ScoobiDoo Bidou Douhou ! Ce cri en a marqué plus d’un et continue de faire sourire les nouvelles générations. Le célèbre chien enquêteur ne cesse de faire des apparitions sur console pour essayer de plonger les fans dans ses aventures toutes plus stupides les unes que les autres. L’histoire nous a cependant appris à nous méfier des déconvenues provoquées par l’achat d’un titre estampillé Scooby Doo. Les développeurs ont tellement tendance à se reposer sur la licence pour espérer vendre qu’ils en oublient les amoureux de la série qui avaient les yeux remplis d’étoiles rien qu’à l’annonce d’un nouvel épisode. THQ et Human Soft ont décidé de satisfaire ces personnes.
Fred, Daphné, Véra, Sammy et Scooby forment toujours l’équipe Mystère et Cie. Ils ont à leur actif un nombre incroyable d’affaires élucidées. Ils ont appris à de nombreuses victimes que les véritables fantômes n’existent pas.
En parallèle, le taux d’audience de l’émission Enquêtes Paranormales ne cesse de chuter pour bientôt atteindre les abîmes de la télé. Pourtant, l’équipe d’enquêteurs professionnels de l’émission en question pense avoir bien plus de mérite que celle de Mystère et Cie. Cette dernière a en effet tendance à résoudre les histoires tordues avec des manières tout aussi saugrenues. L’idée d’opposer les deux méthodes d’investigation germe alors dans l’esprit du réalisateur. Voilà qu’une émission de télé-réalité est organisée pour confronter les deux points de vue. Pourtant habitué aux audiences médiocres, Marc Lafouine et son cameraman Blinky espèrent bien battre des records avec ce rapport de force assez impromptu.
Ainsi, le jeu se découpera en épisodes, autant d’épisodes qu’il y aura d’émissions. Les habitués seront aux anges puisque tous les rouages de la série sont là : nous contrôlons Scooby Doo qui devra élucider un mystère. Le jeu est d’ailleurs découpé en diverses phases toutes plus intéressantes les unes que les autres. La première se situe dans la « base ». Il s’agit de l’endroit où vous débutez à chaque début d’enquête. Tous les personnages s’y trouvent et vous pouvez converser avec certains, notamment les suspects (au nombre de trois). L’accès au niveau à proprement dit est aussi présent ici. Une fois dans ce dernier, vous vous retrouvez dans un jeu de plate-forme pure souche, entièrement en 3D. Si nous aurions pu être déçu par une réalisation faite à la volée, les gars d’Human Soft nous prouvent bien qu’il n’est pas bon d’avoir de tels préjugés. Les environnements sont en effet tous construits à l’aide d’une 3D de bonne facture. Elle ne casse pas trois pattes à un canard, c’est évident, mais elle n’a pas grand chose à se reprocher. Là où l’esprit de la série se retrouve complètement imprégné, c’est dans les sprites des personnages. Et oui, ils sont en 2D mais cela permet de leur offrir un design très proche de celui du dessin animé. Il suffit de voir Scooby ou Sammy pour tirer un sourire jusqu’aux oreilles. Les ennemis ont eux aussi bénéficié de cet aspect dessiné. Leur animation en pâtit cependant quelque peu puisque la 2D ne permet pas des mouvements 3D très fluides. Etrangement, le problème ne se pose pas réellement tellement l’univers graphique plaît. Il s’agit là de la plus grosse réussite de ce second volet sur Nintendo DS, sans l’ombre d’un doute. D’ailleurs, les mouvements de Scooby rappellent ceux de l’original : je pense principalement à l’attaque glissée (accompagnée des bruitages eux aussi d’origine). L’envie de coller au dessin animé est assumée, prononcée et réussie. C’est assez rare pour être souligné.
