Il est toujours difficile de tirer un trait sur une année entière de jeux vidéo et de se poser la question du bilan. Qu’ai-je retiré de cette année passée ? Le nombre de jeux à sortir tous les mois est désormais colossal, dans toutes les régions. Il n’y a jamais eu autant de localisations de jeux obscurs japonais. Rarement eu autant de triple A aux publicités tapissant le métro. Les trois constructeurs présentent des bénéfices dans leurs sections jeux vidéo, à différents niveaux. Sony et Microsoft ont commencé à avancer leurs pions en vue de la sortie de la Playstation 5 et des Xbox Series X. Pourtant, je peux d’ores et déjà dire que cette année 2019 ne m’a pas bouleversé.
Elle a pourtant formidablement bien débuté. Je rebondirai sur le dernier paragraphe de mon bilan 2018 dans lequel j’annonçais que le remake de Resident Evil 2 était fabuleux. Vous avez depuis lors pu lire notre Survivance sur le sujet. Finalement, sur mon temps de jeu, il est bien peu de chose pourtant il m’a marqué. Il faut dire que Resident Evil 2 est un de mes survival-horror préférés, la première version avait, elle aussi, eu le droit à son Survivance. Certes, en version Nintendo 64, mais je dois confesser le posséder sur tous ses supports (le dernier format arrivera prochainement…). Je peux comprendre que cette mode des remakes et remasters peut en gêner certains mais il y a tellement de grands titres qui méritent d’être connus des dernières générations qu’il est dommage de s’en priver. Je pense notamment aux Crash Bandicoot, Spyro et autres Shadow of the Colossus sortis récemment qui présentent les jeux d’autrefois avec la plastique de maintenant.
La qualité de ces titres se voit sublimée et surtout accessible à tout un chacun. J’ai débuté celui de Medievil sorti en fin d’année : le jeu était déjà excellent, 20 ans après, il l’est toujours, en plus d’être de nouveau beau. 2020 verra l’arrivée du premier volet de Final Fantasy VII Remake. Evidemment que je l’attends. Vous ne m’avez jamais vu aux commandes d’un article sur le jeu mais rien que le dossier sur Advent Children peut vous mettre la puce à l’oreille. D’ailleurs, Final Fantasy VII, RPG que je me suis permis de refaire pendant mes dernières vacances, juste lissé dans sa version Remaster sur Nintendo Switch. La localisation française me paraît toujours plus horrible à chaque partie, le jeu est de plus en plus simple avec les années, je le finis désormais en 25h au lieu de 40, mais l’univers, les personnages, l’histoire, l’ambiance et surtout la bande son sont toujours aussi incroyables. Lui aussi, plus de 20 ans après, il reste un classique du genre. Un indémodable comme on aime dire dans les milieux autorisés.
Face à cette vague de nostalgie, le jeu vidéo continue d’innover et d’aller toujours plus loin dans les défis techniques. L’énorme défi de cette année 2019 était du côté de Google et Stadia, sa plateforme de jeu entièrement en ligne. Le jeu en cloud est sur la papier une incroyable avancée technologique, sur le plan écologique, beaucoup moins, mais il demande surtout des infrastructures modernes. Hors, malgré tout le savoir-faire de Google, il est difficile de lutter contre la faible couverture de la fibre, en 2020, en France. Je n’ai pas la fibre et malgré cela, j’espérais prendre Stadia, day one. Et puis les prix ont été dévoilés – devoir acheter plein pot les jeux en démat’ malgré l’abonnement mensuel – et m’ont immédiatement refroidi. Et ensuite les premiers retours, pas réjouissants pour un sou. Finalement, Stadia, ce fut sans moi. Non pas que le dématérialisé m’intéresse, je reste attaché à mes boîtes, mais quelques exclusivités Stadia peuvent être intéressantes. Malheureusement pour Google, je suis malheureusement davantage dans l’optique d’attendre que les exclusivités se cassent la figure pour ensuite les voir portées sur d’autres supports. Je ne suis pas passé au GamePass de Microsoft, la formule “entre deux”, mais diablement attractive financièrement. Le Xcloud ? Peu de chance sur cette génération puisqu’il n’est, apparemment, pas prévu qu’il y ait d’exclusivités. Non, je pense rester avec mon support physique, sur les Series X.
