Rencontre avec Hironobu Sakaguchi

JulienC : The Last Story est le jeu qui nous rassemble aujourd’hui. Mais il faut savoir que c’est un jeu qui a connu un développement plus complexe que ce que l’on imagine. Il y a eu beaucoup d’évolutions. Il a même complètement changé en cours de route…

M. Sakaguchi : Effectivement. Au début de The Last Story, j’avais un projet de scénario qui était totalement différent, plus tourné vers la S-F. Par exemple, l’histoire parlait d’une jeune femme aveugle, et le héros devait prendre sa protection. Il y avait même une scène où ils pleuraient ensemble, et c’était des larmes de sang. C’était un concept assez sombre. Et en discutant avec M.Hatano, un staff de Nintendo, on en est venu à la conclusion qu’il fallait proposer quelque chose d’un petit peu plus humain, d’un petit peu plus chaleureux. Quelque chose qui correspondait un peu mieux à l’image de la marque. Et c’est devenu justement le The Last Story qu’on connait.

JulienC : Est-ce que vous voulez être les premiers dans le monde de découvrir à quoi ça ressemblait avant et comment ça s’appelait avant ?

Public : Ouais !

M.Sakaguchi : Nintendo va me passer un savon. (rires)

JulienC : Mais ça va être une exclusivité mondiale !

M. Sakaguchi : Comme on le voit, c’est la scène dont je parlais tout à l’heure. Une scène assez émouvante où la jeune femme pleure des larmes de sang. C’est un concept art… En fait, j’aimais bien ça.

JulienC : On note aussi sur l’image que le nom n’était pas le même…

M. Sakaguchi : C’est vrai. Au début, ça s’appelait Last World. Oui, jusqu’à la fin du développement, ça s’appelait Last World et notre nom de code c’était LW.

Ça, c’est un concept art au début du développement aussi. Et là, vous pouvez voir les vaisseaux voler dans les airs, assez robotiques. Et les personnages, ils ont de longues capes et longs manteaux, qu’on ne retrouve pas dans le jeu final.

JulienC : A titre personnel, j’ai l’impression, ça me rappelle l’ouverture de FFVI, dans les gorges enneigées.

M. Sakaguchi : C’est vrai que les décors neigeux comme ceux-là sont biens. Du fait qu’ils soient blancs, cela met en valeur tous les effets spéciaux et lumières à côté. On obtient une bonne ambiance.


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  1. Franchement, je tire mon chapeau sur ce compte-rendu. Très intéressant, très complet, très instructif. A se demander pourquoi tous les CR d’events ne se présentent pas sous cet aspect complet et instructif (le décor, buffet et le goût du champagne, ça nous avance vachement quand même).

    Bon, par contre, c’est à se demander ce qu’on peut faire de cette paumée qui a osé poser la question interdite. Faut-il la pourchasser dans la nuit avec les fourches traînant dans les vieilles bicoques de jardin ou la brûler vive ? Pas que le côté remake de FFVII me dérange tant que ça (oh que si en fait) mais autant poser la question à la personne concernée par la chose ^^ »

    1. Oui, j’ai préféré me concentrer sur les dires du monsieur… faute de buffet et de champagne…
      Et heureusement qu’il n’y en avait pas d’ailleurs : moins c’est bling bling, mieux c’est. 🙂

      J’aimerais souligner la réponse de M.Sakaguchi à la dernière question, qui bien que totalement à côté de la plaque, a eu le droit à une réponse extrêmement polie et sérieuse. Certes, il était là pour faire de la promo mais je ne suis pas persuadé que d’autres réalisateurs/directeurs/producteurs auraient tenu pareille réponse. ^^

      1. Ouais, ni champagne, ni petits fours, ni places assises d’ailleurs. C’est pas que c’était organisé avec les pieds, mais on n’en était quand même pas trop loin.

        En tous cas, excellent compte-rendu Vidok. Bon, bien sûr pas vraiment de nouveautés par rapport à ce que j’avais déjà entendu du discours de Sakaguchi, mais un travail très sympa de complément et de documentation pour approfondir le truc, à la manière ce que tu avais fait pour l’interview d’Eric Chahi et de Jehanne Rousseau aux Utopiales. Personnellement, j’aime beaucoup la formule : c’est simple, ça reste fidèle à la rencontre, mais tu apportes une valeur ajoutée.

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