Les fans d’animes doivent sûrement connaître, les autres non, c’est bien dommage. Sôkyû no Fafner est une série animée de 26 épisodes diffusée exclusivement au Japon pour le moment mais grâce à de nombreuses teams de fansub, nous pouvons en profiter en japonais sous-titré français. Vous n’avez donc aucune raison de ne pas vous y mettre. Toutefois, vous êtes ici pour savoir ce que vaut le jeu éponyme. Relativement peu médiatisé de par chez nous, cette adaptation ne doit pas pour autant passer inaperçue.
Le jeu débute de fort belle manière puisque vous êtes accueilli par l’opening (Shangri-La) de la série. Superbe, rythmée et divinement bien chantée par ANGELA, cette mise en bouche vous met irrémédiablement dans l’ambiance propre à cet univers de mechas. La PSP affiche d’ailleurs cet animé avec une facilité déconcertante. La chose nous est familière à l’heure actuelle mais à la sortie du titre, cela l’était bien moins.
Deux mots sur le scénario
L’histoire prend place sur une île, Tatsumiya, apparemment calme. Les habitants semblent heureux, le paysage est paradisiaque, l’ambiance est sereine. Au milieu de cette tranquillité, débarque un géant doré, appelé festum. L’ambiance reposante et champêtre laisse place à une atmosphère stricte et tendue. Les enfants ne comprennent pas ce qui se passe et sont conduits d’urgence dans des abris fortifiés. En revanche, les adultes saisissent très vite l’ampleur de la situation et se retrouvent dans un poste de commandement secret. Malgré la panique apparente, deux champs de force sont dressés autour de l’île et des missiles dirigés vers l’agresseur.
Ces mesures défensives semblent inefficaces et le commandement se doit de faire appel au jeune Kazuki Makabe. Ce jeune garçon de 14 ans est le pilote idéal, au vu de son code génétique, pour piloter le Fafner, un géant robot prêt pour l’occasion. Un dur combat s’annonce…
Le lien de parenté avec Evangelion est clairement identifié, et ce dès cette entrée en matière. La série assume d’ailleurs pleinement ce mini-plagiat pour peu à peu prendre son envol et se démarquer fortement de son modèle.
Deux phases de jeux
Cette adaptation propose au joueur deux types de phases : celles de dialogues et les combats.
Pendant les dialogues, vous suivez l’histoire de l’anime, retransmise de façon assez fidèle. Chaque dialogue est doublé par les seiyu (doubleurs) de la série pour le bonheur des fans. Les artworks sont superbes grâce à l’écran de la PSP. Les fans du designer Hirai seront donc aux anges.
Au moment d’une attaque, vous avez accès à un briefing succinct et l’écran d’armement de votre Fafner. Il vous est proposé d’équiper diverses armes (fusils, mitraillettes, canons,…). Vous arrivez ensuite sur le champ de bataille. Les phases de discussion en 2D laissent place à des décors en 3D. Ces derniers sont d’un vide affolant. De plus, le clipping est très présent ; heureusement, vous disposez d’un radar pour trouver vos cibles. Les festums et les fafners sont, quant à eux, très fidèles à la série dans leur modélisation.
Lors des joutes, vous disposez d’armes à longue distance et, une fois vides, d’armes au corps à corps qui pourront entraîner des plans cinématographiques et autres gros plans pour accentuer l’impression de puissance.
Les missions ont en général le même objectif : débarrasser l’île des festums. Cependant, il arrive que vous deviez protéger un avion spécifique et surtout préserver vos coéquipiers. La survie de ces derniers n’est pas toujours indispensable, néanmoins, elle influe sur la note qui vous sera octroyée à chaque fin d’épreuve. Tout est une histoire d’égo et de conscience mais je ne pense pas que récolter une note moyenne vous empêche de dormir outre mesure…
Deux points litigieux
La maniabilité en déroutera plus d’un. Celle-ci est assez imprécise et ne manquera pas d’énerver les moins patients. Le lock n’est pas très pratique car il se « délocke » d’un rien. De plus, le système de boost qui sert également à voler quelques secondes est basé sur la maintien du bouton X. Vous appuyez sur le bouton sans direction, vous partez à la verticale ; vous enfoncez en même temps une direction, vous avancez plus vite mais pas de possibilité de voler en avançant. C’est assez dérangeant et diriger son robot peut devenir difficile, surtout sous le feu ennemi. La maniabilité n’est donc pas des plus instinctives. Avec un peu de patience, vous arriverez à peu près à faire ce que vous voulez mais il n’empêche qu’il vous arrivera sûrement de pester contre l’agencement des touches plus d’une fois.
Le deuxième problème vient de la durée de vie. Le jeu, tout comme la série, propose 26 parties. Ce sont donc 26 missions auxquelles vous aurez affaire, toutes relativement faciles et se terminant très vite. Elles ne durent rarement plus de quelques minutes malheureusement. Les interstices entre elles sont, comme je l’ai dit plus haut, composés essentiellement de dialogues en japonais. Autant dire que les personnes ne maîtrisant pas la langue de Sagakuchi s’ennuieront pas mal. En revanche, les fans de la série, même s’ils ne comprennent pas les dialogues, reconnaîtront les moments cruciaux de la série et ne seront pas tellement dépaysés.
Une seule conclusion
Sôkyû no Fafner : Dead Aggressor a bénéficié d’un jeu attrayant aux premiers abords (boîtier superbe, introduction fabuleuse, respect de l’univers) mais dès que l’on pratique les missions proposées, le sourire s’efface quelque peu et la lassitude peut survenir très vite. Malgré toute la sympathie que l’on peut avoir pour la série, il est dur de conseiller son adaptation, même au plus grand fan. A essayer à tout petit prix sinon regardez plutôt ailleurs, il y a bien mieux sur le support de Sony.