Ce nom en a effrayé plus d’un. Il faut dire que Microsoft n’a pas spécialement bien communiqué sur le sujet. Comme à chaque annonce de nouvelles consoles, je suis comme un gosse. Je trépigne de voir les premiers jeux, connaître la date et prix de lancement et voir le design définitif, à la fois de la console et du packaging. En ce mois de janvier, seule Microsoft a révélé le design de sa console, Sony n’en ayant donné que le nom et le logo. C’est aussi pendant cette période que je vois mon détachement d’une partie de la communauté des “joueurs”. Quand on voit l’effervescence de certains juste à la vue d’un logo… Ou encore les guerres de consoles entre ceux qui visiblement ne comprennent pas grand chose au marché du jeu vidéo… Difficile de se reconnaître dans cette masse qui ne rend pas honneur aux joueurs. D’autant que le jeu vidéo est toujours diabolisé par les associations bien pensantes, ancrée dans les années 90 et qui préfèrent critiquer ce média plutôt que les parents délaissant leurs enfants. Triste. Encore et toujours. Les gens de bonne compagnie qui me liront connaissent tous les bienfaits du jeu vidéo, et heureusement.
Et cette année, pour moi, ce fut 27 jeux terminés, dont 11 sur Nintendo Switch, sur 11 supports différents, avec une moyenne de 14h20 passé sur chaque. Le ratio salon/portable ? 50/50. Après quelques années à l’avantage du portable, qu’il soit sur console ou mobile, ce ratio revient à l’équilibre en 2019. Ce constat est dû aux retrouvailles aux exclusivités et au rétro. Blue Stinger, Diddy Kong Racing, Dead or Alive 6, Devil May Cry V ou encore Gungrave sont autant de jeux disponibles uniquement sur consoles de salon. Certains m’objecteront que Diddy Kong Racing existe sur Nintendo DS, les mêmes qui n’ont jamais joué au jeu et ses phases en hydroglisseurs injouables sur portable… Il faut dire que le gros titre, le AAA qui tâche, a eu une belle année 2019. Je ne pourrai pas m’étendre sur de nombreux titres mais rien que ceux estampillés Capcom ont su m’impressionner. Devil May Cry V et Resident Evil 2 Remake, tous deux sous RE Engine, ont fait des merveilles. Non seulement somptueux, ils ont su allier un gameplay aux petits oignons – un peu daté côté RE 2 mais c’était voulu. Heureusement que je n’ai pas eu le temps de toucher à Monster Hunter World et son extension Iceborne sortie récemment, encore sous blister, dont l’on me dit le plus grand bien. Même dans les remasters – Onimusha – Capcom s’en est bien sorti : le jeu étant toujours aussi agréable à parcourir. Le marché du AA est, je trouve, de plus en plus en forme grâce à des éditeurs comme Focus, qui n’hésitent pas à ne proposer quasiment que ça à leur catalogue. En ressortent Greedfall et A Plague Tale : Innocence, deux titres brillants, le premier que j’ai débuté et j’aime beaucoup ; le second pas encore dans la console mais dont les avis convergent et dont les trailers laissent sous-entendre le meilleur.
