Du 4 au 7 juillet 2013, se tenait au Parc des Expositions de Villepinte la Japan Expo 14ème impact (couplée à la 5ème saison de la Com!c Con’). Bien sûr, Archaic s’est déplacé, moi en première ligne !
La Japan Expo Kezako ?
Pour ceux qui auraient totalement occulté cet événement, la Japan Expo, existe depuis 1999, mais c’est en 2007 qu’elle devient professionnelle. Aujourd’hui c’est plus de 200 000 visiteurs qui se pressent à Villepinte pour pouvoir profiter de nombreuses conférences, projections, dédicaces, concert et stands avec pour thème la culture japonaise. La Com!c Con’, quant à elle, voit le jour en 2007, sous le nom de Kultima et ne deviendra celle que l’on connaît aujourd’hui que deux ans plus tard.
Le Pass 4 jours de Lolita
Beaucoup diront que la Japan Expo, c’est « des gens, encore des gens, toujours des gens » et qu’ « elle se fait en 1 jour, le reste c’est du bonus ! »… J’ai un tout autre avis, d’une part car, la Japan Expo propose quantité d’ateliers, en plus des stands professionnels et amateurs. Aussi, une visite en 1 jour suppose que soit on ne visite pas tout pour pouvoir assister à certains ateliers, soit on ne fait aucun atelier, ce qui est fort dommage car on se prive de certains bons moments.
D’autre part, les exposants amateurs ne restent pas les 4 jours, aussi tandis que certains disparaissent, d’autres apparaissent… Bien évidemment, il y en a pour tous les goûts, de la plus lolita, au plus geek, en passant par les steampunks …
Jeudi 4 juillet 2013
Tremplins Mode Jeunes Créateurs
Défilé d’une trentaine de minutes, sur la scène principale. De jeunes artistes européens passionnés par le japon nous offrent une mise en scène de leurs créations. Ainsi trois tremplins sont organisés, mettant en avant des créateurs de talents aux styles différents.
Jeudi : Douceur de Vivre, MarKiZ, et Fleurs d’Ascenseurs.
Vendredi : Sayuri SM Berry, Japan Hime, et My Oppa.
Samedi : Irlywell, Grafik et Grafok, Siane Rozaka, et Esaïkha Création.
[spoiler intro= »En savoir plus » title= »Déroulé du défilé de Jeudi »]
Sur l’immense scène principale, dans un noir absolu, relayé par un savant jeu de lumières et 2 écrans latéraux, le défilé commence.
Douceur de Vivre ouvre le bal avec sa nouvelle collection. En effet, Paloma Bernot est une jeune auto-entrepreneuse qui a créé sa marque en janvier 2012. Ses modèles, tous réalisés entièrement à la main, sont tout droit sortis d’un univers imaginaire et romantique. C’était une créatrice auquel je m’intéresse particulièrement, car je l’ai rencontrée l’an dernier à la Japan expo, et je la suis depuis. Il est bien sûr possible d’accéder à sa boutique sur son site qui nous permet de parvenir à une grande liste de produits, tous les vêtements sont réalisés sur mesure.
Suivie de près par MarKiZ, on change alors d’univers, pour entrer dans un monde beaucoup plus sombre… peuplé de créations d’époques lointaines, remplies de corsets de dentelle victoriens, de plumes noires et de colliers baroques, … La créatrice, Adeline, jeune parisienne voyage entre le 18ème siècle et notre époque actuelle, elle crée de son imagination et de la vôtre, de quoi vous vêtir à votre guise.
Pour terminer, la scène est envahie par les créations de Fleurs d’Ascenseur. La jeune créatrice remet l’Asie au goût du jour, en réinterprétant le Kimono, le wa-style et le lolita, vous transformant en geisha des temps modernes.
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Malgré tout, après 30 minutes on reste un peu (beaucoup ?) sur sa faim… heureusement, on peut étancher sa soif de curiosité grâce au village des Jeunes Créateurs…
Le village des jeunes créateurs
Dans le village c’est une soixantaine de stands qui sont installés, tous ayant trait à différents genres. Bien sûr, de nombreux stands de mode kawaii, qui présentent soit des tenues soit des accessoires, des stands d’objet kawaii (et notamment de très mignonnes peluches cube). On retrouve aussi tout le nécessaire pour assouvir sa passion des Pullips … mais vous me direz qu’est-ce donc que cette chose ?
La Pullip est une poupée créée en 2003, par Cheonsang Cheonha, artiste coréen, visant un public de jeunes adultes. Les Pullips sont des poupées qui ne sont pas faites pour de trop jeunes enfants car elles sont fragiles. Ce sont des poupées de collection articulées d’environ 30cm, en vinyl – même si beaucoup de filles les customisent en changeant par exemple leurs perruques, leurs yeux, leur maquillage ou leur corps. Elles sont vendues toutes maquillées, habillées, avec chacune leur petit univers et leur personnalité propre, pour une centaine d’euros pour les modèles courants. Elles se caractérisent principalement par leur grosse tête et leurs grands yeux très expressifs, qui peuvent tourner à droite ou à gauche grâce à une petite manette derrière la tête. Elles peuvent également cligner des yeux et grâce aux nouveaux mécanismes et depuis 2008, elles peuvent maintenir les yeux fermés.
