Ce premier Tales of de la Nintendo DS n’est paru qu’après moult reports. A croire que son accouchement a été long et difficile. L’attente a été d’autant plus difficile que les premiers trailers laissaient augurer un titre d’une beauté sans pareille sur la DS… Alors que nous pensions notre console portable inapte à produire de la belle 3D, voilà que les concepteurs apparaissent avec leur série de screenshots hallucinants. Nous découvrions des environnements en full 3D et il faut bien reconnaître qu’il s’agit là du principal attrait du titre, ce qui lui a valu sa renommée. Toutefois, vous serez probablement d’accord : de beaux graphismes ne font pas forcément un bon jeu. C’est pourquoi il était nécessaire de s’assurer de la qualité du soft. Vous désirez savoir de quoi il retourne ? Lisez ce qui suit, vous ne serez pas déçu.
Namco ne surprend pas énormément du point de vue du scénario : il fut un temps où le peuple des Lycanths était florissant. Il s’agissait de personnes capables de se transformer en bête, augmentant alors considérablement leur force physique. En raison d’une guerre civile, une partie décida se rejoindre les pays habités par les humains. Ces derniers, profitant du désordre qui régnait chez leurs voisins décidèrent de conquérir toutes leurs terres en éradiquant par la même occasion leurs opposants. Ces massacres furent exécutés sur ordre de l’Eglise (on se rappelle de l’Inquisition…). Les derniers représentants de la race des Lycanths se cachent parmi les humains, la peur au ventre.
Le jeu débute avec la prise de possession de Caïus, descendant de la race des Lycanths. Néanmoins, il ne connait pas encore ses origines. Il mène une vie tranquille avec son père et, en tant que gentil garçon, il est apprécié de tous. Il aime se promener aux côtés de Rubia, son amie d’enfance. Un beau jour, des soldats arrivent dans les parages. Pour protéger son fils, le père de Caïus se transforme en Lycanth et s’oppose aux étrangers, après avoir ordonné à son fils de fuir au plus vite avec Rubia.
La nuit suivante, les parents des deux adolescents sont assassinés. Ils décident alors de fuir. Vous vous doutez bien que très vite leur quête va apparaître évidente : découvrir les origines de Caïus puis tenter d’arrêter la décadence du monde dans lequel ils vivent.
Comme toujours dans les Tales of, l’histoire ne bouleverse pas les schémas classiques mais et demeure redoutablement efficace, suffisamment pour nous entraîner dans une aventure que l’on ne regrette pas.
Pour appuyer un bon synopsis, des personnages intéressants sont primordiaux. Namco se devait donc d’offrir un panel de protagonistes prompt à nous faire rêver.
Nous avons dans un premier temps le couple Caïus/Rubia. Ils vivent tous deux dans le même village et sont donc des amis d’enfance. Caïus n’est cependant pas né ici et a été adopté par la personne qui fait office de père. Ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas heureux, bien au contraire. Rubia, quant à elle, est choyée par ses parents, prêtres tous les deux. L’ironie du sort fera qu’ils seront tués par des soldats envoyés par l’Eglise. Les enfants s’enfuiront bien vite de leur chez eux pour espérer découvrir un moyen de se venger.
Peu de temps après le début de l’aventure, notre petit couple de héros rencontre le tandem Tilkis/Forest.
Le premier est le prince d’une petite nation venu enquêter sur d’étranges événements qui trouveraient leurs causes dans le pays de notre histoire, Areulla. Forest est un descendant des Lycanth qui vit désormais sous les ordres de Tilkis. Pour des raisons personnelles, il en est venu à servir le jeune prince et à devenir son garde du corps. Sa force est absolument considérable une fois transformé.
Dernière arrivée dans le groupe, Arria est prêtresse dans la capitale du pays. Cependant, elle ne voit pas les persécutions et massacres de l’Eglise d’un très bon œil et commence à douter sérieusement du bien fondé de tout cela.
Nous trouvons donc une équipe tout à fait agréable qui devra faire face à une bande d’ennemis pour le moins mystérieux. Entre Albert le chef de l’armée, les mystérieux Lukius et Rommy, à la tête des persécutions ou encore l’ombre du Pape qui enveloppe un peu tout le conflit, vous aurez de quoi vous heurter un bon panel de méchants. Toutefois, ne prenez pas tout pour argent comptant puisqu’il faudra jouer sur de nombreux rebondissements.
Trahisons, déchirements de famille, suspense et tueries seront au programme de cette épopée.
