[dropcaps style=’2′]L’année 2017 a été assez fofolle. Mon premier trimestre a été consacré au parcours des jeux entamés en 2016, un peu comme tous les ans. C’est ainsi que j’ai pu mettre un terme à l’aventure Final Fantasy XV. Il était difficile de donner un avis définitif sur l’oeuvre tant les mises à jour successives ont modifié le jeu, et continuent de le modifier. Les DLC apportent des pans entiers de l’histoire, coupés ou manquants, qu’importe : le jeu ne semble pas prêt à s’éteindre. Même s’il n’a pas été à la hauteur de son nom et de l’attente, il n’en reste pas moins un agréable RPG dont le monde ouvert m’a tout de même offert de très bons moments au milieu de la soixantaine d’heures passées dessus. Un peu de mobile avec les deux très bons Blade Guardian (de Mistwalker) et Hills and Rivers Remain (de Square Enix) m’a permis de passer de bonnes vacances en février malgré un mois difficile. A relever que l’année 2017 est la première où je joue autant sur mobile. Je compte d’ailleurs m’arrêter plus longuement un peu plus loin sur ce phénomène, nouveau pour moi. Le vrai raz-de-marée s’est déroulé début mars lorsque j’ai été cueilli par Nintendo et sa Switch. J’en ai, presque, découvert le marché du jeu indépendant tellement cette console est capable de rendre intéressant le moindre jeu à peu près correct.[/dropcaps]
Depuis plusieurs années, mon ratio de jeux terminés sur consoles de salon et portable a radicalement changé, passant d’un 60/40 en faveur du salon à un 20/80 pour les supports portables en 2016. Ce basculement, notamment dû à une profession m’amenant à me déplacer davantage et à une vie familiale plus dense que par le passé. Je suis donc devenu accro au nomadisme. Une console mi-salon mi-portable, comme à l’ère PC-Engine ou comme souhaité (prophétisé ?) dans le Boulette Time n°4. Nintendo a donc approfondi le concept de la Wii U, tout en offrant une console aux spécifications tout à fait confortables, surtout pour une utilisation portable. C’est bien simple : j’ai testé le mode “docké” après quatre mois d’utilisation. Nintendo a de plus particulièrement bien géré les premiers mois de commercialisation, peut-être pas en termes de stock de consoles mais en termes de sorties de jeu, à hauteur d’un gros titre Nintendo par mois, jusqu’à Noël, avec le renfort dans un premier temps d’indépendants et désormais de puissants éditeurs tiers. BandaiNamco y a vu une nouvelle poule aux oeufs d’or (Dragon Ball Xenoverse 2 s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires, Dark Souls Remastered arrive sur Switch), Square Enix a testé le marché avec I am Setsuna et Seiken Densetsu Collection, et a décidé de poursuivre son effort avec Lost Sphear, Dragon Quest Builders 1 & 2 et Dragon Quest XI, annoncé tôt et très certainement dévoilé en 2018. La petite dernière m’impressionne. Il suffit de voir le rendu de Skyrim ou de Xenoblade Chronicles 2 pour être convaincu de son potentiel. J’y ai découvert cette année Severed, un étonnant D-RPG de DrinkBox Studios (Guacamelee!), dont la critique arrivera très prochainement sur Archaïc.fr, fait Fast RMX – dont j’avais à peine touché à la première version Neo, refait Mario Kart 8 – dont les parties avec les collègues, entre 2 tournois de Bomberman, ont su égayer de nombreux déplacements – et il ne se passe pas une semaine où je sors ma console pour faire quelques parties. Mon fils raffole d’ailleurs de Sonic Mania, trop rapide pour lui mais dont le spectacle semble lui plaire. Les éditeurs tiers n’ayant pas cru à la console, sont en train de tous arriver dessus, avec dans un premier temps des portages – car ils veulent tous du gâteau – avant de proposer des exclusivités, beaucoup annoncées mais peu montrées – signe que le début du développement doit très certainement coïncider avec les premiers chiffres de vente de la console…
C’est bien simple, pour endiguer – temporairement – la folie Switch qui m’a pris, il a fallu l’arrivée d’un blockbuster, Dragon Quest XI. LE monstre de Square Enix sur l’année 2017. Je n’ai donc pas lésiné sur les moyens en me procurant l’édition limitée contenant les deux versions, Playstation 4 et Nintendo 3DS, les deux versions méritant d’être traversées pour diverses raisons, un système de mot de passe permettant de reprendre son avancée dans l’autre version – uniquement avancée malheureusement. Encore un très gros titre que je n’ai pas pris le temps de finir malgré tout le bien que j’en pense. Il figurera tout de même dans mon top 3, car il suivra Xenoblade Chronicles 2 sur la liste des jeux à terminer. Cette période de l’année a été régie par le domaine du RPG puisque j’en ai profité pour terminer le bon Technomancer de Spiders Games et Severed cité plus haut. Mes études ont beau être terminées depuis une dizaine d’années, j’ai gardé l’habitude de consacrer une grande partie de mon temps libre l’été – anciennes grandes vacances – à du RPG. Les habitudes ont la dent dure.
