Bien que Doom ait révolutionné le genre du FPS, le titre qui a réellement donné ses lettres de noblesse au genre est Wolfenstein 3D. Id Software, encore jeune, tente de réunir tout son savoir-faire au sein d’un même jeu. Grand bien leur en a pris.
Armé uniquement d’un couteau et d’un pistolet, William J. Blazkowicz tente de s’échapper d’une prison nazie située près de Dresden en pleine seconde guerre mondiale. Le postulat de départ tient donc en une phrase. Concis. Dès le premier épisode achevé, notre force de la nature se voit affecté à diverses missions qui ont toutes pour objectif l’assassinat d’un terrible agent nazi, et le démantèlement de toutes les escouades sous leurs ordres. Blazkowicz constitue en quelque sorte le Rambo du moment, dont les ordres émanent directement du président américain et qui part à l’assaut de forteresse torse nu et seul. Wolfenstein 3D ne s’embarrasse donc pas d’un background travaillé ou d’un leitmotiv original : le joueur est là pour tuer du nazi.
L’édition Jaguar apporte quelques armes inédites et la disparition de la notion de score. Les reliques ou objets de valeur trouvés servent désormais à recouvrer de la vie, voire à augmenter temporairement sa limite. Pas l’ombre non plus d’une séquence d’infiltration : bourrinage à l’extrême, action fortement aidée par les trois boutons de jeu que sont le tir, le sprint et le pas de côté. Heureusement, l’animation suit sans problème et nous fait l’honneur de rester fluide dans presque toutes les circonstances. Même si nous saluerons sa progression en 3D dans les infrastructures allemandes, la répétitivité des locaux nous perd bien souvent. Les textures évoluent au fil des missions mais restent uniformes en leur sein.
Pourtant, Wolfenstein 3D constitue une gigantesque évolution du FPS puisque pour la première fois, nous observons des décors en 3D modélisés et texturés. L’arrivée la même année de Doom et Alien vs Predator enfonce définitivement le clou ; amenant qui plus est davantage de recherche que la simple récupération de clés jaunes et bleues. Malgré cela, ID Software présente sur la console d’Atari une version tout à fait honorable de son hit, bien loin de la médiocrité de l’édition SNES (édulcorée et pixellisée). Ici, le sang et les nazis coulent à flot.
Il ne peut impressionner dix-quinze-vingt ans après sa sortie, mais il reste un pan de l’histoire du jeu vidéo qu’il est indispensable de connaître. Ne serait-ce que pour se rappeler à quel point un jeu vidéo peut être défoulant avec trois boutons, deux textures par niveau, un scénario d’une ligne et des ennemis visibles uniquement de face.