Après le fiasco de R : Racing, Namco a compris que les Ridge Racer ne pouvaient être portés vers la simulation. La conduite arcade de la série a toujours été sa force et elle ne devait nullement être modifiée pour plaire à ses détracteurs. Ainsi sont nés les volets PSP, XBox 360 et PS3. Fort du succès du premier Ridge Racer sur la portable de Sony, les développeurs ont décidé de lui offrir une suite. Il est alors légitime de se demander si ce Ridge Racer 2 ne constitue qu’un coup commercial ou si l’équipe y a réellement mis tout son savoir-faire. La réponse à cette interrogation se trouve dans les lignes qui vont suivre.
~ Retour aux sources
Comme dit précédemment, Namco a décidé de laisser Ridge Racer dans son carcan de prédilection : l’arcade. Ainsi, ce Ridge Racer 2 ne plaira pas aux puristes du frein à main et aux chercheurs de courbes parfaites. Pas l’ombre d’un tutorial pour apprendre à conduire, pas d’interminables permis. Il n’est pas non plus question de toucher aux voitures. Dans RR, vous prenez une voiture, décidez de la boîte –manuelle ou automatique – et vous voilà roues sur le bitume, prêt à en découdre avec onze concurrents qui ne vous laisseront pas franchir la ligne d’arrivée comme ça. Particularité des RR : vous ne débutez jamais une course en pôle position, ni même à une autre place que douzième. L’apanage des courses se cache dans la remontée des rangs jusqu’à prendre la tête du peloton. Trois tours sont à votre disposition pour réaliser ce miracle. Durant ceux-ci, il vous sera vital d’apprendre la sacro-sainte technique du dérapage.
S’il ne vous est pas demandé de maîtriser les extérieur-intérieur-extérieur, il vous sera cependant imposé de déraper sous peine de ne pas comprendre votre classement. Le freinage n’a donc pas lieu d’être et sachez que seul le bouton d’accélération se verra enfoncé par vos chers doigts. Bref, le réalisme n’a pas cours dans Rigde Racer mais n’imaginez pas devenir un dieu de la course en quelques virées : la technique du dérapage demande un minimum de technique et peut être améliorée au fil du temps. La marge de progression existe bel et bien et constitue le réel enjeu du soft, aux côtés des multiples bonus.
~ Carotte quand tu nous tiens
C’est bien beau d’enchaîner les défis, il ne faut pas pour autant perdre de vue l’objectif : débloquer de nouvelles possibilités. RR 2 vous propose d’en obtenir un paquet : 20 circuits (accessibles en sens normal et inversé) et 40 véhicules (6 classes de 9 voitures accompagnées de 8 spéciales). Pour tout faire, vous serez conviés à un mode coupe qui vous offrira l’opportunité d’en parcourir trois : débutante, pro et expert. Et enfin, ces dites coupes sont elles-mêmes décomposées en 16 défis (48 au total) contenant 2 à 5 courses chacun. Les mathématiciens en herbe comprendront très vite qu’il y a matière à occuper le joueur lambda. Les dernières courses iront même jusqu’à vous ouvrir l’accès vers les introductions des précédents volets de la série. L’occasion pour nous de redécouvrir, par exemple, la vidéo d’ouverture de Ridge Racer Type 4 qui n’avait laissé personne indifférent à l’époque aussi bien de par sa qualité que par la présence de Reiko Nagase…
Malheureusement, si sur le papier le challenge promet d’être long, il n’en est pas réellement de même en pratique. Peut-être que le joueur novice saura mettre du temps à tout boucler mais l’habitué ne saurait monopoliser RR 2 plus de quelques soirées. La difficulté n’est en effet pas bien élevée et il est difficile de perdre une course. Il est même amusant de voir qu’il n’est pas toujours nécessaire de finir premier pour continuer… alors que le plus dur est de ne pas l’être. Namco, en voulant rendre son titre accessible à tous, lui a enlevé tout véritable challenge.
~ Plus qu’un retour, une reprise
Après avoir joué à Ridge Racer, il est difficile de croire que ce numéro ait coûté très cher à la boîte nippone. Graphiquement, les graphismes n’ont subi aucune amélioration notable, l’aliasing est toujours présent et la modélisation des caisses est rigoureusement la même. Les environnements sont similaires en tout point à ceux que l’on connaissait. Même les baisses de frame-rate, dues à un surplus de polygones à l’écran allié à une grande vitesse de défilement, ont été conservées. Un comble. Les bonus sont identiques et les mécanismes également. Il n’y a pas grand-chose à noter au crédit de ce Ridge Racer 2 qui ne l’était pas déjà à celui du premier. Vous pourrez essayer de vous balader dans les menus : ils n’ont pas bougé d’un iota. L’impression de jouer au même jeu est atrocement présente et ne nous lâchera pas du début à la fin. On roule dans l’espoir de découvrir de réelles nouveautés mais la réalité nous rattrape bien vite malheureusement : il n’y a rien de plus à voir.
C’est pourquoi Ridge Racer 2 est un titre qui sera haï par certains, boycotté par d’autres et adoré par les derniers.
Haï par ceux qui ont fait le premier Ridge Racer sur PSP et qui se sont procurés cette seconde édition. D’ailleurs, il s’agit bien d’une nouvelle édition : boîte différente, nouveau nom, autre notice, UMD au dessin inédit. L’emballage a été soigné pour éviter que l’on ne voie le honteux copier-coller effectué. Ce sera donc des deniers dépensés pour avoir un jeu en double.
Boycotté par les joueurs qui auront lu cette critique et qui, en regardant leur cher Ridge Racer, préféreront laisser ce RR 2 de côté pour se procurer un autre soft de course tel qu’Outrun 2006 ou Test Drive Unlimited.
Adoré par les personnes n’ayant pas fait le premier (hérésie !). Ils peuvent alors sans crainte se procurer ce soft qui leur donnera pleinement satisfaction.
~ Ctrl C / Ctrl V
Ridge Racer 2 est la copie conforme de son grand frère sans l’ombre d’une nouveauté valable. Même réalisation, même circuits, même voitures, mêmes bonus à débloquer, même progression, les deux titres ne diffèrent que dans des détails (mode arcade modifié, modes survie et duels ajoutés). A éviter donc si vous possédez le prédécesseur et à acheter si ce n’est pas le cas.