Elekami – Au bout de l’ennui
Les deux dernières éditions du TGS étaient soporifiques, celle-ci était un peu mieux, guère plus, de mon point de vue. Je précise bien de mon point de vue, puisque nul doute que quelques gredins seront ravis par certaines annonces. Personnellement, je ne suis pas fan de Persona, de Gravity Rush ou de Yakuza qui font tous trois parties des principaux jeux du salon. Street Fighter V s’annonce excellent, mais je ne suis pas un grand joueur de cette série. Difficile de s’enflammer dans ces conditions surtout quand, à côté, des séries que j’ai chéri me déçoivent (Resident Evil, Dead or Alive, The King of Fighters…). Il y a eu pas mal d’annonces ou d’informations pourtant, mais la plupart très succinctes, souvent à partir de simples teasers ou de trailers d’environ une minute. Bref, on reste sur notre faim… J’aurai aimé voir davantage de contenu, ce que n’a pas su offrir le TGS, contrairement à la Gamescom qui a eu le mérite d’afficher bon nombre de vidéos de gameplay. Et ici, quand il y en avait, je n’étais que moyennement convaincu : Star Ocean 5 me semble très imparfait alors qu’il sort en début d’année prochaine. La caméra fait preuve d’amateurisme et le design des personnages laisse à désirer. J’espère tout de même que je pourrais l’apprécier autant que les précédents pour son gameplay, qui reste tout de même la principale raison de toucher à cette série. La vidéo de Shingeki no Kyojin était bien trop courte également, dommage. Le nouveau Vanillaware ? Des lycéens et des robots, super. Final Fantasy XV quant à lui poursuit son étrange – pour ne pas dire maladroite – communication.
De façon globale, ce salon permet d’établir un bilan de l’état du jeu vidéo japonais : moyen. Trop peu de jeux qui mêlent forme et fond ambitieux. Trop peu de jeux qui se détachent du lot. L’impression de presque constamment revoir les mêmes poncifs, les mêmes designs archi-revus et des jeux souvent calqués sur la réussite des animes ; utilisant des cordes usées jusqu’à la moelle mais surtout jusqu’à l’écoeurement. Il existe des contre-exemples (brillants), qui s’appellent From Software ou bien PlatinumGames, mais ceux-ci se font de plus en plus rares. Techniquement en retard et globalement en panne d’inspiration, les développeurs japonais ne font plus rêver le monde entier comme avant la 7ème génération. L’état de certains gros éditeurs, au niveau créatif, est même pitoyable : Capcom, Konami, Sega… Au milieu de tout ça, force est d’admettre que Square-Enix fait plutôt plaisir en mettant les moyens nécessaires pour produire leurs gros jeux (quoiqu’on pense de ceux-ci) et en se permettant quelques paris plus risqués (Life is Strange, NieR 2, Setsuna).
Pour le reste, lire mes coups de gueule permet de parachever mon bilan global. J’ai essayé de m’intéresser au Tokyo Game Show, en vain. Ce n’était surement pas si mal, pourtant. Mais rien ne m’a fait lever de ma chaise, ainsi on reste bien loin de l’euphorie de l’E3 ou même des confirmations apportées par la Gamescom. J’imagine au passage que ceux qui critiquent l’absence de jeux japonais à la Gamescom ne regretteront pas l’absence de jeux occidentaux au TGS. Indignation sélective, tout ça. Dans un cas ou dans l’autre, ce n’est pas mon attitude, il suffit d’avoir assez de recul pour savoir quel salon s’adresse à quels joueurs. Je ne suis assurément pas la cible première du TGS, je l’accepte et je respecte ceux et celles qui ont apprécié le salon cette année. On retiendra au final que Sony a toutefois fait le taff avec une prestation solide et rassurante. Le constructeur confirme que la PS4 sera la place de prédilection pour les amateurs de J-RPG ou de jeux japonais dits « de niche ». À défaut de proposer une offre d’exclusivités marquante en cette fin d’année, on sait d’ores et déjà que 2016-2017 risque d’être bien rempli pour la console de salon de Sony. Cette année, on pourrait renommer la Gamescom « Microsoftcom » et le TGS « Sony Game Show » : au moins, les joueurs ont pu voir tour à tour que les deux géants nous préparent de belles choses à venir. Côté portable, la firme laisse clairement entendre que la Vita (qui trouve pourtant son public… pas le grand public, certes) ne risque pas d’avoir de suite. Ça ne me fait ni chaud ni froid. J’ai passé de bons moments sur la PSP, mais tout comme pour la 3DS, j’ai fait l’impasse sur la Vita, simplement car jouer sur portable ne m’intéresse plus. Ceci étant, j’espère que je verrais plus de choses qui me titilleront au Paris Game Week. Le retour d’Agent ? Le nouveau jeu de Michel Ancel ? On y croit. Sur un malentendu…
