En 2017, le salon parisien cherche à trouver sa voie. Ne profitant pas vraiment cette fois de l’effet conférence (le show de Sony étant une nouvelle fois sans relief), c’est dans les allées que la Paris Games Week s’emploie à se faire une vraie place parmi les grands salons internationaux.
A 10h (donc bien après l’ouverture), il faut environ une demi-heure pour pénétrer dans le hall principal regroupant les principaux éditeurs. La sécurité est maximale : inspection des sacs et fouille au corps, comme lorsqu’on évite les portiques à l’aéroport. En me retournant, je constate que la file a encore grandi.
Le stand Nintendo n’a que peu d’intérêt : tous les jeux présentés sont déjà dans le commerce. Xenoblade 2 n’est pas jouable, c’est dire la confiance qu’à le constructeur en son RPG phare, qui il est vrai multiplie les designs douteux ces dernières semaines. Il manque donc l’occasion de rassurer sur son gameplay. Les amoureux de la Switch s’affrontent dans divers tournois dont ARMS. Le jeu de combat 1st party du big N est, de près, pas si mal que ça.
Beaucoup plus sérieusement, on attaque les vraies nouveautés avec Dissidia Final Fantasy NT, le nouvel épisode de la série de jeux de combats mêlant les personnages de FF, cette fois sur PS4. Les sessions sont toutes organisées sous forme de tournoi : huitièmes de finale, quart de finale, demi-finale, puis finale. Du coup, il faut près de trois quart d’heure pour accéder à une borne, mais avec la perspective de plusieurs parties consécutives si l’on se débrouille bien.
Hands-on – Dissidia Final Fantasy NT (PS4)
Dans le principe, peu de surprises pour les connaisseurs des épisodes PSP. La victoire se joue toujours sur la bonne gestion du chiffre de Brave destiné à entamer les HP de l’adversaire. PS4 oblige, le jeu est maintenant super beau et extra-fluide, même si on remarque un certain aliasing en étant comme ça collé devant le gros écran plat. Le tout a encore plus la pêche et c’est un plaisir de batailler dans un environnement technique aussi radieux. Le gros changement vient de l’orientation e-sport de Dissidia FF NT, puisque les matches sont à trois contre trois, l’équipe gagnante étant celle qui parvient à arracher trois KO la première. Toute la stratégie de jeu en est chamboulée, et cela pose la question de l’équilibre du matchmaking en ligne. A voir ce qu’il nous réserve lors de sa sortie en janvier.
On ne le voit pas comme ça, mais la Paris Game Week a fait des efforts en matière de disposition des halls : les allées sont plus grandes et on peut circuler facilement sans se bousculer, et du même coup il y a pas mal d’endroits pour faire une pause.
Direction ensuite le stand de Koch Media, qui avait beaucoup d’inédit avec des versions jouables de Sonic Forces, Yakuza 6, Attack on Titan 2 et Dynasty Warriors 9. Aucune attente pour ce dernier dont plusieurs bornes sont libres, et je n’allais pas tarder à comprendre pourquoi…
Hands-on – Dynasty Warriors 9 (PS4)
Cette démo du Paris Games Week ne propose que des généraux masculins, ça commence donc très mal. C’était bien le peine de foutre O Genki en gros sur la paroi du stand… Un malheur n’arrivant jamais seul, le jeu est absolument hideux sur la PS4 pas Pro. La terre aride et sa végétation mal modélisée provoque des grimaces dès les premières secondes de jeu, et le fort que je vais attaquer par la suite n’est quère plus impressionnant. Les couleurs font mal aux yeux, comme si quelqu’un avait mis la luminosité de l’écran au maximum.
Le plus grave reste l’action archi-molle complètement indigne d’un mûso moderne. Les mouvements sont lents et insignifiants, et les nombreux soldats adverses habituellement là pour se faire reverser comme une colonne de romains dans Astérix sont bizarrement agressifs, si bien qu’on passe des longs moments à se faire bastonner sans rien pouvoir faire. Un titre anémique qui n’a clairement pas la patate d’un Warriors All Stars par exemple. Disons-le clairement : en l’état, Dynasty warriors 9 va droit dans la Muraille de Chine.
Rendez-vous sur le stand Capcom pour le très demandé Monster Hunter World. Enorme suprise, le producteur du jeu Ryozo Tsujimoto est là en personne! L’homme est un dieu vivant au Japon, rien que le voir est quelque chose de sensationnel. Il est certainement plus facile à voir que son jeu, qui affiche 2h30 de queue à la pause de midi, puis 3 heures juste après. On attendra sagement la beta.
Le staff de Call of Duty WWII n’a pas su me dire quel était le temps d’attente en début d’après-midi. Mais comme d’habitude la file fait tout le tour de l’immense stand, ça se comptait probablement là encore en heures.
BandaiNamco jouait à Code Vein, chose un rien déplaisante car j’avais envie d’y jouer aussi. S’ils ont une démo, pourquoi ne pas la foutre sur des pu** de bornes !? Le jeu a plus que jamais l’air d’une fusion parfaite entre God Eater et Bloodborne : le monstre combattu est féroce et les coups on vraiment de l’impact. Le démonstrateur perdra, d’ailleurs.
On va plutôt se mettre dans la file pour jouer à Ni no Kuni 2 Revenant Kingdom, l’exclusivité PS4 de Level-5.
Hands-on – Ni no Kuni 2 Revenant Kingdom (PS4)
La démo présentait un petit passage sur la carte ainsi qu’un rapide passage dans un donjon. Dans la ville, dans les cinématiques et en combat, le titre est magnifique. On n’a jamais été aussi proche de la frontière avec le cinéma : les visages sont chaleureux, le design est du Ghibli en pleine forme, les mouvements sont fluides… Du très beau boulot qui donne envie de sortir son téléphone de la poche pour pré-commander tout de suite. A l’inverse, la carte du monde est laide, genre carte du monde de jeu PSOne en moins bien pensé. Incompréhension aussi sur les voix anglaises désastreuses, il va falloir vérifier au niveau de la VO.
Ni no Kuni PS3 a beau avoir été beaucoup critiqué pour son gameplay, là je trouve que c’est pas mal du tout. Il y a des coups à l’épée, il y a diverses magies ainsi que de petits êtres sur l’aire de combat qui peuvent augmenter votre défense (en autres choses je suppose) si on appuie sur X lorsqu’ils sont suffisament près. Une jouabilité d’action-RPG compétent qui s’ajoute à son univers enchanteur.
Je quitte la Paris Games Week sur ce bon bilan, car j’ai faim, accessoirement. Un ramen qui se révèlera être l’un des plus succulents à avoir touché mes papilles m’attend au Kintarô à Opéra. Je n’avais pas non plus envie d’attendre 3 heures pour jouer à un jeu, tout Monster Hunter qu’il est. En définitive, c’est une mission réussie pour cette édition 2017 qui réussit à amener nombre de jeux inédits et attractifs au public européen, le tout dans une bonne organisation.