Je revois mon bilan de l’année dernière et je me dis que les choses n’ont pas beaucoup changé finalement. Dans ma vie personnelle est survenu un déménagement inattendu qui m’a valu une petite période sans internet. Et les divers cafouillages de mon opérateur ont fait que cette période s’est allongée plus que prévu. A partir de ce moment-là, l’ermitage a repris ses droits, de façon forcée cette fois-ci.
Il ne faut pas croire mais avant et après cela, je suis revenue dans le monde. Car non, je ne reste pas au fond de ma caverne, farouche à toute annonce. Je lis toujours avec plus ou moins d’amour divers médias mais il faut reconnaître que ma fracture de l’an passé a quelque peu changé mon approche : le suivi des news est presque omis pour laisser une place quasi-exclusive aux critiques/avis – le plus souvent de gens aussi insignifiants (mais ayant un minimum de connaissance de Sir Bescherelle) que passionnés tels que nous autres sur Archaic – et autres papiers de fond. Quand on y réfléchit bien, c’est un peu ce que je pourrais appeler un retour aux racines, celles qui ont germé à cette époque où la presse papier était reine. Cette époque où l’on était seul face à ce carnet de papier glacé où l’on était obligé de se faire notre propre opinion par nous-mêmes et non selon les dires les plus éloquents que l’on pourrait trouver dans les méandres des réseaux sociaux. Après, d’opinion, je dois bien dire que j’ai de plus en plus de mal à en avoir… Enfin, pas d’en avoir tout court, surtout d’en avoir de nouvelles. Vidok l’a dit sur son propre bilan mais les années passent et pas grand-chose ne change sur tout ce qu’il y aurait matière à dire et redire. L’année passée, il y a bien des choses à dire mais je n’en vois tout simplement pas l’intérêt : même si l’enrobage change, le fond, lui, reste similaire à ce que l’on a bien pu rencontrer dans le passé. Un passé où j’ai déjà joué de ma langue. Alors, certes, j’ai pris un an de plus mais ce n’est pas pour cela que je suis devenue sénile pour autant.
En réalité, ma fracture de l’année dernière m’a beaucoup aidé à appréhender l’année 2015 sereinement. Même si je suis un peu sortie de ma bulle avant d’y retourner par la force des choses, je dois bien admettre poser un regard plus lointain sur tout ce qui peut bien se passer. Trolls, cancans et autres débats aussi stériles qu’une discussion philosophique de comptoir entre deux ivrognes, ça ne m’interpelle même plus. Un tremblement de terre médiatique tel que ça a pu être le cas pour le départ de Kojima de chez Konami n’arrive qu’à me faire hausser les épaules avec une certaine indifférence. Et il ne s’agit pas là de blasitude mais d’une mise en retrait volontaire de ma part. Après tout, l’évolution du jeu vidéo ne passera pas par ma voix alors pourquoi prendre les choses tant à cœur ? Pourquoi ne pas insuffler cette énergie maintenant inutilisée avec celle qui mène ma découverte et parcours de jeux ?
Car oui, le jeu vidéo, c’est le jeu en premier lieu. Et je préfère amplement être à la ramasse sur l’actualité mais me délecter comme il se doit des jeux que je peux mettre dans ma console. JVC peut se faire acheter par une société charognarde qui finira par le tuer que je préférerai parcourir le web pour découvrir de nouvelles – ou anciennes selon les cas – curiosités vidéo-ludiques qui finiront par se retrouver dans mon étagère à terme plutôt que de pinailler bêtement avec un régiment de haters manichéens sur Twitter. Et surtout, jouer.
Et pour jouer, l’année 2015 m’a amené deux nouveaux joujoux pour accroître les champs de possibilités de futurs jeux potentiels : une new 3DS et une Xbox One. Et bien sûr pas mal de nouveaux jeux sur de multiples supports. Nouvelles acquisitions qui ne cesseront de mettre en avant un problème majeur de toute vie bien remplie qui se respecte, à savoir qu’une journée ne comptera jamais assez d’heures pour pouvoir tous y jouer. Plus qu’à attendre mes vieux jours de retraitée – à supposer qu’il y en aura une – pour rattraper tout cela. En attendant, 2015 a été une année avec pas mal de jeux terminés, avec son lot de bons moments et déceptions.
