Bilan de l’année 2011 [Margoth]

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Bilan Margoth

 

Happy Birthday !

happy birthdayA peine rentrée dans l’équipe que je me vois déjà conviée à la petite sauterie organisée pour fêter la première bougie de ce site ô combien rudimentaire. Qu’il soit bien clair, poser ses valises ici, ce n’est pas synonyme de suite cinq étoiles où les femmes de chambre se voient abusées par d’immondes politiciens sans scrupule, toute langue pendante. Non, ça ressemble plus à une vieille bâtisse insalubre où l’austérité n’a d’égal que le manque de chaudière et d’isolation. Malgré tout, croyez le ou non, je ne regrette en rien ce choix, la douce convivialité de ce lieu frugal se révélant bien vite plus chaleureuse que paillettes, champagne, prostituées et gigolos à l’œil. Et puis, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas de consoles et de jeux dans le séjour, que peut-on demander de plus ? Par contre, il faudra qu’on m’explique. C’est son anniversaire, ok, mais c’est pourtant lui qui offre des cadeaux à ses lecteurs. Logique quand tu nous tiens… Et ce fameux cadeau, c’est que vous avez paraît-il l’honneur de nous voir prendre la plume à tour de rôle pour qu’on vous raconte, en gros égocentriques que nous sommes, notre année 2011. Soit, si notre parole se doit d’être prêchée au détriment de la vôtre, voici mon sermon. Que vous vous devez de chérir, cela va sans dire !

De l’archaic à la HD

Next GenNon, vous ne rêvez pas ! L’année 2011 a été synonyme de grand plongeon dans les consoles HD. Mieux vaut tard que jamais me direz-vous… Il n’empêche que c’est maintenant chose faite même si j’avais déjà eu une petite mise en bouche l’année précédente avec Final Fantasy XIII, mon colocataire de l’époque, de son infinie générosité, s’étant fait l’avocat du diable en me laissant utiliser sa Xbox 360 afin d’assouvir ma passion pour la mythique saga de Square. Expérience qui m’a plus que conquise malgré sa perfectibilité et pourtant, suite à ça, mes yeux farouches s’en sont retournés vers ma bonne vieille PS2. Comme si cette soixantaine d’heures n’avaient été qu’une simple parenthèse…

Puis, 2011 a fait son apparition et mon statut de témoin des sessions de jeu du possesseur légitime de cet immonde grille-pain blanc made in Microsoft a eu raison de ma méfiance. Il était temps de m’y plonger sérieusement à cette nouvelle génération de consoles. Qu’est-ce que j’avais à y perdre après tout ? Eh bien, le sourire cordial d’un compte en banque bien portant dirait-on puisque la HD a vite eu raison de moi : non contente de m’être procurée à mon tour ma propre Xbox 360, j’ai également fini par succomber aux courbes si sensuelles de sa concurrente japonaise, la PS3. De quoi ravir mes mains si friandes du pad de Sony, relation charnelle et passionnelle nourrie depuis une quinzaine d’années. Heureusement, ni l’une ni l’autre de ces braves machines n’étant d’un naturel jaloux, la cohabitation polygame se passe extrêmement bien. Cerise sur le gâteau, je peux même m’adonner à mes pulsions gérontophiles à grands coups de PS2 (et donc, par continuité, la première Playstation), de Gamecube, de Gameboy ou même de PC à l’occasion sans risques de crises conjugales. Bonheur, bonheur !

Conquise peut-être mais farouche quand même !

VaselineDans quel triste monde vivons-nous ? Je vous le demande… Un monde où on s’évertue à tuer un marché de l’occasion qui a pourtant toujours existé et jamais posé véritablement souci au lieu de s’attaquer au nœud du problème qu’est le piratage. Un monde où les jeux triple A prennent le pas sur tout le reste, prônant ainsi un marché réduit et éphémère basé plus sur la poudre aux yeux que sur la véritable créativité. Un monde où les valeurs de l’évolution qui auraient dû s’inscrire dans le positivisme ne devient qu’une basse technique mercantile de plus : ces contenus pourtant promis à être additionnels deviennent peu à peu des fragments découpés du jeu de base, ces serveurs online pourtant promis à rendre la durée de vie sans limite tendent à se transformer en frontière de temps d’utilisation maximale d’un jeu à cause de fermetures bien trop hâtives. On promet monts et merveille à grands coups de révolutions technologiques qu’on nous vend comme « futur du jeu vidéo » sans qu’on en vienne au bout du compte à voir un jeu ou même une once de projet à la hauteur de ces belles paroles démagogiques de masse. Des promesses ? Mais pourquoi tiendrait-on des promesses d’une telle envergure et ambition alors qu’on n’est même plus fichu d’être honnête et transparent vis-à-vis du public. Et il ne faudra malheureusement pas compter sur les médias pour transmettre la voix du peuple tant ses représentants se retrouvent bouffis par tant de boulimie matérielle de presskits somptueux et events champagne et paillettes « peoplelisés » par Lidl. Mais pourquoi sont-ils aussi méchants ? « Parce que, mais parce que ! » elle vous dit cette bouteille rouge hargneuse là-bas. Il n’empêche que la tronçonneuse dans sa petite mimine, elle se rapproche de plus en plus de notre gorge. Triste monde, je vous dis !