Comment ne pas être satisfait de cette année aux dizaines de jeux intéressants par mois ? A tel point qu’il a fallu sans cesse choisir. Comme je l’indiquais, près de la moitié de mes jeux terminés ont été sur Nintendo Switch. La console de Nintendo est de loin la grande gagnante de cette fin de génération tant par son dynamisme que par ses possibilités. Pour le père de famille que je suis, pouvoir trimballer ma console partout, quelque soit la pièce ou le lieu et ainsi reprendre ma partie directement est un bonheur sans nom. C’est ainsi que j’ai pu attaquer plusieurs RPG, comme terminer, de nouveau, Xenoblade II en New Game + afin d’enchainer sur l’extension Torna, Cosmic Star Heroine – que je souhaitais faire depuis longtemps – ou encore Darksiders II dans sa Deathinitive Edition, et son minimum de bugs syndical. Final Fantasy VII et VIII, dans leurs versions Remaster, ont aussi campé ma console en fin d’année. Sûrement que je vous raconterai cela dans un article ou dans le bilan de l’année prochaine puisque le VII a été terminé le premier janvier. A 3h de jeu près, il rentrait dans ce bilan. D’ailleurs, pour profiter toujours un peu plus des jeux Switch en nomade, j’ai investi dans une Nintendo Switch Lite. J’attendais une version collector sympa, en tirage limité, avant d’investir. Résultat, dès que mon regard a croisé l’édition Pokémon, j’ai craqué. Ma faiblesse m’a permis de découvrir une console portable bien pensée, légère et très agréable en main : les légères crampes lors de sessions supérieures à 2h sur la classique ont disparu. Idéale pour faire du RPG, genre Dragon Quest XI S, au hasard. D’ailleurs, deux RPG figurent dans mon top de l’année. Mon top 3 de l’année, c’est maintenant :
Resident Evil 2 Remake
Avant d’aborder les deux RPG cités, revenons rapidement sur Resident Evil 2 Remake. Certes, nous en avons parlé en long en large et en travers, mais c’est aussi l’occasion de rappeler que ce second volet est tellement bon et a reçu un si bon accueil que l’épisode 3 arrive en avril de cette année. Lui aussi entièrement remanié, voire bien plus, il s’annonce dans la même veine que le 2, à savoir effrayant. Le Némésis sera calqué sur l’horrible Tyrant du deux – monsieur je te suis sur des dizaines de minutes sans te lâcher. Cela s’annonce à la fois stressant et énervant. RE 2 Remake a pour lui de pousser un peu plus de réalisme dans les situations, rendant les amis Léon, Claire et Ada plus crédibles, malgré quelques répliques un peu hors de propos. Même s’il me reste des scénarios à boucler, Resident Evil 2 Remake m’a fait une très forte impression. Vivement le 3.
Fire Emblem Three Houses
Le gros titre de l’été sur Nintendo Switch était sans l’ombre d’un doute le nouveau Fire Emblem, et pas un Musou cette fois-ci, place à un titre majeur de la série. Non, je n’ai pas fait tous les chemins. Des amis et des collègues s’y emploient, j’aime en discuter avec eux mais je doute que je le fasse également. Un second run est envisageable – d’autant qu’il est débuté – mais je ne pense pas donner encore des dizaines d’heures pour le titre. Mais les 50h passées en sa compagnie le place sans souci dans mon top de l’année : c’est réellement un excellent Tactical-RPG. Les mécaniques sont claires, nombreuses et maîtrisées, offrant au jeu un très bon équilibre. Sous ses allures de RPG Nintendo édulcoré à l’ambiance Harry Potter, Fire Emblem reprendre pas mal d’éléments des jeux à harems, comme nous l’indiquait Ryuzaki57 dans sa critique. Beaucoup de fan service donc, mais finalement peu gênant au regard du plaisir à guerroyer. Comme tous les Fire Emblem, je reste toujours un peu déçu du manque de mise en scène. Les cinématiques ont beau être sublimes, j’en attends beaucoup des scènes avec le moteur du jeu. Les transitions parfois un peu abruptes cassent, selon moi, l’immersion, mais c’est une goutte d’eau dans un océan de plaisir.
