[dropcaps style=’2′]Au moment de la sortie de Dead or Alive 5 : Last Round, le dernier-né de la fameuse (et excellente) série de jeux de combat de la Team Ninja, j’ai trouvé ça bon de vous reparler de… Dead or Alive Xtreme 2. Oui, pourquoi pas après tout. La suite d’un étonnant (?) spin-off sorti sur la Xbox d’origine… Le point d’interrogation est de rigueur car, quand on voit à quel point Tecmo a toujours principalement axé sa communication sur ses héroïnes et leurs formes (alors que DoA bénéficie sans doute du roster le plus équilibré en terme d’égalité hommes/femmes parmi les jeux de baston !), ce n’est pas si surprenant que ça de voir débarquer des dérivés de ce genre. « Genre » qui est par ailleurs bien difficile à définir. Jeu de détente ? Compilation de mini-jeux ? Du pur voyeurisme ? Peut-être un peu de tout ça, finalement…[/dropcaps]
L’introduction s’avère être plutôt amusante, avec Zack et sa copine Niki toujours aussi déjantés, mais n’est évidemment qu’un prétexte au concept du jeu ; qui demeure dénué de tout scénario. Peu importe : ce n’est pas là que l’on comptait puiser les qualités ou l’intérêt d’un pareil titre, de toute manière. Passée cette mise en scène minimale mais néanmoins sympathique, nous sommes amenés à sélectionner la fille que l’on incarnera pour nos vacances. On retrouve donc toutes les personnages jouables dans la série principale, y compris les nouvelles (à l’époque) du quatrième volet, Kokoro et Lisa (La Mariposa). Leurs fiches identités permettent par ailleurs de révéler plusieurs informations comme leur plat préféré, leur couleur favorite ou bien leurs mensurations (un classique dans la série) qui sont évidemment toutes très à leur avantage. Savoir leurs goûts nous permettra d’adapter nos cadeaux… en effet, pour participer au volley-ball, il faut se trouver une partenaire mais pour ça, il faut flatter celle-ci au préalable en lui offrant plusieurs fois des cadeaux selon ses préférences puis en lui formulant une demande. Ceci dit, au début de chaque vacances, une partenaire vous sera proposée aléatoirement, et vous êtes alors libres de l’accepter ou non.
Une période de vacances dure 15 jours, et, chaque jour, vous pouvez vous adonner à trois activités différents. Ça passe plutôt vite donc, mais au moins, ça permet de ne pas trop s’ennuyer et d’essayer de varier un peu ce que l’on fait… On retrouve les « classiques » jet-skis et volley-ball. Le premier et d’une qualité honnête, pas mauvais mais sans éclat non plus. C’est maniable sans trop de souci, on a un boost et des caractéristiques bien distinctes selon notre jet-ski, mais les pistes sont malheureusement trop peu nombreuses. Le beach-volley, un peu plus compliqué au premier abord, est au final très simplement jouable une fois qu’on a pris le coup, les techniques étant là aussi relativement restreintes. On retrouve les standards de ce sport de plage, ce n’est pas Beach Spikers certes mais là aussi ça reste tout à fait jouable. Certains pesteront toutefois contre l’absence d’un mode multijoueurs en local… et aussi contre le peu d’argent récupéré avec cette activité, par rapport au jet-ski (même si un patch ultérieur a corrigé ce défaut).
Pour les autres activités, on sort un petit peu plus de l’ordinaire. Nous avons le toboggan aquatique, où il faut établir un record de vitesse… Si c’est marrant le temps de trouver la bonne technique, l’épreuve perd très vite en intérêt, puisqu’il n’y a qu’un niveau. Dans la piscine, on peut pratiquer le sympathique saut de bouées où il faut faire preuve de timing et de réflexe, même s’il s’agit surtout d’une sorte de QTE déguisé, en fait. On trouve également le tir à la corde, où l’on doit déséquilibrer son adversaire pour la faire chuter à l’eau, et la bataille de popotins, qui s’avère être un dérivé de la précédent épreuve mais en usant de son derrière plutôt que de tirer sur une corde. Enfin, il y a la course aux drapeaux, terriblement anecdotique et inintéressante, où il s’agit tout bonnement d’appuyer sur une touche en premier. On regrettera donc l’absence de quelques épreuves supplémentaires, ou alors, d’un manque d’approfondissement de celles déjà présentes. Et puis, si en faire le tour est amusant un temps, on revient surtout vers le jet-ski en général, bien plus efficace que les autres pour glaner de l’argent.