A partir de la rentrée, je me suis mis davantage à picorer les jeux. Autant dire que j’en ai commencé énormément mais n’en ai fini que très (très) peu. D’où ma découverte des Free to Play. Entre Fire Emblem Heroes et Top Eleven, mes trajets en transport, que ce soit bus ou train, ont été animés par ces courtes sessions qui permettent de s’aérer l’esprit quel que le lieu – sauf en Mayenne… – et de matière productive. J’ai depuis lors téléchargé quelques jeux supplémentaires, comme l’adaptation de Captain Tsubasa, en prévision du revival qui surviendra courant 2018, et différents Sonic Jump ou Dash (j’ai d’ailleurs déjà abordé Sonic Jump). Mon changement de travail et de rythme en milieu d’année m’a demandé de revoir, en tout cas sur les premiers mois, ma façon de jouer. L’occasion donc de voir les ficelles des F2P, les loot boxes si décriées et les petits plaisirs liés à la progression fil rouge. Je me suis pris au(x) jeu(x) et ai perdu plus d’heures dans Top Eleven que dans un Final Fantasy XV, finalement. Impensable il y en a encore quelques mois pour moi.
Et puis la fin d’année s’est surtout fendue de premières expériences vidéoludiques père-fils. Le moment où votre enfant, à force de vous voir jouer décide de faire pareil, non sans l’accompagnement de papa. C’est ainsi que l’une des plus agréables aventures de l’année a été sur Super Lucky’s Tale. Je ne reviendrai pas sur le jeu – qui a sa critique qui va bien – mais sur l’échange entre générations et le jeu vidéo pour les plus jeunes. J’ai eu des périodes de ma vie (grosso-modo les dix bonnes années) où les titres orientés “Jeune public” ne m’attirait pas, quitte à même considérer leurs sorties comme du gâchis. Un joueur ou joueuse se doit d’être velu(e). Je caricature mais il y a de cela, et puis l’âge aidant, je me suis mis à comprendre l’intérêt, enfin. Et maintenant, je mets en évidence ce genre de jeux lorsque je range mes bibliothèques. Je découvre donc comment un titre tel que Super Lucky’s Tale peut faire rêver un petit garçon, comme la moindre mimique de Mario, dans le grandiose Super Mario Odyssey, ou apparition de lune peut faire rire un enfant, comment un titre comme Franklin : Un Anniversaire Surprise, sur Gamecube, peut tenir à coeur à son fils. Autant dire que je ris doucement lorsque je vois toute la déception, voire la haine pour les plus stupides, de certains à l’annonce du Nintendo Labo, ne comprenant pas l’intérêt. Et quand je vois à quel point un personnage comme Yoshi fait mouche avec mon fils, je me rends (enfin) compte de tout le génie du géant japonais.
2017, une belle année de transition donc, sur plein de sujets. Pas certain que 2018 suive le même rythme. Je me suis préparé à cette nouvelle année : Xbox One X, PS4 Pro, TV 4K UHD et Playstation VR. Je désire profiter de ces nouvelles expériences dans les meilleures conditions. Pour l’avoir touché du doigt les derniers jours de décembre, j’avoue que j’ai plutôt hâte de continuer. Des monstres tels que Forza Horizon 3, Forza Motorsport 7 ou Rise of the Tomb Raider m’ont déjà fait sentir à quel point le jeu vidéo peut être impressionnant, le détail, la fluidité de l’animation, même le 30 images/seconde sur du Horizon 3. Nous avons beau nous dire que la Full HD, c’est déjà bien ; il faut reconnaître que la 4K UHD, c’est mieux. La puissance d’un jeu ne se fait certes pas sentir par sa définition mais il est indéniable qu’il est confortable de jouer dans de pareilles conditions. Mais 2018 sera aussi l’occasion de vivre des expériences en VR. Soyons clairs : mis à part le Virtual Boy (hum…), je n’ai jamais approché de près ou de loin – en tout cas depuis mon canapé – à la réalité virtuelle. Autant dire que découvrir Resident Evil 7 avec un casque vissé sur la tête est une expérience troublante, effrayante même, pour le coup. Skyrim VR, bien que très laid – investir dans une Playstation 4 Pro ne sauve pas les graphismes – est une incroyable expérience, alliant rêve et liberté. Bluffant. Et je maintiens l’utilisation du terme “expérience”. C’est au départ une vraie mise à l’épreuve que vit le cerveau, perturbé par ce double environnement. Cela s’améliore heureusement bien vite.
Ceux qui me connaissent bien savent que je ne sais pas me contenter que d’un support ou d’une catégorie ; par conséquent, j’ai continué tout 2017 à (re-) découvrir l’histoire du jeu vidéo. C’est ainsi que j’ai pu acquérir les derniers titres Neo Geo AES qui me faisaient rêver (Windjammers – que j’avais sur tous les supports sauf celui-ci – et The Last Blade 2), faire découvrir l’exceptionnel beat’em all de Konami, Asterix, en Arcade, à mon fils ou encore continuer, tranquillement, la conquête du support IGS PGM. Le clou de l’année a été la réalisation d’un rêve de gosse : l’ajout sous ma Nintendo 64 japonaise d’un Disk Drive 64, cette extension jamais sortie des frontières du Japon, aux 9 jeux et aux ambitions trop fortes pour l’époque – les DLC et add-on sur consoles avant l’heure. Je me revois ouvrir fébrilement la boîte, faire les branchements et insérer Doshin the Giant (dans sa version d’origine, bien avant celle parue sur Gamecube). Le jeu vidéo n’a pas à se vivre uniquement avec le récent : il a été dense bien avant.
