Les développeurs se sont efforcés depuis le lancement de la Nintendo DS de proposer une gamme variée de jeux. Rares sont les consoles à proposer autant de diversité. Le jeune studio de Shin’en a décidé d’amener du shoot’em up. Si ce nom ne dit pas grand chose à certains, c’est normal puisque Nanostray est son deuxième jeu. Le premier fut Iridion II sur GBA, un impressionnant shoot, déjà. L’équipe a donc déjà fait ses preuves en la matière donc et a pris l’initiative de retenter l’expérience sur Nintendo DS avec Nanostray. Le seul souci : est-il capable de réaliser un autre soft de qualité ? A première vue… oui.
Premier sujet de discussion à propos de Nanostray : sa réalisation. Les détracteurs de la DS ont toujours aimé citer ses faibles capacités en matière de 3D… Pourtant, l’intégralité du titre est ici en trois dimensions, vaisseaux comme décors sont en 3D. Et si la qualité n’est pas du même acabit que ce qu’une PSP peut offrir en face, l’ensemble reste très bien modélisé. Le design est, qui plus est, de bon goût. Les niveaux présentant l’élément aquatique font comprendre à chacun à quel point Shin’en est attaché aux détails. Afin d’utiliser la 3D jusqu’au bout, des déplacements de caméra ont été implémentés, rendant l’ensemble toujours plus impressionnant. En réalité, ce n’est pas réellement la caméra qui bouge mais le décor ; amenant un effet saisissant, à la manière d’un Ikaruga sur Gamecube. Si ce dernier avait été adapté sur Nintendo DS, il aurait pu ressembler à Nanostray. Impressionnant. Les boss bénéficient de la même finition : ils sont immenses et étonnamment bien animés. Le plaisir se mêle donc au stress à chaque fin de niveau. D’autant que l’animation suit sans problème.
Oui : Shin’en a réellement voulu peaufiner son titre sur tous les points. Ainsi, si les environnements sont superbes, l’animation l’est presque autant. Malgré des pluies de missiles, tirs et autres rayons d’énergie, le jeu reste fluide. Les ennemis arrivent par vagues et sont parfois près d’une dizaine à l’écran ; pourtant, les ralentissements se font rares. Ils existent, mais ne gênent en rien la progression. Vous pouvez bouger votre vaisseau sur l’écran du bas mais grâce à celui du haut vous pouvez voir venir : le scrolling vertical s’étend sur les deux écrans. Il n’y a donc pas trop de surprise et il est ainsi possible de se préparer à esquiver les vagues ennemies qui débarquent. Ne pas oublier les arrivées ennemies en provenance de l’arrière, difficulté supplémentaire arrivant très vite.Tout est en effet scripté : Nanostray mise beaucoup sur l’apprentissage et la mémoire. La difficulté pourra en refroidir certains. Dans Nanostray, pas de temps mort : action constante et ce dès le premier stage.
Votre vaisseau possède 4 types d’armes. Toutes aux munitions illimitées, elles ont bien évidemment des utilités différentes. La première, classique, vous permet de tirer des rayons bleus tout droit. L’arme de base. La seconde envoie des vagues de boules d’énergie sur les côtés. La troisième – probablement la meilleure – tire devant vous, mais pas tout droit. Les missiles peuvent dévier légèrement de leur trajectoire pour toucher les ennemis. La dernière et quatrième arme est un rayon électrique, constant, qui peut faire bien mal et qui ne lâche pas sa proie une fois accroché. Il vous est souvent demandé d’alterner entre ces armes pour pouvoir faire non seulement un maximum de points mais aussi vous sortir vivant des niveaux, tout simplement. Pour les situations les plus chaudes, vous avez également à votre disposition trois missiles dévastateurs dirons-nous… Ils pulvérisent tout ce qui se trouve sur votre écran. Pratique, mais je vous recommande chaudement de les garder en réserve pour les boss, de plus en plus retords.
Plus vous avancez, plus les ennemis affluent à l’écran ; ce qui vous oblige à avoir une certaine dextérité pour tout éviter tout en vous frayant un chemin. Les nuées de missiles prennent parfois tout l’écran (face aux boss, c’est l’apothéose) et maîtriser l’esquive est primordiale. A chaque missile reçu, votre bouclier diminue ; arrivé à zéro, vous perdez une vie. Cinq vies sont à votre disposition. A chaque mort, vous réapparaissez immédiatement à l’endroit où vous avez trépassé. Les continues sont illimités. Donc si vous perdez toutes vos vies, vous pouvez continuer sur la dernière planète où vous étiez, sans tout recommencer. Peut-être pour contrebalancer avec la difficulté relevée. Découvrir le générique de fin ne prend donc pas plus de quelques heures, cinq tout au plus. Alors que le soft proposait un challenge plus qu’intéressant, le fait de pouvoir repartir avec toutes ses vies à chaque fois que l’on perd en fait un shoot plutôt simple. Etrange, n’est-ce pas ? Toutefois, il n’y a pas que le mode aventure pour vous tenir en haleine. Nanostray dispose aussi d’un mode Challenge pour les plus acharnés dans lesquels il faut réussir une mission dans certaines conditions. C’est intéressant un moment mais il faut avouer que cela s’avère répétitif sur le long terme. A noter également un mode multi, à deux maximum, qui permettra aux fans du jeu de prolonger le plaisir encore quelques heures.
Nanostray est un excellent shoot, c’est indubitable. Il fait beaucoup parler de lui grâce à sa réalisation de haute volée. Ce qui est plus dommage c’est que la durée de vie ne suive pas. Remarquez, il est de coutume que les softs du genre soient courts mais certains ont bien réussi à s’émanciper de cette règle (Ikaruga), pourquoi pas Nanostray ? En tout cas, ce premier jet Nintendo DS est déjà suffisamment convainquant pour inviter n’importe quel fan du genre à se laisser tenter.