Fer de lance du lancement de la PS Vita, Uncharted Golden Abyss se doit de démontrer toute l’étendue de la technologie embarquée dans la nouvelle portable de Sony. Désormais figure de proue de la marque Playstation, Nathan Drake nous revient ici dans une préquel à ses péripéties PS3. Aventure portable, aventure au rabais ? Pas réellement.
Et c’est la première question trouvant sa réponse au lancement de la console : Uncharted Golden Abyss est la véritable vitrine technologique de la console. Grâce au gigantesque écran LED, tout est fin dans le monde de la Vita, chaque écran étant sublimé par la résolution. Nos premiers pas ne feront qu’enfoncer un clou déjà bien entamé par la cinématique d’introduction. Une PS3 portable, tant nous avons l’impression de jouer au premier volet. Les développeurs de Bend Studio n’ont apparemment pas fait d’économies en nous offrant autant de détails que les épisodes PS3. Un léger aliasing se fait certes sentir, notamment lorsque la végétation se veut un peu trop luxuriante, mais c’est un réel grain de sable dans un océan de bonheur visuel. Nathan Drake nous emmène cette fois en Amérique du Sud, dans des forêts toute plus réelles les unes que les autres, nous faisant encore une fois oublier le format du jeu. L’animation suit sans broncher, ou seulement en de rares occasions, nous faisant redouter une durée de vie amoindrie.
Mais encore une fois, Bend Studio fait très fort en réalisant un véritable Uncharted avec sa dizaine d’heures de jeu bien remplie, beaucoup plus pour ceux qui désireraient dénicher tous les trésors. Cet épisode fait intervenir un appareil photo à utiliser lors de certaines interactions mais aussi et surtout pour prendre des clichés débloquant des trophées. Ce volet tente de vous immerger encore davantage dans la peau d’un aventurier par l’intermédiaire de nombreux trésors et d’une interface plus poussée : les fonctionnalités tactiles de la console sont non seulement utilisées pour la progression mais également pour la résolution d’énigmes, le nettoyage de vieux objets ou le calque au carbone. De petites touches qui ajoutent encore un peu plus à l’interaction que peut avoir le joueur sur le destin de Nathan Drake, bien que le titre conserve toute la linéarité propre à la série. Pas question de prendre un chemin détourné : tout est prédéterminé afin de maitriser l’aspect grand spectacle du titre et tous ses scripts si prévisibles.
Uncharted reste donc Uncharted. Nous avons donc à faire à une aventure prenante, extrêmement bien rythmée. Les développeurs se sont inspirés de celui mis en place pour Uncharted 2 : Among Thieves, à savoir un géant flash back, formule ayant fait ses preuves et qui trouve encore ici un écho favorable. Les cascades, dont l’effet de surprise ne prend désormais plus après quatre épisodes, restent tout de même très agréables à réaliser. Et c’est en comptant sur une prise en main toujours aussi impeccable et permissive avec le joueur, faisant oublier toute frustration. Elle intègre de plus avec succès l’écran et la surface arrière tactiles. Que ce soit pour abattre discrètement des ennemis ou avancer sur les parois d’une bâtisse, elles répondent au quart de tour, sans être obligatoires : chaque commande dispose de son équivalent en bouton. A l’exception des QTE, essentiellement présents lors des confrontations à mains nues de Drake avec les mercenaires adverses ou les deux nouveaux méchants de l’histoire. Les checkpoints, moins fréquents que sur le troisième volet, sont suffisamment nombreux pour ne pas pester sur sa console. La formule Uncharted n’étonne donc plus, surtout lorsque l’on réalise que toutes les ficelles de narration des précédents se retrouvent dans ce volet portable.
Mais Uncharted peut se vanter d’offrir une aventure haletante qui se dévore de bout en bout sans décrocher au fil des 34 chapitres dont il est composé. La prouesse technique est d’ailleurs remarquable à plus d’un titre, et ce même si l’on doit pour cela s’asseoir sur l’excellent mode multijoueur de la série, ici aux abonnés absents. Nous n’aurions de plus jamais osé espérer jouer un jour à pareil jeu dans le creux de nos mains. Pourtant, Sony Bend l’a fait, et nous les en remercions.