstation avec Destruction Derby, excellent jeu d’ailleurs. Puis plus tard Dreamcast, Playstation 2, Gamecube, Xbox, Xbox 360, Playstation 3… sans compter quelques portables qui prennent la poussière dans un coin de mon appartement. Entre temps, je me suis racheté des consoles (Megadrive, Super NES, Saturn), mais surtout, en 2001, avec mon premier salaire, je me suis acheté la NEO GEO, la rolls des consoles, avec quelques jeux. Puis, avec mes autres salaires, quelques bornes d’arcade, au départ une belle N’style, puis une SNK Super Neo type 2. Et quelques autres depuis…
J’ai joué un peu à tout mais j’avais une affection particulière pour les shoot’em up, mais pas seulement. Je suis notamment un grand fan de Streets of Rage 2, par exemple. Ce sont principalement mes bornes qui fonctionnent à la maison avec des jeux CAVE et du MVS, mais j’ai dernièrement passé pas mal de temps sur Dark Souls sur Xbox 360. Par contre pour la petite histoire, je n’accroche que très très peu aux licences Nintendo : je n’aime pas du tout Mario, Metroid ou Zelda. Quand j’ai eu la Super NES, je jouais à Axelay, Final Fight ou encore Sonic Blastman. J’ai aussi acheté la Gamecube uniquement pour le remake de Resident Evil et Ikaruga. Je n’ai même pas acheté la Wii, même si Muramasa me faisait de l’oeil. Pour faire une liste de me jeux cultes, je dirais DODONPACHI (Arcade), Streets of Rage 2 (Megadrive) et ICO (PS2). Assez éclectique en somme. De toutes mes consoles, seules la Dreamcast (avec Zero Gunner 2 et Under Defeat) et la xbox 360 (pour les jeux CAVE) sont branchées chez moi. Pour le reste, je ne joue qu’à des jeux arcade sur borne.
– Mais à côté de cela, tu as également un parcours musical, non ?
Oui, j’ai commencé la guitare il y a 20 ans, avec des tablatures de IRON MAIDEN et GUNS N’ROSES. Puis j’ai rejoint un groupe assez tôt. On répétait, pour le fun, des reprises. Ensuite la musique est devenue un peu plus sérieuse pour moi, avec divers groupes au fur et à mesure des années. Je me suis mis au clavier puis un peu à la batterie, mais rien de bien impressionnant, la guitare restant mon instrument de prédilection. J’ai sorti quelques albums avec divers groupes, mais j’ai toujours eu envie de faire une musique qui pouvait allier ma passion pour le son et ma passion pour le jeu vidéo. Avec la perpétuelle évolution des outils informatiques, il est désormais possible de faire ce dont je rêvais depuis pas mal d’années, à savoir une bande son pour un jeu Megadrive. Alors même si le jeu n’existe pas, je prends ce projet très au sérieux.
– Tu en es donc venu à faire de la musique de jeux vidéo…
Ça fait des années que je me disais que j’aimerais bien créer une musique de jeu vidéo. J’en ai eu l’occasion en proposant mes services au sein de la NGF Dev, quand elle a demandé de l’aide sur le forum Neogeofans afin de créer les musiques pour leur projet homebrew, Time’s up, sorti en 2012 sur NEO GEO. Après Time’s up, j’ai pris du temps pour moi puis je me suis attaqué au concept de Towards the sky : HOPE. L’idée a vraiment germé en moi en quelques semaines. Jusqu’à présent je regrettais de n’avoir jamais composé pour un jeu Megadrive. Je me disais souvent, en jouant, que j’aurais adoré intégrer mes musiques dans un jeu. J’ai composé quelques trucs et le résultat était vraiment plus que satisfaisant à mes yeux. Je me suis donc dit pourquoi ne pas faire l’OST d’un jeu « mytho » ? Au début, le but était vraiment de faire un projet mytho, à fond, en faisant croire que le jeu existait mais introuvable pour le commun des mortels. Puis, en fin de compte, j’ai préféré parler d’un projet d’OST basé sur un jeu imaginaire.
– Pourquoi ce titre ? « Towards the sky : HOPE » ?
Au début, le projet s’appelait « Towards sky » car j’aimais bien le côté anglais mal maîtrisé du titre, comme c’était souvent le cas avec les jeux japonais de l’époque. Mais j’ai eu l’impression que tout le monde ne comprendrait pas ce second degré et que ça pouvait desservir le projet, le rendre moins crédible. J’ai donc changé en Towards the sky, avec un anglais correct, mais le titre ne m’était pas agréable à l’oreille. J’ai alors rajouté le terme HOPE pour rendre le titre plus coulant. C’est le genre de petit détail qui me chagrine : tout se doit d’être parfait. Cela lance ainsi, en quelque sorte, Towards the Sky comme une franchise. Si l’OST fonctionne ne serait-ce qu’un, je ferais très certainement un second volet, par exemple Towards the sky : DEATH, ou un truc dans le genre.
