LostWinds

wiiware_lostwinds_1[dropcaps style= »2″]A l’instar du Xbox Live Arcade, de Steam et du PlayStation Store, le WiiWare de Nintendo a quelque peu permis aux petits développeurs de diffuser quasiment librement leurs jeux sans pour autant passer par la distribution traditionnelle, pour pourquoi pas se faire un nom dans le monde impitoyable du jeu vidéo. Après, sur WiiWare, c’était pas vraiment gagné… Bien évidement, les ‘grosses’ sociétés pouvaient également utiliser ce service, histoire de diffuser de petits jeux sans passer la case diffusion boite. Retournons aujourd’hui dans ce passé pas si lointain, en nous attaquant aujourd’hui à LostWinds, développé par Frontier Developments, les mêmes gens qui sont actuellement sur la simulation spatiale Elite Dangerous. Jeu de lancement du service de la défunte mais populaire console, il est encore proposé à 1000 Wii Points, et s’avère compatible Wii U. Accessoirement, il est sorti sur iOS pour 4 euros, ce qui pourrait s’avérer finalement être plus pratique et plus rentable.[/dropcaps]

Mais revenons à LostWinds. Le titre nous plonge dans le monde de Mistralis, où Toku, un petit garçon, rencontre Enril, l’esprit du vent. Ce dernier lui rapporte que Balasar, un démon, risque d’être libéré de la fragile pierre où il a été scellé il y a des centaines d’années dans le but de stopper ses plans de détruire le monde. Toku accepte d’aider Enril à récupérer ses pouvoirs, avec tout les risques que cela implique. En effet, Balasar a commencé à polluer le monde avec ses monstrueux sbires monstrueux. Ni une, ni deux, nous voilà lancés. Le jeu se présente comme un Metroid : le joueur évolue dans un monde labyrinthique en 2D où la seule solution pour accéder à de nouvelles zones est d’acquérir de nouveaux pouvoirs. LostWinds n’emprunte ici que le genre et la base du gameplay, le reste est tout autre chose.

wiiware_lostwinds_3Le première chose qui saute aux yeux, c’est la réalisation. Ceux qui pestent contre les graphismes de mauvais goût de certains jeux sur Wii ne pourront que saluer ceux de LostWinds, même s’il ne s’agit là que de 2.5D. Mignons, détaillés, colorés, avec une bonne utilisation des effets proposés par la console, le jeu dégage une ambiance zen et naïve, avec des personnages attachants et des monstres pas vraiment terrifiants. Ajoutons à celle une bande son très reposante, jouée principalement à la flûte pour les phases d’exploration, et aux percutions pour les scènes de combat.  On contrôle à la fois Enril et Toku. Le petit garçon ne pouvant que se déplacer et tirer de faibles charges (via le nunchuk), cela sera à l’esprit du vent de l’aider au mieux. Et c’est bien sûr là que réside le coeur du gameplay et l’énorme point fort du jeu : contrôler le vent. Grâce à la Wiimote, il sera possible de créer plusieurs types de bourrasques en dirigeant le pointeur sur l’écran et en pressant la touche voulue. De la douce brise qui fait doucement vaciller les éléments du décor (tout réagit, de l’herbe aux feuilles dans les arbres) aux vents plus complexes et violents qui permettent de déplacer les objets, de raviver un feu, et de faire voler Toku et les ennemis… Une vaste panoplie d’actions sont possibles, et les différentes énigmes proposées ainsi que l’excellent level-design tirent vraiment parti de ce gameplay pensé pour la Wii. La maniabilité est en sus vraiment exemplaire et répond parfaitement à la détection de mouvements.

wiiware_lostwinds_2Malheureusement, il faut bien nuancer toutes ces qualités. On peut tout d’abord regretter que le jeu ne soit pas un peu plus difficile : les monstres ne sont pas ardu à tuer, on meurt peu – le système de vie est v-r-a-i-m-e-n-t tolérant. Frontier Developments a pensé tout de même à inclure un petit défi pour les plus assidus, avec une vingtaine de statuettes à trouver un peu partout dans le monde. Mais le principal point noir du titre, c’est bien la durée de vie. Il faudra moins de cinq heures pour boucler le jeu à 100%, ce qui est vraiment très très court, et c’est sûrement ce qui rebutera les joueurs les plus prêt de leurs sous. Vraiment dommage! D’où la version iOS un peu plus accessible, qui propose la même expérience. L’histoire de Toku et Enril ne s’arrêta cependant pas sur cet épisode, puisque l’année suivante, une suite nommée “Winter of the Melodias” vit le jour une fois de plus sur le service de Nintendo. On devrait en parler bientôt, avec un peu de chance, histoire de boucler la boucle de cette série qui reste, après quelques années, plutôt sympathique, surtout s’il nous reste quelques points Wii dans la console.