Dévoilé en 1994 et annoncé pour cette même année, Treasure of the Caribbean a mystérieusement disparu des plannings. Face, développeur du jeu et spécialisé dans les puzzle games, a laissé le titre dans ses cartons… jusqu’à ce que Neo Conception International ne mette la main sur quelques disquettes. Un ensemble de lignes de codes et d’instructions laissées des développeurs initiaux, balbutiements d’un début de prototype. Bien que peu avancé, NCI a décidé de le terminer. Pour cela, le développement a été confié à la boîte française Le Cortex, responsable de We Dance et We Sing sur Wii…
Si l’on passe outre le controversé packaging, Treasure of the Caribbean débute plutôt bien au travers de son introduction en images fixes. L’ambiance est pesée : pirates, cartes et trésors seront de la partie. Celle-ci se compose d’ailleurs de trois modes : CPU Battle, Time Attack et Versus. Le CPU Battle est le mode Arcade classique des jeux du genre, vous opposant à une série de sept flibustiers, avant d’être opposé au capitaine corsaire, Diabolito. Le héros pouvant être choisi parmi trois protagonistes : Eric, Janne et Franck. A défaut d’être proposée en option, la difficulté augmente au fil de votre progression.
Le principe de TotC repose sur un système proche de Puyo Puyo à savoir le regroupement de quatre fantômes, ces derniers tombant en duo. En réunir quatre les fait disparaître. En réunir davantage ou réaliser des combos – en effectuant des regroupements en chaine – permet d’envoyer des tombes sur l’écran de votre adversaire. Celui-ci est alors à même de vous les renvoyer en les intégrant dans un regroupement. Débute alors une partie de ping pong typique du genre jusqu’à ce que l’un des deux participants n’atteigne le sommet, synonyme de défaite. Pour tout de même contrer une trop forte réussite adverse, chacun dispose d’un coup spécial : Eric peut envoyer 4 pierres tombales, Janne renvoie la moitié de ses tombes tandis que Franck accélère la chute des fantômes. Selon votre choix initial de héros, la difficulté varie : la technique de Janne étant bien plus puissante que celle d’Eric. Attention, l’ordinateur, à savoir les huit pirates, dispose de ses propres techniques, autant plus redoutables que les vôtres…
Chaque pirate doit être vaincu deux fois avant d’espérer arriver au suivant. Les combats sont entrecoupés de l’avancée sur une carte et de la découverte d’un trésor. A choisir entre A et B, la récompense – constituée de points supplémentaires – change. Bien évidemment, TotC est un jeu de Scoring. Le High Score apparaît au milieu de l’écran tout au long de la partie, attention toutefois à ne pas utiliser un continue sous peine de le voir redescendre aussitôt à zéro. Au troisième continue, c’est Game Over. A l’inverse d’autres titres du genre, tels que Puzzle Bobble, il n’est pas possible de sauvegarder sa progression. Autrement dit, à chaque allumage de console, vous êtes obligés de reprendre l’aventure au point de départ. Dommage. D’autant que la vitesse de chute des fantômes et la difficulté sont réellement basses face aux premiers pirates. Les plus persévérants pourront également se lancer dans la quête des meilleurs temps dans le Time Attack mais, comme d’habitude, l’attrait sur le long terme se fait au travers du Versus, où il est possible de sélectionner n’importe quel personnage.
Sur le papier, TotC n’a rien à envier aux ténors du genre, si ce n’est peut-être son contenu rachitique. En revanche, là où il pêche davantage, c’est d’un point de vue esthétique. Si le design des personnages, dans le livret peut paraître tout à fait convenable, il en est tout autrement une fois le jeu lancé. Sans compter les contours découpés à la serpe. Le choix d’avoir encadrer les fantômes en cours de chute d’une aura blanche n’est pas non plus du meilleur goût. Il en résulte un jeu relativement pauvre visuellement et surtout peu aguicheur. Bien que pouvant vite devenir répétitives, les musiques se veulent guillerettes et traduisent finalement plutôt bien l’univers de la piraterie.
Treasure of the Caribbean est un petit jeu plutôt agréable, pouvant requérir de véritables talents de tacticiens face aux derniers boss, le nombre de combos de Diabolito ayant le don d’énerver profondément. Toutefois, il faut savoir raison garder : le tarif de Treasure of the Caribbean le réserve à une minorité de joueurs capable de débourser autant pour un titre aussi mineur.