Même si la réalisation technique n’impressionne plus comme lors de l’annonce, reconnaissons qu’elle reste tout à fait honorable. Seul Final Fantasy III pouvait prétendre le surclasser à sa sortie. Pourtant, Tales of the Tempest peut se montrer la tête haute. Les environnements en full 3D sont dignes des premiers softs Playstation utilisant le procédé. Les détails ne foisonnent pas, il est vrai mais le judicieux choix des angles de vue permet de camoufler ceci du meilleur effet. Les maisons se ressemblent peut-être légèrement mais les villes sont toutes présentées différemment et l’agencement fait que l’impression de naviguer en terrain connu est aux abonnés absents. On peut toutefois reprocher aux développeurs de ne pas avoir créé davantage de villes et de donjons à explorer, ce qui a des répercutions sur la durée de vie mais nous en parlerons plus bas.
Elément très agréable qui le différencie de la plupart des RPG actuels : la présence du carte du monde entièrement en 3D. Ici, il ne sera pas question de choisir des points sur une carte en 2D. Pour voyager, il sera nécessaire de traverser le monde à pied, à l’ancienne. Malgré un brouillard et un clipping omniprésent, nous ne pouvons que saluer l’initiative.
Les personnages, tout en 3D, sont mignons comme tout, même si les polygones sont réellement énormes. Tales of the Tempest possède un certain cachet graphique qui lui permet de bien se différencier de la concurrence atténuant ses carences techniques. Quelques ralentissements sont à relever lorsque trop de personnages apparaissent simultanément à l’écran mais rien de bien grave.
La vue adoptée pendant les combats permet d’occulter quelque peu les décors et se concentrer sur les personnages et ennemis. Ces derniers ne sont pas spécialement beaux mais qu’importe : l’essentiel est de s’en débarrasser.
A l’instar des autres épisodes de la série, la vue est de profil : les héros d’un côté et les ennemis de l’autre ; l’équipe peut cependant se retrouver encerclée à certaines occasions.
Vous ne dirigez que Caïus. Il se manipule comme dans un jeu de baston : les contrôles sont situés sur la croix directionnelle, les boutons de droite (accompagnés d’une direction) permettent d’exécuter des coups spéciaux et de sauter. Les techniques sont à paramétrer au préalable via le menu.
En vous acharnant sur un ennemi, vous pourrez accroître vos hits. Le compteur rattaché aux combos est par ailleurs capable d’afficher des scores tout à fait impressionnants. Les stratégies et comportements des deux autres personnages se règlent dans le menu mais peuvent aussi être édités en cours de combat. L’accessibilité est le maître mot du système puisque les réglages restent sommaires et n’importe quel débutant sera en mesure de remporter les combats. D’ailleurs, la difficulté globale du jeu est relativement basse et voir l’écran Game Over ne surviendra qu’en toute fin d’aventure… sauf accident de parcours. Le salut tient au fréquent achat d’objets curatifs.
L’acharnement sur les touches d’action est une mœurs qui a cours ici, pour gagner. Heureusement, les combats contre les boss permettent au joueur de redevenir humble et de réfléchir enfin quelque peu.
En effet, rares sont les moments d’intense réflexion dans le titre. Les combats ne demandent pas de réelle stratégie et rentrer dans le lard des ennemis est la meilleure façon d’en venir à bout. La progression, extrêmement linéaire, épaulée par la barrière de la langue finalement peu handicapante, font que vous n’êtes jamais contrarié par la difficulté. Seul le scénario pourra resté hermétique à certains. Tout ceci amène à l’un des principaux défauts de ce Tales of the Tempest : une durée de vie d’à peine 15 heures de jeu. Autant que le scénario trouve très vite ses réponses et malgré la présence de plusieurs rebondissements bien agréables, il est difficile de se retrouver happer par le scénario. Le potentiel est palpable mais le dénouement arrive bien trop rapidement. C’est d’autant plus dommage que les personnages auraient gagnés à être plus développés. Pensons notamment à Albert, Lukius ou encore Rubia. Caïus restera, quant à lui, un personnage sans grande consistance.
L’absence de voix digitalisées enfonce le clou et l’impression d’assister à un spectacle de marionnettes englobe la bonne impression de départ. L’aspect sonore a pourtant été bien travaillé : les musiques accompagnent très bien le déroulement de l’histoire. Les drames et les scènes de joie intense sont discernables, rien qu’à l’écoute ; néanmoins, il est évident que Motoï Sakuraba n’a pas retrouvé avec ce titre toute son inspiration habituelle.
Tales of the Tempest a profité d’une époque où l’absence de gros titres dans le genre lui a permis de se faire remarquer. Beau, intéressant, au gameplay bien huilé et accessible à tous, il dérape pourtant sur la durée de vie qui emporte avec elle le scénario. C’est à se demander si Namco n’a pas été pressé par le temps… Ceux qui auront mis trop d’espoirs dans le titre seront irrémédiablement déçus ; les autres profiteront d’un bon RPG mais à l’endurance plus limitée qu’à l’accoutumée.
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