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Human Resource Machine est assurément un ovni dans le paysage du jeu vidéo sur console, peut-être un peu moins sur PC, Steam ayant permis l’émergence de tellement de surprises. L’oeuvre de Tomorrow Corporation (petit studio composé de Kyle Gabler, Kyle Gray et Allan Blomquist) est là pour amener la réflexion. Il y a un message mais pas que.
A quoi ça ressemble ?
Au premier regard, HRM paraît très austère et rappelle ses indés au teint obscur et pas forcément engageant. Ses personnages aux gros yeux surlignés, flirtant avec une certaine famille Adams, laissent planer une ambiance macabre. L’interface, à la fois simple mais austère, finit de brosser un tableau anxiogène. Tel est le thème du jeu : un employé de bureau destiné à répéter, inlassablement, des tâches redondantes dans son entreprise, tandis que la planète subit l’attaque de robots vengeurs désireux de remplacer l’espèce humaine. Des scénettes, situées à quelques paliers clés, permettent de se rendre compte du cynisme, assumé, dépeint par HRM. Décrire et citer des portions de dialogue vous priverait du plaisir de la découverte, d’autant qu’elles sont peu nombreuses.
Comment ça se joue ?
Le jeu paraît très simple : un plateau roulant d’entrée, un de sortie et au milieu une plaque, différemment découpée et organisée selon les puzzles. L’élément de l’interface utilisateur pouvant rebuter le chaland tient dans les instructions à droite de l’écran, des instructions de programmation pour être plus précis. HRM est un jeu d’algorithmie : il est nécessaire d’assembler les différentes instructions afin de remplir l’objectif : déplacer tous les blocs de gauche à droite, mais dans le sens inverse d’arrivée, respecter certaines chaînes de valeurs, organiser les blocs par ordre alphabétique, ne laisser passer que les nombres pairs, sont autant d’objectifs présents sur les 40 ans de carrière – 1 puzzle par année, sans compter les bonus – du jeu. Les demandes, très simples, deviennent incroyablement compliquées en toute fin à tel point qu’il pourra vous arriver de passer plusieurs dizaines de minutes, et pourquoi pas heures, sur les derniers. Jouable entièrement et uniquement au tactile, Human Resource Machine a pour lui une interface claire et compréhensible par tous – oui, le jeu a été traduit en français. L’occasion de bien salir l’écran de sa toute nouvelle Nintendo Switch…
Pourquoi on en parle ?
Human Resource Machine aurait pu rester confidentiel s’il n’avait pas su, grâce à un remarquable bouche à oreille faire parler de lui comme « le jeu où l’on fait de la programmation ». Son étonnant concept est épaulé par une accessibilité tout aussi surprenante, où tout un chacun est capable de coder – un bien grand mot – ses premiers algorithmes en quelques minutes, grâce, il faut le dire, à un très bon tutoriel à même les premiers niveaux. Lassant uniquement à forte dose – plus de trois heures par jour – Human Resource Machine fait plutôt partie de ces jeux à picorer. A chaque jour apporte son puzzle. A 9,90€, HRM nous propose l’heure d’amusement pour un euro, un ratio honnête, et un sentiment de satisfaction si grand à chaque changement de niveau, qu’il serait dommage de ne pas se torturer les méninges.
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