Une course à sept poneys

Trêve de noircissisme pardi ! Et rangez les lévriers, c’est trop chic. Et comme les chevaux apportent toujours un côté trop majestueux, il est temps de ressortir les bon vieux poneys. Armez-vous de carottes et de patience, la course promet d’être longue. Après tout, c’est bien connu, elles n’en font qu’à leur tête ces petites bêtes-là.

Fable 3

Fable 3 m’aura ravi par son évolution par rapport à ses prédécesseurs. Si les deux premiers reposaient plus ou moins sur le même principe (à se demander si on ne se retrouvait pas dans la guerre des clones à vrai dire), le troisième a choisi le parti-pris de faire évoluer son univers, quitte à remettre en question ses racines. Fini le temps où les terres d’Albion étaient escapade dans un conte de fée naïf ! Maintenant, Albion, c’est un monde bien plus sombre et mature où les enjeux de nos actions pour sauver le monde ont bien plus d’incidence que d’aller faire des promesses en l’air, la bouche en cœur. Fable 3 a beau s’être pris les foudres et les critiques en pleine face, notamment à cause de ce changement et son virage encore plus grand public qu’auparavant, je trouve de mon côté l’alternative choisie par l’équipe de ce vieux démago de Molyneux plus en adéquation avec mon côté onirique. Eh ouais, les rêves, ce n’est pas forcément dans le monde des Bisounours où tout le monde il est beau et il s’enlace au milieu des licornes qui chient des arcs-en-ciel que ça se passe ! Bon, au final, la série des Fable est encore loin des monts et merveilles vantées par son créateur à l’aube de chaque nouvel opus, il n’empêche qu’elle se bonifie et livre à chaque fois une nouvelle fournée de potentiel pour les frasques à venir.

Top Spin 4

Parlez moi de jeux de sport et je soupirerai de dépit. Parlez moi de simulation et je vous claquerais la porte au nez. Parlez moi de simulation sportive et, en plus de provoquer une réaction allergène pas très agréable, vous verrez à quelle vitesse j’en viendrais à vous claquer le baigneur. C’est ainsi que j’ai adoré Top Spin 4. Voilà pour la petite histoire. Bref, voilà, ça faisait longtemps que je l’attendais cette exception qui vienne confirmer la règle, il a quand même fallu patienter jusqu’en 2011 pour que je me la prenne en pleine face. Les yeux gonflés, les mains tremblantes, une hargne excessive, pas de doute, ces trois semaines passées sur le nouveau Top Spin ressemblait plus au cérémonial d’une pauvre camée pathétique qu’à un simple divertissement innocent. L’avantage, c’est que la désintox’ n’a pas été non plus trop difficile. Il a suffit qu’une certaine Pamela Bitch (aux faux airs de l’héroïne de Mirror’s Edge d’ailleurs) humilie cette bonne vieille Serena Williams désabusée qui devrait penser à la retraite anticipée, fasse passer Pete Sampras pour un vieux sénile bon pour l’hospice et devienne ainsi une légende pour me faire lâcher prise. Vous avez dit simplissime ? Non mais, vous m’avez bien vu ? Je suis restée coincée au mode facile attendez !

Stacking

Un jeu au concept pas si banal mine de rien, qui en plus est pourvu d’humour et de grossièreté, ça ne pouvait que me plaire. Voilà que l’univers de l’enfance et des jouets investit la console mais, avec Stacking, n’allez pas croire que c’est du pipeau. Les grands enfants que nous sommes tous se verront surpris de découvrir un monde où les poupées russes se voient insufflés de vie à la manière de sales gosses mal élevés. Ca rote, ça pète et en plus, tout le monde s’emboîte les uns dans les autres. Pas si sages ces petites figurines en bois qui trônent sur vaillamment sur nos étagères poussiéreuses quand on a le dos tourné hein ? Il n’empêche que Stacking n’est peut-être pas le jeu du siècle mais ne démérite en rien des gros tant il se dégage une âme de cet amas de pixels dématérialisés à dégotter sur le PSN et XBLA. Et pour moins de treize euros, il serait bien dommage de s’en passer. Respect les poupées !

