[dropcaps style=’2′]Raillerie bien sentie à l’égard de la dernière machine de Nintendo avec son U tout bleu, Hyperdimension Neptunia U Action Unleashed est, comme son nom l’indique, la première déclinaison action de la série de Compile Heart.
Plus précisément, le jeu rentre dans la catégorie Action/RPG, car les personnages ont des niveaux et montent en stats à mesure de l’expérience accumulée et du nombre de monstres vaincus. Ces derniers lâchent des médailles qui servent plus tard à débloquer des hausses de stats pour tout le monde, des accessoires ou des armes.
Hyperdimension Neptunia U Action Unleashed compte 10 personnages, à savoir les 4 déesses et leurs petites soeurs respectives, plus deux nouvelles venues que sont Dengekiko et Famitsu. Les habitués de l’actualité du jeu vidéo japonais l’auront compris, ces dernières représentent les deux grands magazines spécialisés de l’Archipel. Plus que la guerre des consoles, c’est la guerre de la presse qui est évoquée dans ce spin-off : les deux journalistes se détestent cordialement et suivent les héroïnes pour écrire le meilleur article possible. Une idée bienvenue mais malheureusement un peu sous-exploitée, les scènes de dialogues étant rares. Dengekiko n’en est pas moins un excellent nouveau personnage, pour moi le meilleur qui soit arrivé dans la série depuis longtemps. Sa doubleuse Ryô Hirohashi effectue une interprétation juste exceptionnelle.[/dropcaps]
Compile Heart n’a pas choisi Tamsoft par hasard, car avec ce titre la série Neptunia vient chasser sur les terres de Senran Kagura en reprenant son fameux costume break désormais très à la mode. En clair, les vêtements ont une certaine résistance et si vous prenez trop de dégâts, vous êtes récomp… euh, pénalisés par la destruction partielle de ceux-ci. Le jeu plaisante allègrement sur cet aspect et pas mal de blagues assez géniales viennent agrémenter les cut-scenes.
Mais avant tout, ce jeu, il est BEAU au-delà de tous les rêves les plus fous! Vous le voyez sur ces images, rares sont les jeux portables qui affichent un tel rendu. En plus, Hyperdimension Neptunia U Action Unleashed est un Musô-like, c’est à dire qu’il vous met face à des dizaines d’ennemis, comme dans le récent Dragon Quest Heroes. Là encore, le produit de Tamsoft est irréprochable : malgré le festival de couleurs, d’effets, la modélisation parfaite, la minutie des animations, le framerate ultra-confortable n’a été pris en défaut qu’une seule fois! Mais ce n’est pas tout, car ce jeu, il a un mode photo! Comme dans vos replays de Dead or Alive 5, vous pouvez a tout moment cadrer/zoomer à l’envi et vous constituer une collection de clichés. C’est INEPUISABLE, autant vous dire que les boutons Home et Start de ma Vita ont souffert…
Le revers de la médaille, c’est que le titre est plutôt chiche en termes de gameplay. Une demi-douzaine de skills/combos par personnage (en comptant les transformations), c’est vraiment trop peu pour éviter la routine qui s’installe donc très vite. Il manque aussi cruellement de variété : alors qu’un Dragon Quest Heroes ou un Samurai Warriors ont des cartes étendues et des objectifs variés, Hyperdimension Neptunia U Action Unleashed se résume à éradiquer l’adversaire dans des arènes étroites. Il y a bien quelques missions «mystère» dont les conditions de victoires changent un peu, mais pas assez pour faire la différence. En outre, le jeu est beaucoup trop facile : la version 1.01 a un peu modifié les dégâts mais pas les patterns d’attaque des ennemis qui restent simplistes, à l’exception peut-être du boss final. L’environnement musical aussi est raté, Tamsoft ayant repris des morceaux de la série un peu au hasard et dont la plupart ne collent pas du tout au genre action.
Après le scénario vous débloquez un mode Budokai, dont l’inspiration est assez évidente, dans lequel les filles vont se fritter entre elles. On est donc là dans le schéma type d’un Senran Kagura, la finition en moins. En effet, la caméra qui suit l’action parfaitement dans les missions classiques se révèle trop peu réactive pour ces duels rapides. De plus, le 1.01 ne rééquilibre pas non plus la difficulté correctement, WhiteHeart étant beaucoup plus forte que les autres pour une raison inconnue… le mode normal reste trop simple, le mode impossible clairement impossible même au niveau 99! Relativement peu à faire après ça, le jeu est plutôt court et la chasse aux trophées ne m’a paru guère enthousiasmante.
On est donc là devant un titre clairement sublime mais hélas un peu contemplatif. Si son gameplay pauvre le disqualifie auprès des amateurs de jeu d’action au sens large, les fans de licence apprécieront sans doute son univers, ses nouveautés et sa plastique de rêve.