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Ryuzaki57 – Le bonheur était presque parfait
De la conférence du 15 au matin à la sortie du salon le 20 au soir, ça été une déferlante d’émotions : 99% de bonnes, 1% d’affliction mais qui hélas restera longtemps. Car sorti du GravityGate, comme il faut clairement l’appeler, il avait mille occasions de s’émerveiller : un successeur spirituel d’Onimusha, Ni-Ô, revient d’entre les morts, Tôkiden 2 arrive avec l’ambition de révolutionner le jeu de chasse avec son open world, Yakuza montre sa grande vigueur, Vanillaware tease de la SF de ouf’ avec Sentinel 13, le Playstation VR fait un pas de plus vers la commercialisation, Phoenix Wright reprend son badge pour Ace Attorney 6, Hatsune Miku voit double avec Project Diva X et Project Diva Arcade Futur Tone, Blade Arcus from Shining EX assure le fan-service, Star Ocean 5 se laisse approcher, Bloodborne prolonge le plaisir et Persona 5 emflamme le show. Face à des adversaires absents, Sony a déroulé son jeu : les exclusivités Playstation se multiplient. A moins que les éditeurs aient des titres NX dans les manches, le planning des sorties japonaises est presque tout entier aux couleurs de Sony. Un atout dont le constructeur fera évidemment usage à l’international en tant que valeur ajoutée pour sa PS4 qui pourrait bien alors devenir irrattrapable.
Regarder, c’est bien, mais jouer c’est encore mieux! Rien ne vaut cette journée à pourchasser les titres de ses rêves, les 6 sens en alerte pour être sûr de ne pas louper l’occasion de poser ses mains fébriles sur l’objet du désir. Comme il y a deux ans, le salon a livré son lot de joies, de tristesse, de déception et… de fatigue! Ne zappez pas, vous pourriez en savoir plus très bientôt! Mais qu’on se le dise, on a pas fini de s’éclater sur nos consoles avec le made in Japan, et les recettes des hits mobiles n’y changeront rien.
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Vidok – Toujours plus près des étoiles
Depuis de nombreuses années, les salons, qu’ils soient américains, européens ou japonais, avaient perdu de leur intérêt, la faute à des annonces souvent absentes, des jeux pas forcément intéressants ou tout simplement une politique à l’opposé de ce que les joueurs attendaient – Motion gaming, je te parle. L’E3 2015 a su redonner des étoiles dans les yeux, grâce aux retours en fanfare de fantasmes et autres arlésiennes. La Gamescom, comme tous les ans, a été d’un ennui abyssal, je ne reviendrai pas dessus. Et là, Tokyo Game Show 2015 ou le torrent de trailers et de jeux pour certains inespérés. Je citerai pêle-mêle 13 Sentinels : Aegis Rim, Project Setsuna, Persona 5, World of Final Fantasy, Criminal Girls 2, Dark Souls 3, Exist Archive, Ace Attorney 6, Tôkyô Xanadu, Monster Hunter X et Stories, Tôkiden 2, Project X Zone 2, Star Ocean 5, SaGa Scarlet Grace et la liste est encore longue. Que des titres prévus pour fin 2015 ou 2016, ce qui, impressionne et finit de démontrer la bonne santé des développeurs et éditeurs japonais. Piqués dans leur orgueil, ils rebondissent enfin. Il va tout de même falloir transformer les essais, mais les jeux ont semble-t-il tout pour eux, surtout vu le peu de titres occidentaux sortant du lot depuis déjà pas mal de temps.
J’ai retrouvé avec ce Tokyo Game Show l’excitation au lancement de trailer, de la magie dans les univers montrés, de la féérie dans les musiques. Loin des pan boum vroum but des jeux occidentaux, auxquels les RPG ne font souvent qu’ajouter des gobelins et une coquille vide. Les univers japonais me touchent davantage et ils étaient présents. Il y a bien eu quelques couacs, je ne reviendrai pas dessus, mais ce TGS m’a fait plaisir. J’ai été heureux de le suivre et il m’a vendu du rêve pour l’année à venir. Enfin un salon intéressant.