~ Les qualités ~
Un sacré cerveau quand même
Tout n’est pas noir dans ce Xenosaga, heureusement. Dès Xenogears, le cerveau dérangé de Takahashi nous avait marqué. Avec Xenosaga, il nous le démontre. Nous incarnons Shion Uzuki (l’ancêtre de Citan de Xenogears ?). Cette dernière est une scientifique de la Vector Industry bossant sur le projet Kos-Mos. Ce projet consiste à fabriquer des androïdes de combat dans le but de combattre les gnosis, des êtres d’une autre galaxie (et autre dimension par la même occasion) qui apparemment trouvent que la race humaine devrait être exterminée. Ainsi, nous débutons le jeu dans le Wogrind, immense vaisseau de guerre spécialement conçu contre la menace gnosis. Alors que Shion finalise Kos-Mos le premier androïde anti-Gnosis, le vaisseau est attaqué. Par des gnosis. Suite à notre fuite, nous découvrons que se trame un conflit qui dépasse l’entendement entre la Star Cluster Federation, qui régit le monde en secret, et U-Tic, une organisation qui vient de refaire surface avec un arsenal impressionnant, bien décidée à imposer ses idées. L’androïde Kos-Mos joue un rôle prépondérant dans l’histoire, tout comme un certain Albedo, véritable psychopathe qui semble très intéressé par Momo, une jeune fille qui fera partie intégrante de l’équipe de héros. Plus les événements surviennent, plus l’histoire se complexifient et plus il est difficile de décrocher. Les joueurs de Xenogears seront heureux de retrouver leur univers, quand bien même Xenosaga s’en détache pour créer sa propre mythologie.
Un rythme discutable
La première dizaine d’heures de jeu est composée à 90% de cinématiques. Certains pourront penser que ce n’est pas réellement gênant dans le sens où le scénario est tellement complexe qu’il a besoin d’être bien planté. C’est un parti pris. Il peut rebuter certains joueurs. Ce genre de procédé entraîne nécessairement une linéarité plus que prononcée, tellement que le joueur se promène au travers de simples couloirs pendant la première moitié du jeu sans pouvoir s’en échapper. Heureusement, le jeu est rythmé par des passages des plus agréables, tels que la séquence d’infiltration, à la Snake, de Ziggy chez U-Tic pour secourir Momo en début de jeu, ou un peu plus loin le sauvetage de Kukai envahie par les gnosis. Ces petites touches de diversité ne sont pas déplaisantes, loin de là même. Il est d’ailleurs dommage qu’elles ne soient pas plus nombreuses mais leur rareté fait qu’on les apprécie encore plus.
Un excellent système de combat
Les affrontements se déroulent à peu de chose près comme ceux de Xenogears. Une fois le combat commencé, nous avons le choix : attaquer, Ether (magie en somme), item, AGWS (monter dans son gear), move (avancer ou reculer sur le champ de bataille) et guard. Nous avons toujours la possibilité d’enchaîner des coups mais, cette fois, pas plus de trois. Sinon, la seule innovation de taille, c’est l’ajout d’un boost. En deux mots, cela consiste à ajouter un facteur chance dans les combats. Plus nous frappons, plus la jauge de boost se remplit, le but est de gagner des tours d’attaque supplémentaires, ce qui se révèle très utile face aux boss, notamment, mais l’envers du décor est que les ennemis peuvent profiter de l’option et ainsi vous griller un tour de temps en temps. Dans l’ensemble, le boost est une bonne chose qui nous sauvera plus d’une fois la mise durant le jeu.
Les affrontements ne se font pas de manière aléatoire. Les ennemis sont visibles sur le terrain de jeu, ce qui nous permet de les esquiver à loisir. Comme d’habitude, ce genre de lâcheté n’est pas préconisé sous peine de voir le niveau de difficulté grimper en flèche. Sinon, les développeurs ont eu la bonne idée d’autoriser une interactivité avec les décors. En effet, en appuyant sur le bouton carré, nous pouvons faire exploser certains pans de décors, attention cependant : seulement ceux indiqués par une cible. Si un ennemi est posté près d’un objet explosif et que nous détruisons ce dernier, l’explosion aura des effets sur le déroulement du combat. Ces effets sont variés, ils peuvent aller du simple boost aux points de vie adverses diminués en passant par des changements d’états (poison, paralysie, etc…). Une vraiment bonne idée qui permet d’apporter un soupçon de stratégie et qui oblige à bien observer le décor.
Qu’il y a-t-il de beau à faire ?
Il était attendu que Xenosaga dure de longues heures et c’est le cas, une quarantaine d’heures de jeu sont nécessaires pour voir le dénouement de cette première aventure dénouement qui pousse irrémédiablement à se lancer dans l’épisode II. Si nous désirons profiter de Xenosaga encore quelques heures, il est possible de participer aux mini-jeux en réalisant les diverses quêtes annexes. De mystérieuses portes se cachent dans les décors du jeu, demandant d’utiliser les bonnes clés afin de déverrouiller leur contenu, nous récompensant comme il se doit. Mais si les clés ne sont pas simples à dénicher, il en est tout autant, si ce n’est plus, des portes. Le soft n’étant pas réellement dur, à un ou deux combats près, ce genre de « petits plus » est toujours le bien venu.
~ En conclusion ~
Xenosaga Episode 1 : Der Wille zur Macht est un très bon jeu et permet d’entrevoir le début de l’une des meilleures séries de RPG sur console, cela en grande partie due à son script grandiose. Un peu lent à démarrer et très linéaire, il se veut une gigantesque introduction. Il pose des bases indispensables à un voyage plein de promesses. Monolith Software accouche donc d’un titre à la technique maladroite et à la volonté certaine. Indispensable pour quiconque aimerait se plonger dans l’une des toutes meilleures séries du genre sur console.