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[accordion_item title=’Mes jeux terminés en 2015′]
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[list_item]Barbie As The Princess And The Pauper (Game Boy Advance)[/list_item]
[list_item]Tearaway (PS Vita)[/list_item]
[list_item]Mario’s Picross (Game Boy)[/list_item]
[list_item]Chaos On Deponia (PC)[/list_item]
[list_item]DLC Quest (PC)[/list_item]
[list_item]Kick & Fennick (PS Vita)[/list_item]
[list_item]Child Of Light (PS Vita)[/list_item]
[list_item]Lego Harry Potter : Années 5 à 7 (PS Vita)[/list_item]
[list_item]The Legend Of Dragoon (Playstation)[/list_item]
[list_item]Barbie Et Le Cheval Magique (Game Boy Advance)[/list_item]
[list_item]Sherlock Holmes : Crimes And Punishments (Playstation 3)[/list_item]
[list_item]Runaway Trilogy (PC)[/list_item]
[list_item]Evoland (PC)[/list_item]
[list_item]The Next BIG Thing (PC)[/list_item]
[list_item]Papo & Yo (Playstation 3)[/list_item]
[list_item]Skies Of Arcadia Legends (Gamecube)[/list_item]
[list_item]MonsterBag (PS Vita)[/list_item]
[list_item]Yesterday (PC)[/list_item]
[list_item]Jak & Daxter (Playstation 2)[/list_item]
[list_item]Faerie Solitaire (PC)[/list_item]
[list_item]Brothers : A Tale Of Two Sons (Playstation 3)[/list_item]
[list_item]Sam & Max : Saison 2 (PC)[/list_item]
[list_item]Dark Arcana : The Carnival (PC)[/list_item]
[list_item]Theatrhythm Final Fantasy : Curtain Call (Nintendo 3DS)[/list_item]
[list_item]Portal 2 (Xbox 360)[/list_item]
[list_item]Hunie Pop (PC)[/list_item]
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Autant j’avais bien aimé ce qu’avais fait Media Molecule avec le premier LittleBigPlanet, autant je trouve qu’avec sa nouvelle franchise, le studio s’est surpassé. Tearaway est un véritable petit bijou qui m’a fait passé de bons moments derrière ma Vita. Enchanteur par sa narration, c’est surtout par toute cette recherche d’interactions diverses qui m’a fascinée. Parce que l’évolution technique du jeu vidéo fait que beaucoup se complaisent à s’attarder sur la vidéo, Media Molecule a opté pour le parti-pris inverse. Jamais le joueur n’a été autant mis à contribution pour la moindre petite broutille et ce, de façon cohérente et tout sauf barbante. Vas-y que je prends des photos, tourne la console, utilise la pavé tactile arrière, le tout avec joie et bonne humeur avec les mêmes yeux qu’un gamin qui se réveillerait un beau matin en plein cœur d’une confiserie. Bref, une belle démonstration technique de la Vita couplé d’un merveilleux moment vidéo-ludique malheureusement un poil trop court. Malgré tout, même si Tearaway a été un vrai coup de cœur, je reste bien plus sur ma réserve quant à l’appréhension de son portage PS4 qui doit quand même beaucoup perdre de son éclat au vu de la différence de support.
Voilà un peu mon éternelle revanche sur la vue subjective qui m’a toujours rebutée depuis mes plus tendres années. Et ce n’est pas faute de vouloir apprécier ça vu qu’énormément de FPS, voire RPGs occidentaux à la première personne, me font de l’œil sans que je ne puisse m’y adonner sérieusement à cause de ce problème de goût. Mes tentations à me faire à cela furent nombreuses et me mettre à Portal 2 à la base n’en a été qu’une de plus… Qui s’est révélée cette fois payante. Même si je ne me suis cantonnée qu’à la partie solo, j’ai passé de bons moments au sein d’Aperture. A me triturer les méninges pour me sortir de ces dédales aux logiques parfois tortueuses. Ou tellement simples qu’on en vient à buter bêtement tant on s’attend à quelque chose de plus alambiqué. En dehors de la matière grise, découvrir Glados, devenue aujourd’hui une icône vidéo-ludique à elle toute seule, a été un véritable régal qui m’aura décroché plus d’un rire. Ajoutons à cela un scénario loin d’être inintéressant et l’on pourra décerner à Valve une belle ovation d’avoir su faire un jeu intelligent qui ne se prend toutefois pas totalement au sérieux.
Un petit coup de cœur plutôt inattendu. D’autant plus que me l’être procuré au rabais sur Steam tenait à la base plus du délire qu’autre chose. Mélange improbable entre jeu de Mach 3 à la Bejeweled et dating sim, on ne peut pas dire que le topo fasse qu’on puisse le prendre au sérieux. Et pourtant, aussi débile que cela puisse être, cela n’empêche pas HuniePop d’être diablement accrocheur. Encore faut-il le prendre sur le ton de la dérision. Car si certaines prétendantes à mettre dans notre lit – et c’est fort suggestif et pourrait même bien plaire à notre Ryuzaki – sont plutôt banales, d’autres, de par leur nature ou contexte, montrent tout le mauvais goût très japonisant qui peut habiter la tête de ses géniteurs. Et pourtant, malgré tout, on s’y attache et on se voit enchaîner les heures sans même s’en apercevoir. C’est ainsi que je me suis vue aligner deux runs coup sur coup pour un peu plus de 35 heures de jeu. Ce qui est plutôt honorable pour un investissement qui n’a pas dépassé la barre des cinq euros. Je n’en dis pas plus en ces lignes mais je compte bien rentrer plus dans les détails dans le prochain numéro de l’Indépendant.
