En dehors des compétitions et des nombreuses rétrospectives, les Utopiales permettent de découvrir de nombreux films ne rentrant dans aucune de ces cases, des projections parfois inédites, des curiosités que les organisateurs espèrent faire découvrir aux festivaliers. Cette année, ils étaient d’ailleurs plutôt fiers de pouvoir présentés des films tels que The Empire of Corpses ou Love and Peace. Et il faut bien le dire, nous étions bien contents de les voir.
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The Empire of Corpses de Ryôtarô Makihara
Japon, 2015, 120’, VOSTF
Londres, fin du 19ème siècle : une nouvelle technologie permet de redonner vie à des cadavres humains et, par l’intégration d’âmes factices, de les exploiter comme une main d’œuvre gratuite et corvéable. John Watson, étudiant en médecine, est mandaté par les services secrets britanniques pour rechercher les écrits légendaires du docteur Victor Frankenstein dans lesquels est dévoilé le procédé qui a permis la naissance de « la Créature », le seul cadavre doté de la parole et du libre-arbitre.
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AVIS DE MIZAKIDO :
Le premier chapitre d’une trilogie s’avère être une très bonne surprise aussi bien sur le plan de l’animation que de l’histoire et son ambiance générale. Au chapitre des choses plaisantes, des personnages atypiques ainsi qu’un scénario fort original et pas mal alléchant, avec un Docteur Watson affublé d’un rôle scientifique ainsi que et tout d’un nécromancien légèrement fou à lier. L’intrigue, qui prend place dans un monde où les morts sont ranimés à la vie pour être réduits en esclavage, est vraiment intéressante, avec un méchant aussi charismatique que l’ensemble des personnages qui suivront les aventures de notre “héros” britannique. Le rythme est vraiment bon puisqu’on ne s’ennuie pas absolument pas durant les deux heures que dure cet animé au visuel fort convaincant, avec une direction artistique de qualité bien qu’un peu trop classique, et une technique quasiment irréprochable bien qu’un peu psychédélique sur la fin.
AVIS DE VIDOK :
Premier film du Projet Itô – projet consistant à adapter trois des romans du défunt Satoshi Itô – The Empire of Corpses est réalisé par Ryôtarô Makihara (Haru, Colorful). The Empire of Corpses combine de nombreuses références à des oeuvres occidentales, fusionnées et revues par des japonais. Ici, se cotoient la créature de Victor Frankenstein, John Watson (de Sherlock Holmes) ou encore Thomas Edison (et son Hadaly). Ce melting-pot prend plutôt bien effet : l’histoire est globalement crédible, même si la dernière partie se termine dans des délires visuels assez peu rationnels. A défaut d’être raisonnable, ce déluge d’effets spéciaux permet de profiter d’une direction artistique et technique toutes deux de haute volée. Le film allie 3D et dessin de qualité. Un très bon moment de cinéma, encore davantage pour ceux qui seront suffisamment patients pour attendre le post-ending…
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AVIS DE MIZAKIDO :
Ce film s’est mis comme défi d’adapter plusieurs nouvelles issues du célèbre recueil “Histoires extraordinaires” de Edgar Allan Poe pour un résultat au final plutôt convaincant. Extraordinary Tales, c’est cinq adaptations en films d’animation aux styles radicalement différents, avec des narrateurs de grande volée tel que feu Sir Christopher Lee, Guillermo del Toro. La qualité de chacun de ces segments est plutôt harmonieuse, même si pour le dernier, l’ennui prend rapidement le dessus sur l’esthétique visuelle. Pour le respect de l’oeuvre originale, je ne pourrais que laisser les amateurs de Poe en juger, ne connaissant que très très peu l’auteur, mais cinématographiquement parlant, c’était vraiment intéressant. Mention spéciale aux visions du Cœur révélateur pour son visuel rappelant le superbe film Renaissance (vous ne l’avez pas vu ? Vous devriez !), ainsi qu’à la passionnante Vérité sur le cas de M. Valdemar, réalisé tout en style bande dessinée. A réserver avant tout aux amateurs de l’auteur américain.
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Extraordinary Tales de Raùl Garcia
Etats-Unis, 2015, 70’, VOSTF
C’est avec déférence et amour que Raùl Garcia rend hommage à Edgar Allan Poe et ses fameuses Histoires extraordinaires, présentées par l’esprit de l’auteur réincarné en corbeau, à travers cinq films animés dont le style diffère de l’un à l’autre, et ce afin de donner corps à différentes facettes de l’esprit torturé de l’écrivain. Grands amateurs de Poe, Roger Corman, Guillermo del Toro, Julian Sands et Christopher Lee prêtent leur voix pour chaque segment.