– Comment t’y prends-tu pour composer un morceau ?
Je compose la quasi-totalité des morceaux à la guitare. Une fois que j’ai les mélodies de base, je mets tout ça sur logiciel. Il me reste alors à peaufiner le tout, en arrangeant un peu les sons. Pour certaines parties, j’utilise aussi un clavier MIDI. J’enregistre souvent un passage sur mon logiciel et je change les sons pour voir ce que ça donne, ça peut donner des morceaux très différents selon le son utilisé. Je compose quelques passages au clavier mais c’est assez rare. une fois le morceau terminé, j’arrange la batterie, s’il y en a bien sûr.
– « Ton logiciel » ? Quel logiciel ? Et comme fais-tu pour obtenir un rendu Megadrive ?
J’associe différents logiciels. Le premier est Cakewalk Sonar. J’adore ce logiciel. J’ai commencé à créer sur ordinateur en 1996 avec son ancêtre, Cakewalk Express. Depuis, je n’ai jamais changé de marque, et même si d’autres préfèrent Cubase ou Protools, personnellement, je reste un fan de Cakewalk D’autant que maintenant, je le connais très bien. Ma musique a évolué en même temps que lui, au fil des années. Dans Cakewalk, j’utilise des claviers virtuels, à savoir le Fmdrive de chez Alylabs pour avoir les sons Megadrive ainsi que Ezdrummer (electro et metal) pour la batterie. La batterie est le seul instrument qui n’a pas le son à 100% Megadrive, mais ce son donne, en général, à la musique un côté plus pêchu. J’exporte ensuite les pistes sur Wavelab pour égaliser un peu le tout et finaliser le mix.
– Quelles sont tes inspirations pour tes musiques ?
Principalement des bandes son de jeux comme Thunder Force, Gaiares ou Hellfire. J’y mets aussi pas mal de plans que l’on pourrait trouver sur des albums de Heavy Metal des années 90 (rires). A chaque fois que je compose un morceau, j’ai en tête l’image du jeu qui passe en même temps que ma musique.
– Tu as lancé ton projet sur Kiss Kiss Bank Bank. Comment comptes-tu t’y prendre pour les versions physiques ? (Cartouches, CD, livrets éventuels, …)
Pour le pressage des CD Digipack, je ferai ça grâce une petite boite française. Depuis internet et la chute des ventes de CD, les enseignes qui pressent des CD cassent les prix. Il est désormais possible de presser à moindre coût, ou presque. Il n’y aura, par contre, pas de livret dans le Digipack , parce qu’il n’y a tout simplement rien à y mettre. Pour la version cartouche, ce sera vraiment un homemade ultra limité. Je vais acheter d’un côté les boites cartouches universelles et faire imprimer des pochettes spéciales à l’unité. Le CD fera partie du pressage du Digipack, donc sera produit de manière professionnelle.
Les tests de jaquette
– Tu parlais de l’après Towards the Sky : Hope. L’as-tu, réellement, déjà en tête ?
Comme je disais, si le projet fonctionne, je ferais surement un second CD, pas forcément une suite à Towards the sky, mais ce sera forcément, de nouveau, dans l’esprit Megadrive. J’aimerais bien faire une musique de RPG à la japonaise, et cela même si je n’aime pas jouer aux RPG. Les possibilités de musiques pour un tel jeu sont très grandes, ce serait un sacré pari pour un second CD. Mais avant cela, je vais déjà voir si Towards the sky : HOPE fonctionne, car c’est vraiment un public de niche. C’est toujours décevant, voire démoralisant, de passer des dizaines, voire des centaines d’heures, sur un projet en y mettant vraiment mon moi entier pour, au final, découvrir que ça n’intéresse que 10 personnes. D’ailleurs, le projet étant en cours de financement en ce moment-même, il se peut que cette OST ne sorte jamais… Si cela venait réellement à arriver, je la mettrai alors en téléchargement, gratuitement, pour les 10 personnes qui veulent l’avoir. En les remerciant.
– Si je te dis, « NGF Dev. Inc© 3rd Run », que me réponds-tu ?
Pour l’instant, rien. Je ne sais pas si un autre projet est en route ou s’ils voudront de moi pour les musiques. Je ne suis au courant de rien. En tout cas, j’ai pris plaisir à travailler pour eux et avec eux. Ils sont plutôt doués dans leur genre.
Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions. Nous te souhaitons bon courage pour ton projet.