Bayonetta

J’aime l’humour et la grossièreté peut-être mais dès lors que ça se transforme en vulgarité dénudée, c’est encore mieux. Bayonetta aura comblé toutes mes attentes en terme de kitsch et fan-service. Mieux encore, il aura comblé mes attentes en terme de beat’em all puisqu’il se hisse sans mal aux côtés d’un certain Street Of Rage dans mes considérations. C’est simple, dans le style, aucun autre jeu ne m’aura autant fait coller d’hectolitres de sueur sur le pad jusqu’à maintenant et ce, malgré le nombre conséquent d’années qui les séparent. Bayonetta, c’est juste le jeu qui nous colle des bouffées délirantes à chaque instant : une ambiance acidulée comme seuls les Jap’ savent le faire, une fluidité et rapidité de mouvements absolument incroyables et une démesure épileptique au fur et à mesure de l’avancée du jeu si fascinante dont nos yeux saignants ne peuvent se décoller. On commence sain d’esprit pour finir absolument fou furieux, astiquant les boutons de la manette de manière lubrique, les yeux secs et gonflés d’éruption sanguines, la bave aux lèvres, la faute à cette héroïne si piquante – et dieu sait si les femmes à lunettes ne sont pas mon truc – et cette sensation de puissance sans égal. Difficile de croire qu’un tel déferlement d’action pouvait autant flatter le joueur. Et pourtant…

Le trio gagnant

L.A. NoireHeavy RainLimbo_Cover

Place à la dernière ligne droite, il ne reste plus qu’à faire votre tiercé. Pas besoin de vous préoccuper de l’ordre, c’est cadeau ! De toute manière, comment serait-il possible d’aller émettre une préférence entre ces trois-là. Je ne pense pas être la seule mais il est courant chez les passionnés de tomber sur des jeux qui nous marquent plus que d’autres. Mieux encore, qu’on sait important sans qu’on en sache vraiment la raison. Importants car ils nous font ressentir avec une rare intensité, ils nous font rêver et surtout, ils nous font gamberger des heures durant, confortablement blottis au chaud dans notre couette. Je dois bien dire que ça faisait longtemps que je n’étais pas tombé sur des jeux qui ont le mérite d’appartenir à cette catégorie et je dois bien admettre que j’arrive encore à me surprendre d’avoir eu la chance d’en toucher trois en une année. Tout d’abord, un L.A. Noire m’aura épaté pour son sens de l’immersion, une véritable spirale nous happant pour se retrouver dans le passé dans la capitale du cinéma… Du point de vue du cinéma. Rien n’est laissé au hasard pour se retrouver vraiment intégré dans un polar et vraiment, on pourra reprocher tout ce qu’on veut au titre de la défunte Team Bondi, on ne pourra nier cet aspect qui fait toute sa force. Ensuite Limbo, aux antipodes de la révolution technologique comme pouvait le faire L.A. Noire avec ses modélisations faciales, m’a asséné un sacré coup au cerveau. Mais ce qui reste le plus fascinant, c’est de voir à quel point quelque chose d’aussi minimaliste, épuré et mystérieux peut avoir autant d’influence sur nos émotions et nos valeurs morales. Enfin, Heavy Rain m’aura achevé avec une expérience des plus déroutantes. Voilà un jeu qui m’aura valu moult réflexions sur la place du joueur dans un jeu. Ni vraiment acteur, ni vraiment spectateur, difficile de poser une étiquette. Et une fois terminée, que plein de questions se sont retrouvées à l’état de résolues, celle-ci reste encore en suspens. Décidément, même après tant d’années d’existence, le jeu vidéo a encore des choses à offrir. Encore faut-il que les éditeurs se décident à lâcher un peu la bride aux développeurs pour que ça continue.