SaGa Scarlet Grace
SaGa Scarlet Grace, c’est le titre que l’on lance en se disant que nous aurons sûrement plein de sympathie pour ce titre mais que vu le budget alloué, ça risque d’être un peu rude, tout de même. Et rude, ça l’est quelque peu. Par contre, se retrouver face à un tel système de combat n’était pas prévu. Ingénieux et fascinant, il m’a tenu à lui tout seul. Jeu très verbeux, Scarlet Grace fera pensé au mal aimé Unlimited SaGa sur PS2. Très orienté jeu de rôle plateau, il demande de déplacer son personnage sur une carte, discuter avec les PNJ rencontré sur les différents “spots” et combattre. Toujours combattre, mais le principe est tellement génial que c’est loin d’être une contrainte. En revanche, le niveau de difficulté inhérent à la saga (oh oh) demeure élevé. Un faux pas et la troupe peut vite finir couchée. Mais grâce à un subtile système de points de vie – littéralement – et de nombreux protagonistes, il est toujours possible de s’en sortir. Le jeu mériterait un article pour que nous puissions aborder ses mécaniques de jeu. Les fans d’import pourront mettre la main sur une version boîte japonaise, entièrement en japonais, évidemment. Il est préférable d’opter, si la langue de Akitoshi Kawazu vous effraie, pour la version dématérialisée européenne. Les collectionneurs feront la tronche mais les fans de RPG seront aux anges.
Qu’attendre de 2020 ? Eh bien, beaucoup de bons jeux. Pour l’heure, je tente de finir quelques titres arrivés tardivement dans ma besace, tels que Luigi’s Mansion 3, Jedi Fallen Order ou encore Death Stranding. J’espère avoir terminé tous ces très bons titres – je ne me mouille pas trop puisque j’en ai bien débuté deux sur trois – avant de commencer les deux mastodontes Final Fantasy VII Remake et Resident Evil 3 Remake, en avril. Le défi est de ne pas trop m’éparpiller puisque Dragon Quest XI S, Jurassic World Evolution et Root Letter rôdent près des consoles. Cela pourrait paraître triste de se réjouir de deux remakes, mais les jeux d’origine m’ont tellement marqué que leur qualité connue, que ces bonds technologiques me mettent des étoiles dans les yeux. Au milieu de cela, j’espère bien la localisation de Shin Sakura Taisen (“printemps 2020”) et celle de Persona 5 Royal. Et voilà, le reste de l’année ne sera que bonus jusqu’aux sorties des Xbox Series X et Playstation 5. Les deux devraient être achetées day one, mais nous verrons d’ici là les prix et les exclusivités. Du côté Microsoft, apparemment, il n’y en aurait pas, il faudra donc un gap graphique pour me faire sauter le pas. Sony ne devrait pas opter pour la même stratégie, donc c’est plutôt bien parti.
Côté Archaïc.fr, comme indiqué dans l’édito de début d’année, le site fera peau neuve d’ici la fin du printemps. Le site gardera son identité tout en optant pour un habillage plus moderne techniquement plus que esthétiquement. L’aventure Archaic.fr se continuera, pour l’heure, à trois. Il y aura donc peut-être un petit peu moins d’articles sur le site – même si je sais qu’il ne faut pas sous-estimer Margoth – mais nous conservons plus que jamais l’envie de partager notre passion. Je dispose de pas mal d’articles en brouillon, je dois donc prendre le temps de les finaliser pour enfin les proposer sur le site. Le premier sera très certainement dès la semaine prochaine, après les bilans, puisqu’il ne manque plus que l’habillage. Pour les vidéos sur Green Hill Memories, les abonnés de la chaîne le savent déjà : l’équipe y fait une pause salvatrice, moi y compris, même si je ne peux pas dire que je sois l’intervenant le plus prolifique. Cela reprendra, en complément d’Archaïc, sur des thématiques soit différentes soit complémentaires, mais jamais en remplacement. Vous l’avez d’ores et déjà remarqué puisque ce bilan écrit a également eu un penchant oral moins détaillé, le “Coin des radins PS2” a été accompagné par la critique de Gungrave et les critiques sur la série Samurai Spirits apparaissant sur le site pourraient bien avoir un jour leur penchant vidéo. L’année 2020 s’annonce donc chargée. Juste ce qu’il faut pour ne pas en être dégouté comme cela a pu m’arriver : l’essentiel étant que je prenne autant de plaisir sur Archaïc.fr et sur GHM que vous à nous suivre sur ces deux médias. Nous nous retrouvons donc dès la semaine prochaine pour de la baston.