Et à quoi sert donc tout cet argent ? Là, les possibilités sont multiples. On peut acheter des objets plus ou moins utiles, allant d’une part de gâteau à une console ou d’autres choses plus insolites… qui servent généralement à faire office de cadeau. Le magasin de sport permet d’acheter de meilleurs jet-skis, des nouveaux ballons pour le volley-ball, et surtout, de nouveaux maillots de bain qui, il faut l’avouer, sont extrêmement nombreux et variés (partant de l’évident postulat que, plus c’est cher, plus c’est censé être sexy). Sachant par ailleurs que les articles dans les magasins sont renouvelés chaque jour : vous ne retrouverez donc pas systématiquement les mêmes objets disponibles à l’achat. Pour les collectionneurs en herbe, Dead or Alive Xtreme 2 est une aubaine : pour remplir sa collection d’objets mais surtout de vêtements, cela peut prendre facilement plus d’une centaine d’heure, et implique de recommencer des vacances à la pelle en changeant de fille pour user des cadeaux et des relations entre chacune afin de tout compléter à 100%. Débloquer un succès est d’ailleurs parfois assez abusé, les objectifs étant souvent très longs à atteindre, mais proposent pour le coup un certain challenge… vous pouvez donc avoir joué plus de cinquante heures au jeu sans avoir obtenu un seul succès !
Arrivé à la première nuit, vous devrez choisir votre hôtel parmi trois choix possibles, ce qui n’a absolument aucune incidence à part l’image de fond. Chaque soir, vous recevrez un cadeau de Zack, notre aimable hôte, ou bien d’une autre fille présente sur l’île. Attention à bien entretenir vos relations avec votre partenaire en lui envoyant des cadeaux ou en gagnant des matches de volley, sinon son humeur risque de se dégrader et elle pourrait vous quitter voire même s’en aller de l’île. Ce qui est intéressant la nuit, c’est d’aller faire un tour au casino, où là, plusieurs nouvelles activités sont disponibles : blackjack, roulette, poker, machines à sous… Pour le coup, certaines ne sont pas mal du tout et peuvent même être assez prenantes. Le blackjack, notamment, qui tient aisément la route et sur lequel on peut passer pas mal de temps. Il s’agit donc de l’endroit où vous pouvez aussi bien repartir avec le pactole que perdre l’intégralité de vos gains. Les plus courageux tenteront de débloquer la fameuse scène de pole-dance, en réalisant 9 jackpots sur la machine à sous la plus difficile… sachant qu’il faut répéter cette démarche à chaque fois pour une seule scène, autant dire qu’il vous faut du temps et de l’argent. Aller sur Youtube pour les personnes que ça intéresse vraiment sera sans doute plus rapide et moins contraignant, qu’on se le dise…
Passé le tour de toutes ces activités, on constatera que nous pouvons choisir des endroits sur l’île où il n’y a ni épreuve, ni fille déjà présente. C’est là que se trouve l’aspect contemplatif (ou un peu voyeur, au choix) du titre puisque cela donne lieu à des scènes sans le moindre intérêt ludique, mais qui nous servent simplement à admirer notre fille se prélasser sur la plage. Ou faire du vélo, ou prendre sa douche, ou se baigner, etc etc, mais ceci généralement avec des poses lascives mettant volontairement en avant les « atouts » de celle-ci. Et on peut immortaliser tout ceci grâce à notre fidèle appareil photo. Pas fous non plus, chez la Team Ninja. Chaque fille dispose de ses propres scènes, et il est possible d’obtenir celles de sa partenaire ou même d’en avoir qui mettent en scène les deux filles. Là encore, vous l’aurez compris : pour tout voir, il vous faudra du temps, beaucoup de temps. Comme quoi, même avec un gameplay qui se veut relativement minimaliste et une forme qui semble simpliste, on peut arriver à multiplier la durée de vie de façon insolente pour les joueurs voulant exploiter son contenu au maximum…
En terme de graphismes, si on re-situe le jeu dans le contexte de sa sortie (débuts de la Xbox 360, et donc de la précédente génération de consoles), c’est globalement loin d’être moche. Les efforts sont irréguliers ceci dit : le développeurs se sont moins concentrés sur les environnements, par rapport à Dead or Alive 4 (qui utilise le même moteur graphique), au profit de la plastique des filles, constamment mise en valeur. Le résultat est réellement convaincant, mais restent quelques problèmes d’animations, certes encore assez classiques à l’époque, notamment avec les longs cheveux qui rentrent régulièrement dans le corps et qui ne disposent pas d’une physique très réaliste. Un peu le même souci en moins flagrant avec les poitrines qui dépassent parfois dans le sable ou autres éléments du décors ; même si en comparaison à la chevelure, la Team Ninja y a apporté d’avantage de soin… bien que les animations des seins demeuraient bien « fantaisistes », dirions-nous. Malgré ces menus défauts, l’ensemble est agréable à regarder, avec des couleurs chaudes qui évoquent toujours l’été, ou encore une eau assez bien retranscrite. L’ambiance est soutenue par des musiques en adéquation, toutes très sympas, même si quelques pistes de plus n’auraient pas forcément été de refus. Les doublages – anglais ou japonais – sont de bonne qualité, mais répétitifs. En bref, ce Dead or Alive Xtreme 2 n’est pas mauvais, l’ensemble est honorable, mais on sent tout de même qu’il y avait plus à faire : en améliorant les activités et en proposant plus de contenu intéressant au niveau du gameplay – qui manque encore cruellement d’intérêt, il aurait même pu faire partie des très bonnes exclusivités de la Xbox 360. Un jeu à réserver à un certain public toutefois, d’autres joueurs risquant de s’y ennuyer plus vite que devant un film d’Uwe Boll (navré, mais il me fallait une cible facile pour terminer ce test).