Je vous parlais donc de phases de plates-formes. Scooby Doo Qui regarde Qui ? vous emmènera visiter une fabrique de bonbons, un port de pêche et même une station de ski. Vous devrez participer à 5 enquêtes avant de voir la fin du jeu, ce qui vous laisse vous promener dans des environnements tout à fait variés. Ces parties sont relativement bien faites et surtout utilisent formidablement bien l’espace en trois dimensions puisque Scooby Doo devra monter, descendre, aller à droite, à gauche, en profondeur, au premier plan : en oblique, bref, il connaîtra toutes les directions. La maniabilité est par ailleurs assez laxiste sur les distances et vous sauvera la mise bien souvent… tout comme elle arrivera à vous tromper. La perspective vous jouera de temps en temps des tours ou tout simplement des bugs de collision. Sachez qu’ils sont d’ailleurs très fréquents malheureusement. Ils ne gênent pas réellement la progression mais sauront vous mettre à mal dans quelques passages plus retords que d’autres. Rien de dramatique, je le rappelle.
Aux sections plates-formes, succèdent des courses à effectuer dans un véhicule, à chaque fois différent. La mission sera généralement de partir d’un point A pour aller à un point B mais cela suffit pour diversifier le gameplay. Tout à fait jouables, ces phases introduisent toujours une course poursuite. Sammy et Scooby ont une soudaine envie de manger mais un fantôme intervient pour les poursuivre à travers tout un parcours d’obstacles. Seul l’écran tactile est alors utilisé : il est nécessaire de détruire les objets qui se trouvent sur la route de nos deux héros et de les presser en traçant des flèches vers la droite. Et je ne vous parle pas des phases de glissade qui interviennent dans certains niveaux…
Tout ceci est bien joli, mais quand est-ce que l’on démêle les fils de l’histoire ? A travers les différentes phases de jeu, il vous sera nécessaire de glaner des loupes et des cages. Les premières sont en réalité des indices menant au coupable et les secondes permettent de capturer le dit coupable lors de la course poursuite.
Toutefois, il aurait été trop simple de collecter des indices explicites. A chaque découverte, vous pouvez aller voir Véra qui analysera l’indice avec vous. Pour cela, vous disposez de plusieurs méthodes : faire renifler par Scooby Doo (pour les odeurs), les nettoyer (pour les empruntes), les passer au microscopes (pour les plus petits détails) ou encore les toucher (pour les ouvrir, par exemple). Les méthodes varient en fonction de l’épisode.
Chaque indice accuse une ou deux personnes. Il faut alors en collecter un maximum pour pouvoir donner un verdict. Sur les 8 trouvables, vous bouclez l’histoire en en possédant au moins sept. Par contre les trois cages cachées doivent être trouvées pour pouvoir les utiliser contre le fantôme. A la fin de chaque émission, vous pourrez apercevoir le taux d’audience qui sera en fonction du nombre d’indices trouvés et surtout de votre conclusion (bon coupable ou pas). Je vous rassure tout de suite : cela n’influe nullement sur la poursuite de l’histoire.
Scooby Doo Qui regarde Qui ? est jusqu’à maintenant un très bon titre. Offrant une réalisation des plus honnêtes, un gameplay qui sait se diversifier et une ambiance fidèle au dessin animé, il paraît parfait. Et bien non, comme vous vous en doutez. La durée de vie ne suit malheureusement pas. Les enquêtes sont très simples à mener et l’endurance en prend forcément un coup. Les cinq émissions se bouclent en à peine plus de quatre heures sans forcer. Néanmoins, il faut aussi replacer le jeu dans le cadre des titres destinés au jeune public. Par conséquent, la difficulté se devait d’être baissée… Il s’agit pourtant bien là du seul réel défaut de Scooby Doo si l’on occulte les quelques bugs de collision auxquels j’ai fait allusion plus haut. Le moins que je puisse dire, c’est que j’ai passé un très bon moment aux côtés de la Mystère et Cie, trop court, certes, mais tout à fait plaisant. Même s’il ne justifie probablement pas les 36€ affichés dans le commerce, il reste un bon divertissement d’occasion.