Drake’s Deception

Uncharted Drake's FortuneMême si ce n’est pas la seule déception que j’ai pu connaître, c’est certainement la plus grosse. Si j’ai un carton rouge à sortir, n’en déplaise à ce cher Vidok, c’est sur Uncharted. Pour finir l’année, je me suis décidée à me mettre à cette grosse franchise, en dépit de mes craintes farouches envers les blockbusters. Et pour bien mettre le pied à l’étrier, le tout premier : Drake’s Fortune. Quelle mauvaise idée que voilà ! A peine en selle que le petit canasson s’est mis en tête de me virer à force de dérobades et refus d’obstacles virulents. Rien n’y fait, finitions tout bonnement honteuse par rapport à son rang autoproclamé, histoire plate et sans saveur, mise en scène… si on peut appeler ça de la mise en scène, personnages au charisme d’une moule cuite. Bref, déçue, déçue la cavalière de se retrouver sur le dos d’une telle bourrique qui lui a valu la mésaventure de se retrouver le cul en l’air et la tête dans le sable en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. D’ailleurs, en 2011 est sorti le troisième opus. Drake’s Deception peut-être, il n’empêche qu’il n’est certainement pas aussi déçu et désolé que moi à son égard.

Et maintenant nous voilà en 2012. Année porteuse de l’apocalypse paraît-il… Qu’à cela ne tienne, cette année sera encore plus prétexte à aller chasser encore plus cette chose si précieuse qu’est le temps. Et du temps, il en faudra puisque cette nouvelle année a l’air de s’annoncer sous les meilleurs hospices tant le RPG jap’ fait son retour en force ! Tiens, d’ailleurs, ça commence bien, il y a déjà un certain Final Fantasy XIII-2 qui me regarde de ses petits yeux de cocker.

  1. Ah ah ah, l’industrie n’a décidément pas bonne presse sur Archaic ^^. Good game (comme disent les jeunes) pour Bayonetta qui est décidément une tuerie qu’on aime bien mettre et remettre sur le tapis ici. Et il va falloir que je me penche sur le cas Stacking quand j’aurai un peu de temps libre (donc : dans longtemps).

    Par contre, surpris de ton retour positif sur Fable 3, j’en avais eu des échos assez unanimement mauvais. Bon, c’est pas une série qui m’attire, je n’ai tenté que le 2 sur lequel je me suis ennuyé comme je m’ennuie sur n’importe quel W-RPG trop ouvert. Mais le côté révolution industrielle et guerre de succession m’avait assez intrigué.

  2. Limbo fait de nombreux gens satisfaits apparemment! Je l’ai parcouru à sa sortie sur Xbox Live Arcade et il m’est difficile de trouver un autre titre avec une ambiance si pesante et frissonnante. Il faudra d’ailleurs que je m’en refasse un petit voyage, comme de tester Stacking, que j’ai un peu loupé. Très bon bilan sinon, avec de bons petits piques.

  3. Ha ha, c’est vrai que c’est dommage que tu n’accroches pas à Uncharted Drake’s Fortune… car Uncharted 2 Among Thieves est d’un tout autre acabit. En fait, vois-le comme un mal pour un bien. Pour l’avoir refait il y a peu, je suis bien d’accord sur son côté répétitif. Les personnages sont également bien meilleurs dans les deux épisodes suivants. Ce que je prenais pour une aventure tout ce qu’il y a de plus basique s’est transformée ensuite un très bonne aventure. Essaie juste de persévérer, il ne dure que 6-7h. 🙂

  4. Bah visiblement les blockbusters ont la vie dure en ces terresXD A côté de vous j’ai l’impression d’être encore le plus mainstream:p
    En tout cas les 5 profils semblent assez complémentaires du coup:D

  5. Lced, je ne sais pas si tu es le plus mainstream en fait. Personnellement, le côté grand public qui anime certaines productions ne me dérangent pas, c’est même très agréable pour moi d’avoir un jeu où on ne se trouve jamais en difficulté de temps en temps (comment essayer de se convaincre qu’on n’est pas si mauvais ?). Et puis, Fable, ça n’a rien de très hardcore 😛

    D’ailleurs, en parlant de Fable 3, oui, mon choix à ce sujet peut paraître très surprenant. Et pourtant, c’est celui dont je me suis sentie le plus proche par rapport aux autres à cause de son côté sombre, limite vicelard en terme de scénario à certains moments. Après, Fable, c’est ce que j’appellerais du pur divertissement, c’est une série qui me fait beaucoup délirer. Dépenser son fric dans la picole, foutre une bonne cuite à son héros et se taper toutes les prostituées du bordel du coin avant que la petite sauterie ne vire en génocide dépeuplant ce lieu de vices en désert (Dieu me remercie de mettre fin à ces péchés). Tout comme certains principes mis en place dans les Fable me plaisent beaucoup à la base comme la notion de choix, même si c’est dommage qu’on se retrouve toujours confronté au tout noir ou tout blanc sans autres choix de nuances de gris.

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