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« Autour de minuit » présente : 9 visions singulières de la ville du futur
Etats-Unis, 2015, 70’, VOSTF
La ville du futur, qu’elle relève du pur fantasme graphique ou de l’anticipation réaliste, est un lieu qui titille souvent l’imaginaire des auteurs de films d’animation. En pleine mutation, voire sujette à la destruction, il s’agit d’un lieu sur la carte d’un monde parallèle où sont révélés les peurs, les contradictions et surtout les travers d’une société
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AVIS DE MIZAKIDO :
“Visions singulières” c’est vraiment le mot. “De la ville du futur” n’est souvent pas le propos pour certains courts métrages de cette sélection vraiment étrange mais tout à fait intéressante sur de nombreux points. Visuellement, MrDrChain et Flesh tirent leur épingle du jeu dans le registre du WTF tellement ces deux courts métrages vont respectivement à fond dans l’imagerie horrifique et sexuelle, quitte à instaurer un climat de malaise chez le spectateur. On retrouvera également de petites perles de la culture geek au travers du célèbre Pixels et du très rigolo Rubika, mais personnellement mes préférés resteront le tranchant Dix ainsi que l’ambitieux Habana, fresque en noire et blanc du futur de la ville cubaine.
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AVIS DE VIDOK :
Marvel Univers fait suite à Marvel Renaissance, documentaire revenant sur la banqueroute de l’entreprise américaine, déjà signé par Philippe Guej et Philippe Roure. Marvel Renaissance avait été projeté aux Utopiales 2013 et sur Canal + ensuite. Marvel Univers a été réalisé comme un spin-off. Il présente trois sujets déjà abordés dans Marvel Renaissance mais de façon plus pointu et plus étendu : Les comics de collection, le lien entre New York et les super héros, et le Marvel Cinematic Universe. Chaque partie dure 26 minutes et enchaine les interviews pertinentes. Le documentaire n’ayant ni approuvé ni soutenu par Marvel, les deux réalisateurs ont bénéficité de toute latitude pour aborder le sujet. Bien que fans des comics, ils ne se privent pas pour présenter les bons comme les moins bons côtés. Les connaisseurs n’apprendront peut-être pas énormément de choses, les profanes ou les lecteurs du dimanche seront en revanche aux anges d’en apprendre autant sur ces trois sujets. Le documentaire ayant été fini d’être monté en janvier, il est dommage que des informations soient déjà obsolètes (les accords entre Marvel et Sony concernant Spider-Man, par exemple) ; mais comment en vouloir au documentaire devant ce monde qui change en permanence.
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Marvel Univers de Philippe Guedj et Philippe
France, 2015, 78′, VOSTF
Un an après le documentaire Marvel Renaissance qui nous apprenait comment le cinéma avait sauvé Marvel de la banqueroute, les deux réalisateurs abordent cette fois-ci trois aspects constitutifs de l’univers Marvel : les comics de collection (La fièvre des comics), New York (New York et les super-héros) et le Marvel cinematic universe (Marvel goes to Hollywood). Toujours aussi passionnant.
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Love and Peace de Sono Sion
Japon, 2015, 117’, VOSTA
Enfant, le timide Ryoichi rêvait de devenir chanteur punk. Aujourd’hui, il est vendeur anonyme dans une multinationale et n’arrive pas à avouer sa flamme à la belle Yuko. Sa vie bascule lorsqu’il trouve une tortue abandonnée qu’il décide d’adopter. Les films du prolifique Sono Sion (Suicide club, Cold fish, Strange Circus, Why don’t you play in hell, Tokyo Tribe) se multiplient et ne se ressemblent pas. Avec Love & Peace, il nous propose un nouveau baton de dynamite qui mêle musique punk et Kaiju eiga (film de monstres nippon) à ses obsessions. Un moment fort de cette édition.
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AVIS DE MIZAKIDO :
J’étais content en apprenant que ce film japonais n’était pas l’ambitieuse adaptation d’un manga, et la surprise à la projection n’a été que décuplée. Difficile de savoir pourquoi un réalisateur de films d’horreur s’est soudain mis en tête de vouloir faire une comédie mais le résultat est plutôt sympathique, bien qu’un peu fourre tout : Love & Peace, c’est le mélange inattendu d’un conte de Noël, une histoire d’amour, un semblant de satire sociale, et un peu de tokusetsu pour pousser. On assiste donc à un enchaînement de scènes soient surjouées, soit douteuses, soit émouvantes, soit marrantes… Un beau melting-pot sous acides au avec tout de même une réalisation de qualité, malheureusement mis à mal par des acteurs au jeu poussif et parfois agaçant, des effets spéciaux souvent ridicules qui viendront égayer certaines scènes ennuyeuses. Loin d’être un film mauvais, mais qui souffre d’un rythme bien trop chaotique pour être vraiment apprécié.
AVIS DE VIDOK :
Complètement barré, voilà comment nous pourrions résumer Love and Peace. Evidemment, il s’agit d’une histoire d’amour, mais pas que. Il y a aussi de jolies dénonciations – un peu trop caricaturales il est vrai – et une étonnante et surréaliste amitié entre un homme et sa tortue. Le film part dans tous les sens, au point qu’il est parfois difficile de comprendre où il va. D’autant que le jeu d’acteur toujours très particulier de ce genre de production fait que le film vire régulièrement dans la comédie burlesque complète. Des jouets qui parlent par-ci, des agents d’artistes sans gêne, des tortues géantes, Love and Peace fait penser à un manga live. En tout cas, son humour omniprésent et son personnage, parfois agaçant, parfois émouvant, font que ce conte se laisse parcourir sans problème, vers un final forcément hors norme. Les amoureux du cinéma japonais de genre en auront pour leur argent. Une belle surprise, imparfaite mais qui s’apprécie à l’approche des fêtes de Noël.
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