Présomptueux ont été les fans du film qui ont voulu poursuivre l’aventure au travers des adaptations consoles. Celles parues sur Playstation 3 et Xbox 360 sont l’œuvre d’un studio français, Etranges Libellules, à qui l’on doit notamment La Légende de Spyro et Asterix & Obelix aux Jeux Olympiques. Ces titres laissaient augurer du meilleur pour How To Train Your Dragon, Dragons sous nos latitudes…
Mais la malédiction des jeux à licence continue de frapper bien des titres. Que ceux qui espéraient voler à dos de dragon détournent tout de suite le regard, il n’en sera rien ici, si ce n’est dans un mini-jeu de deux minutes. Dragons vous propose de vivre une histoire alternative à celle du film. Il n’est donc nullement question de recherche ou de bataille contre les dragons. Sur consoles, ce sont nos amis, des amis qu’il est nécessaire d’entrainer. Le jeu reprend donc le sens littéral de son titre original. Vous apparaissez sous les traits du jeune viking Harold (ou Astrid) devant élever son dragon pour le confronter à ceux de ses camarades au beau milieu de tournois. Pour cela, à l’instar d’un Pokemon-like, vous devez le faire guerroyer contre d’autres de ses congénères, mais également participer à des entrainements sous une cascade (c’est plus classe) et des défis au fin fond d’une grotte. Au fur et à mesure de votre progression, il découvre de nouvelles techniques et surtout monte en puissance. Il devient alors de votre responsabilité de surveiller ses jauges de bien-être (nourriture, humeur, …) pour vous assurer qu’il va bien. Plus elles sont basses, plus il sera faible et retord à vos ordres en combat. Harold peut se promener dans l’intégralité du – petit – patelin viking afin de récupérer des aliments ou des matières premières pour compléter les quelques quêtes annexes soufflées par les villageois. Un outil de personnalisation est intégré : assez limité mais suffisant, il permet de customiser son dragon de la queue au museau.
Les phases de combat se déroulent comme dans tout jeu de baston puisque chaque dragon dispose de son panel de coups et de sa jauge de vie. Dragons vous rappellera non sans émotion les affrontements d’un Primal Rage, ou plus récemment (et sans émotion pour le coup) de Combats de Dinosaures 3D… Le niveau de difficulté se veut à la portée de tous et les premières heures se déroulent sans réel accro‘. D’autant que techniquement, Dragons, sans être une tuerie, se révèle agréable à l’œil. Vous retrouverez la patte d’Etranges Libellules sur certains éléments tels que la chute d’eau. Dommage que les temps de chargement viennent gâcher le moindre changement de lieu ou menu. Pourtant, ce défaut, bien que tout de même gênant, ne constitue pas un frein au plaisir de jeu, à l’inverse de l’arrivée du second dragon… Notre héros (ou héroïne, je le rappelle) débloquera après deux ou trois heures la possibilité de combattre avec un dragon supplémentaire, amenant les combats en Team Battle, deux contre deux. Vous réaliserez bien vite qu’il est vital de refaire l’intégralité des entrainements et défis effectués avec le précédent dragon pour que le nouveau soit à niveau. Les entrainements, par pallier, doivent être validés quatre fois chacun – une vingtaine d’entrainements répondent présents – et trois pour les défis – quatre défis au total. Nul besoin d’être un cador en mathématiques pour comprendre la redondance de l’opération, d’autant que deux puis quatre heures plus tard, deux nouveaux dragons viendront grossir vos rangs, eux-aussi au niveau un. Autant vous dire que les derniers moments du jeu se reposeront uniquement sur votre patience.
Si Dragons semble être une adaptation amusante de l’univers du film, très vite, le joueur déchante en découvrant l’envers du décor, à savoir un jeu répétitif, ennuyeux ou toute action se doit d’être faite parfois jusqu’à une dizaine de fois. Le plaisir laisse place à une lassitude qui peut se transformer en un dégoût en fin de parcours. A trop vouloir gonfler la rachitique durée de vie de Dragons, la poussant à une douzaine d’heures pour un parcours, Etranges Libellules propose un jeu indigeste. Préférez plutôt relancer le Blu-Ray/DVD ou la bande son pour prolonger l’épopée…