Évidement, les adeptes du style steampunk, gothic ou cyber ne seront pas en reste ! (La liste des exposants reste à disposition avec les liens des sites de ventes correspondants)
Les origines du kawaii ~ L’histoire de Harajuku
Conférence, animée par Sebastian Masuda, créateur Kawaii, il possède une boutique dans Harajuku (6% doki doki). Né en 1970, après avoir d’abord travaillé dans le théâtre, il se tourne vers le kawaii. En 2009, il organise l’événement Harajuku Kawaii Experience, pour promouvoir la culture kawaii dans le monde. Depuis 2011, il participe comme directeur artistique sur divers projets notamment pour les clips de Kyary Pamyu Pamyu ou la comédie musicale Le Magicien d’Oz.
Durant une heure, sur la Scène Japan Expo, Sebastian Masuda, nous raconte l’évolution d’Harajuku des années 80 à nos jours, puis nous explique comment il a créé sa boutique, puis Harajuku Kawaii Experience.
[spoiler intro= »En savoir plus » title= »Résumé de la Conférence »]
Sur la grande scène Japan Expo, Sebastian Masuda et son traducteur, se sont installés pour une petite heure de conférence dans deux petits fauteuils club, ce qui donnait, malgré la taille de la salle, une ambiance intimiste des plus agréables.
À l’aide de photos et de vidéos, ils nous racontent la vie d’Harajuku (原宿) célèbre quartier de Tokyo. Harajuku est en effet connu pour ses sanctuaires shintoïstes et la célèbre avenue Omotesandõ : de drôles d’attroupements sont fréquemment organisés le long de cette avenue.
Dans les années 80, Sebastian Masuda, collégien, passe ses dimanches à Harajuku, où se retrouvent de nombreux groupes, inspirés par la culture américaine, et expriment leur contestation au travers de danses, affublés de costumes plus extravagants les uns que les autres (ce qui n’a pour but que de se démarquer des autres, et d’attirer le chaland).
Dans les années 90, la mode change, et ce sont des groupes de musique qui viennent se produire tous les week-ends le long de l’avenue. Lycéen, Sebastian Masuda, nous raconte comment il passait ses dimanches devant les nombreux groupes qui arrivaient le matin, avec tous les instruments dans des vans, pour jouer toute la journée, devant un public plus ou moins acquis.
A Halloween 1995, Sebastian Masuda, fatigué d’acheter ses objets kawaii dans des magasin pour enfant, ouvre sa propre boutique kawaii, au cœur d’Harajuku : 6% doki doki.
Dans les années 2000, c’est le courant des lolita et toutes ses déclinaisons. Grâce à de nombreuses photos dans les magazines, la mode kawaii franchit les frontières du japon, et sous les demandes insistantes des fans de Sebastien Masuda, qui l’invitent dans le monde entier, il crée le Harajuku Kawaii Experience dans le but de diffuser encore plus la culture kawaii en occident.
Malheureusement, le 11 mars 2011, un tremblement de terre d’une magnitude 9.0 survient au large des côtes nord-est de l’île de Honshu. Ce séisme engendre un tsunami, qui provoque un accident nucléaire au sein de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Le japon, est quelque peu déserté touristiquement, et de nombreuses personnes ne connaissant pas bien la géographie japonaise, s’inquiètent pour Sebastian Masuda, qui reçoit de nombreux messages lui demandant son état de santé. Harajuku est déserté autant par les touristes que par les japonais : il a l’idée de créer le【MIGHTY HARAJUKU PROJECT】. Ce projet a pour but de montrer des photos de personne dans Harajuku, portant le badge « we wow to MIGHTY HARAJUKU pray for japan », pour faire revenir les touristes. Rapidement, les fans de Sebastian Masuda relaient le mouvement sur internet.
En bref, une conférence très intimiste, ponctuée de petites anecdotes, et surtout très intéressante pour ceux qui s’intéressent à l’histoire de la mode kawaii.
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Le kabuki : un héritage culturel
Le kabuki est une des formes du théâtre japonais les plus connues et un art théâtral classé au patrimoine mondial. La scène culturelle nous offre 4 démonstrations de cette art ancestral, avec la participation de Shijuro TACHIBANA, acteur de kabuki et président de l’association Dento Bunka Mirai Juku. Il est également membre de l’école de danse Soke Tachibana et de l’association de danse classique japonaise nihon buyo.
Cet art traditionnel, est très particulier, malheureusement, je trouve que la scène allouée à cette représentation ne s’y prêtait pas : en effet, la plupart du temps le kabuki bénéficie d’une scène pivotante, mais le principal problème venait du faible nombre d’acteurs les obligeant à changer fréquemment de costumes nous laissant aux prises avec une explication de la pièce jouée par une japonaise au français plus qu’approximatif…
Fait d’une pièce de tissu
La scène culturelle nous a fait rencontrer la créatrice de mode Miyoko Ôami. Tout droit venue de Tokyo, ce professeur est venu présenter ses créations inspirées du konasu (!), concept japonais consistant à habiller une personne pour diverses occasions. Pour reprendre la description limpide rédigée sur le site de la Japan Expo :
Cette créatrice habille ses modèles à partir d’une pièce de tissu qu’elle manipule comme une feuille d’origami, elle plie, accroche, roule, noue le tissu afin d’exprimer un volume, une forme, une texture.
Au cours de cette démonstration, de ses recherches, Miyoko Ôami, après avoir eu recours à 4 modèles recrutés sur le salon, a permis à quelques spectatrices de profiter de son art.
Etant une jeune femme plutôt habile de mes dix doigts (auto-congratulations time), je m’attendais à pouvoir glaner quelques idées pour de futurs travaux de couture. Déçue donc de cette démonstration, qui hormis quelques pièces « portables » en l’état ne permettait pas de se montrer en société.