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- Xenoblade Chronicles 2
Ne l’ayant pas encore tout à fait terminé, Xenoblade Chronicles 2 n’a pas encore le droit à sa critique sur le site mais cela ne saurait tarder. Je me permets donc de spoiler la conclusion qui en fera en très bon RPG sur la jeune Switch. Reprenant la logique de progression du premier Xenoblade, cette suite en reprend tous les points forts. Gigantisme, quêtes à foison, système de combat poussé, musiques excellentes et durée de vie défiant toute concurrence. Plus japonais que son prédécesseur – Monolith s’est dit qu’il fallait essayer de rameuter le public japonais, le public européen étant déjà converti à sa cause – certaines scènes, dialogues voire personnages peuvent surprendre les habitués des productions occidentales, mais le fan service fonctionne bien. Que ce soit en docké ou en portable – assurément le plus beau RPG nomade à sa sortie – Xenoblade 2 emmène loin.
- Dragon Quest XI
Encore un jeu non fini. Je me suis toujours interdit de placer un titre inachevé dans mon top mais je ne l’ai pas terminé pour des raisons de logistiques et non en raison de sa qualité. Ce dernier volet – sous l’ère Toriyama, Sugiyama et Horii, je pense – est un véritable Dragon Quest avec son scénario aux allures naïves, ses héros hauts en couleur et son monde verdoyant qui ne demande qu’à être parcouru. La bonne ambiance (bonhomie ?) qui règne dans la progression fait qu’il est difficile de le lâcher. D’autant que pour être certains de toucher un maximum de public, Square Enix a étonnamment rendu son titre simple, bien plus que les précédents de la série en tout cas. Incroyablement beau, quel que soit le support, DraQue XI est un exemple pour tous les RPG modernes. Pour sortir un poncif : il allie traditions et modernité. Mais cela le représente tellement bien. Le parti pris est important, d’autant qu’il faut oser sortir un RPG sans voix digitalisées en 2017. Il suivra de peu Xenoblade Chronicles 2 cette année. Vous me direz : mais que contiendra ton top 2018 ? Il y a suffisamment de jeux de prévus cette année, soyez-rassurés.
- Top Eleven 2017
Mon année a été tellement marquée par ce jeu qu’il était indispensable de le faire figurer dans ce top. C’est le jeu sur lequel j’ai passé le plus de temps en 2017. Tout est parti d’un collègue qui me conseille de m’y lancer, lui y jouant depuis un mois. Création de l’équipe, achat des premiers joueurs, modification de la formation, et les premiers matchs. C’est du Football Manager en plus simple : chaque adversaire est un autre joueur, une saison dure un mois, il y a jusqu’à 4 matches par jour, il faut anticiper et bien préparer ses joueurs. C’est plaisant et je me prends de passion pour suivre mes 11 petits ronds sur le terrain. Mon collègue me propose la création d’une association avec lui, d’autres collègues et amis s’y joignent : les matches entre associations s’organisent le week-end, il faut jouer malin et les points de chacun contribue à faire gagner l’ensemble. Les rendez-vous sont pris les week-ends. C’est grisant, les erreurs de l’un sont rattrapées par les réussites d’un autre. Presque huit mois plus tard, mes collègues ont tous arrêté de jouer, certains ont essayé le temps d’une ou deux saisons, d’autres sous la pression de leur compagne. Je continue, avec une association renouvelée, avec un regard moins neuf mais plus expérimenté. J’y ai créé mes objectifs et j’apprécie ce fil rouge. Le modèle F2P a fonctionné cette année, je l’ai réellement testé et expérimenté et je sais déjà qu’aucun autre jeu ne me mobilisera autant que Top Eleven. Il aura été le réel premier à me plaire autant – Fire Emblem Heroes m’a perdu assez vite. Merci à lui
2018 ? Mes attentes ? A court terme, du Dragon Ball FighterZ, du Lost Sphear – oui, j’ai apprécié I am Setsuna – du Bayonetta 2 – mon GOTY 2014 que je compte bien refaire sur Switch – du Final Fantasy XV Royal Edition – pour faire les DLC – et la préparation de ma prochaine salle de jeu. Je prends désormais les sorties comme elles viennent et n’ai plus trop d’attente. Il y a tellement de jeux disponibles extraordinaires que je n’ai pas encore testé. Que des jeux sortent sur tous les supports, Playstation 4, Xbox One, Nintendo Switch, mais aussi 3DS et Vita. Sans oublier la scène homebrew très présente sur le retrogaming. L’essentiel est bien de s’amuser. En arrêtant de prendre le jeu au sérieux et en retrouvant le goût du jeu, qu’il est difficile de s’y ennuyer.