Nombreux sont ceux qui l’attendaient depuis des mois, rongeant leur frein, salivant à la moindre bande annonce et énervant tout leur entourage sur l’avenir d’un jeune apprenti-magicien. Heureusement pour eux, Harry est arrivé et, avec lui, la traditionnelle ribambelle d’adaptations. Toutes les consoles actuelles ont eu le droit à leur version et la dernière de Sony n’échappe pas à la règle. Electronic Arts aurait-il eu la bonne idée d’exploiter la toute puissance de la Playstation 3 pour son titre ? L’intérêt suivra-t-il ? Les deux questions primordiales que l’on se pose automatiquement lors de l’annonce de pareil jeu. Répondons-y à travers les lignes qui suivent.
Mais avant de vous dévoiler les dessous du jeu, déshabillons-le petit à petit. Commençons par parler de l’histoire de ce cinquième volet.
A la fin du quatrième épisode, intitulé Harry Potter et la Coupe de Feu, notre héros assistait au retour du sorcier maléfique Voldemort. Emoustillé par ce terrible événement, il s’empresse de le crier sur tous les toits dans le but d’avertir toute la communauté magique. Des dispositions doivent être prises en plus vite pour contrer cette immense menace. Pourtant, le ministère de la magie, bien plus préoccupé par ses intérêts personnels que par les divagations d’un jeune homme, préfère occulter tout ce discours et le déclare comme diffamatoire. Tout ce bric-à-brac politique fait passer Harry pour un menteur et porte le discrédit sur Poudlard, et en particulier sur Dumbledore. Afin de surveiller les agissements de celui-ci et de brider ceux des étudiants, une nouvelle prof est nommée, Ombrage. Elle va, en finalement très peu de temps, se mettre beaucoup de monde à dos en raison de son régime pour le moins stricte et autoritaire…
Harry Potter et l’Ordre du Phénix nous raconte les mésaventures de Harry aux prises avec cette charmante miss Ombrage. En raison de cela, le cheminement du jeu s’en trouve entièrement bouleversé. Il ne faudra pas s’attendre à participer à de vives joutes magiques où les baguettes laissent échapper d’incroyables sorts. Ici, l’exploration est le maître mot. Vous disposez de tout Poudlard à votre convenance. De la grande salle, à la bibliothèque en passant par les multiples corridors, vous pourrez découvrir la moindre parcelle de l’école. Les développeurs ont, en effet, entièrement repensé leur copie et se sont fortement aidés des dessins réalisés par les techniciens des films et de J.K.Rowling. Le moindre détail est représenté et comme aime à le dire Emma Watson (alias Hermione Granger), « les cahiers et les peintures ont été positionnées de la même façon que dans les films ». Un travail admirable donc que cette reconstitution en 3D de la bâtisse et de ses dépendances, bien qu’elles soient déjà en très grande partie en images de synthèse.
Le même soin a été apporté aux personnages et plus particulièrement à leurs visages. Chaque minois a été scanné et reproduit dans le jeu. Nous nous retrouvons donc face à des modèles 3D très convaincants qui vous rappelleront immédiatement leurs homologues en chair et en os. Même si certains peuvent paraître étranges (Rogue par exemple), ils sont dans l’ensemble fort réussis. L’aspect technique n’a donc pas réellement à rougir même si l’on sait pertinemment que la Playstation 3 en a bien plus sous le capot. Nous sommes loin d’exploiter les entrailles de la console mais qu’importe, Poudlard rayonne tout de même et l’œil du fan en sera d’autant plus satisfait.
Surtout que la maniabilité ne lui posera guère de problèmes majeurs. Très simple à appréhender, elle ne demande que peu de mémoire à l’exception de l’utilisation des sorts. Ceux-ci sont placés sur le stick de droite. Il faut sortir sa baguette et effectuer une courte combinaison de direction pour que le sort s’exécute. Rien de bien compliqué surtout que Harry n’apprendra au final que douze sorts : six basiques et six destinés au combat. Les premiers serviront à vos pérégrinations dans le château et notamment à interagir avec les décors. Poudlard recèle moult passages secrets, oiseaux cachés et autres emblèmes à découvrir. « Reparo » vous servira à remettre les choses dans leur état d’origine tandis que « Reducto » trouvera toute son utilité dans le démolissage pur et simple.
En ce qui concerne l’attaque, nous aurons plutôt affaire aux célèbres « Rictusempra » et « Levicorpus ». Toutefois, ces sorts ne serviront que rarement. Les batailles contre d’autres sorciers se comptent malheureusement sur les doigts d’une main. L’action n’est clairement pas l’atout du jeu, c’est une évidence. En plus de cela, ces phases se permettent le luxe d’être lentes et sans aucune saveur. On s’ennuie plus qu’autre chose, en espérant une conclusion rapide. A signaler l’extrême simplicité des affrontements. Que ce soit en normal ou en difficulté maximale, il est quasiment impossible de perdre, à moins de réellement le vouloir. Electronic Arts a pondu un soft qu’on est obligé de finir si l’on dispose d’un minimum de patience.
Et oui, pour vous occuper, les développeurs ont pensé à de très nombreuses missions et quêtes diverses. Les différents habitants des lieux mettent sans cesse des conditions à leur participation dans vos activités, et vu la surface de l’école, attendez-vous à un nombre colossale d’allers-retours. Pour vous aider, vous aurez à votre disposition la carte du maraudeur. Parfaitement illisible, elle n’aura pour unique but de vous permettre le choix d’une destination, soit parmi les lieux soit parmi les personnages. Une fois cela fait, des empruntes de pas apparaitront pour vous guider au travers de ce dédales de couloirs et d’étages. Ce formidable labyrinthe deviendra heureusement plus familier à vos yeux au fil des heures… dix pour être exact. Il ne faut pas compter sur plus pour achever la quête principale. En revanche, pour afficher le symbolique 100% à votre compteur de progression, il vous sera nécessaire d’en rajouter cinq autres.
Pour adoucir les mœurs, les développeurs ont pensé que proposer une bonne ambiance sonore serait un plus non négligeable. Sur ce point, ils ne se sont pas trompés. Toutes les meilleures compositions du film ont été réorchestrées pour l’occasion. Nous retrouvons donc les mêmes excellentes compositions. Pour ne pas tarir le plaisir des oreilles, les doubleurs du film ont accepté de réaliser ceux du jeu et leur travail est exemplaire.
Plein de bonnes choses donc dans ce cinquième Harry Potter mais le choix de la progression est discutable. Les trop nombreux allers-retours pour accomplir des missions aux objectifs douteux auront malheureusement tôt fait de décourager les moins passionnés. Harry Potter et l’Ordre du Phénix est un titre pour amoureux de la série ; les autres se sentiront exclus de cet univers.
Cet Harry Potter et l’Ordre du Phénix n’est pas aussi décevant qu’escompté, bien au contraire. Le travail fourni pour rendre l’univers aussi fidèle que possible au film est admirable mais il a apparemment pris trop de temps. L’équipe n’a semble-t-il pas eu le temps de peaufiner les rouages du titre et les incessants allers-retours ne trompent pas. Il est évident qu’il s’agit d’un titre à posséder si vous faîtes partie du fan club de J.K.Rowling. Autrement, vous pouvez aisément passer votre chemin. Il y a tellement mieux sur les rayonnages.