L’un des jeux sur lequel j’ai passé le plus de temps. Pas transcendant mais magique quand même. Cet esprit d’aventure et cette volonté de pousser l’exploration m’auront fait passé de très bons moments derrière mon canapé. Entre autres passages frustrants d’affrontements périlleux de certains adversaires spécialement rajoutés pour la version Gamecube qui m’auront bien fait grincer des dents. D’ailleurs, plus d’une fois, j’ai pensé que Skies Of Arcadia présentait un point de départ de ce que Xenoblade Chronicles a poussé jusqu’à la quintessence bien des années plus tard. Certes, les deux n’ont rien à voir mais j’admets qu’à des intensités différentes, j’ai ressenti des sensations assez similaires lors de mes voyages dans les cieux d’Arcadia où je parcourais chaque pixel afin d’y trouver la moindre petite découverte cachée. Bref, une belle aventure.
Mon autre coup de cœur rétro. Bien que je le possède depuis très longtemps, voilà un jeu que je n’avais jamais terminé à cause des derniers niveaux qui m’avaient un peu bloqués à l’époque. Me tenant à ma résolution de faire les trilogies Jak, Ratchet et Sly de la PS2, c’est sans surprise que je l’ai aujourd’hui dépoussiéré afin d’en voir cette fois les crédits. J’avoue avoir été prise d’un doux plaisir purement nostalgique. Car c’est cette petite accroche un brin old-school couplé à cette volonté d’hybridation qui caractérise « la plate-forme 128 Bits » qui fait tout le charme des balbutiements du jeune Jak et compère à poils Daxter. Chose qu’on ne retrouvera malheureusement pas dans ses deux suites.
Voilà un jeu qui m’aura transporté fort loin. Et même carrément donné des frissons. Juste dans ses images, juste dans son message et franchement touchant dans son ambiance et mise en scène, j’en aurais presque versé une larme à la fin. Et le pire, c’est que le second run enchaîné quasi-aussitôt après le jeu terminé une première fois a été aussi intense en terme d’émotions. Autant dire qu’il se revêtit vraiment d’une aura très particulière qui mérite que chaque joueur qui se mérite se penche sur Papo & Yo, ne serait-ce que pour sa culture vidéo-ludique.
Outre la petite parenthèse Barbie de début d’année, purement dérisoire, Child Of Light est certainement la première déception à laquelle j’ai été confrontée. Mollasson et ennuyeux, j’ai eu beau me forcer, rien n’a fait pour que j’accroche à ce jeu. Certes, la direction artistique est forte alléchante mais ça s’arrête là tant le parcours jusqu’aux crédits s’est révélé poussif à souhait. Ce qui n’empêche pas d’être ravie de voir que d’autres joueurs l’aient vu autrement, avec bien plus de ferveur et de conviction, même si je n’arrive pas vraiment à comprendre comment on peut arriver à une telle disparité d’opinion sur un même jeu. Quoique… Était-ce le même jeu au fait ?
2015 a été l’année où je me suis fait mon petit marathon des jeux des Espagnols de Pendulo Studios. Et au travers des titres, on peut dire que c’est comme un petit tour de montagnes russes. Si le troisième Runaway et The Next BIG Thing se côtoient en haut du panier, on peut dire que Yesterday sert de chiffon récupérateur de détritus. Le plus récent titre des Ibériques mais également le plus médiocre. Durée de vie rachitique, nouvelles perspectives de narration pas totalement maîtrisées et contenu trop condensé pour qu’on puisse véritablement s’en imprégner, c’est bien dommage de voir Yesterday en arriver là alors qu’il aurait pu prétendre à mieux. Espérons que Pendulo saura remonter la pente la prochaine fois.
Je ne parlerai pas forcément plus des autres titres terminés que j’ai pu parcourir puisqu’ils se sont pratiquement tous vus critiquer dans ces colonnes tout le long de l’année et que ceux passés sous silence se verront rattrapés dans la suite de cette année naissante. Une année que j’aborde avec autant de zenitude que la précédente. Pour une fois, j’ai même prévu une liste de jeux que j’aimerais bien faire même si je sais qu’il y a peu de chances que je m’y tienne complètement. Preuve en est puisque je viens tout juste de terminer un Her Story pas spécialement prévu et que je comment tout doucement à défricher la toute nouvelle génération de consoles qui s’offre à moi avec la Xbox One avec Rise Of The Tomb Raider. Une poignée d’heures d’alignées dessus mais qui suffisent à elles seules à présager un truc vraiment dantesque. Le reboot m’avait déjà beaucoup plu mais sa suite semble le dépasser à bien des niveaux. Voilà qui promet encore une belle année vidéo-ludique. Même si j’avoue honnêtement ne pas être vraiment au fait des nouvelles sorties qui se profilent et seraient susceptibles de m’intéresser, hormis bien entendu Final Fantasy XV et ce Final Fantasy VII Remake que je regarde d’un œil aussi farouche que je trépigne de voir ce que ça pourrait bien valoir en définitive. Qu’importe, nouveautés ou non, je n’aurais pas trop de difficultés à trouver matière à jouer de toute manière.