Toujours premier à chaque lancement de console Sony, Ridge Racer est aujourd’hui présent à un lancement Microsoft. Faut-il y voir un signe ? Nul ne le sait, en tout cas, Namco a décidé de soutenir la Xbox 360 en adaptant l’une de ses séries phares dessus. Ne concourrant pas réellement dans la même catégorie que Project Gotham Racing 3, Ridge Racer 6 permet à la 360 de se doter de son premier jeu de course arcade. Qu’en est-il ? Lisez ce qui suit.
Une entrée en matière prometteuse
Le jeu débute de la meilleure des façons : petite introduction en image de synthèse, désormais coutumière de la série. Une silhouette fort agréable se dessine, Reiko Nagase, l’idole de Ridge Racer Type 4 qui semble avoir été choisie pour demeurer la représentante de la série. Remarquez, ce n’est pas plus mal quand on constate le « charisme » qu’elle a… Cette légère introduction se conclue très vite malheureusement et laisse la place au jeu Pac-man. Les habitués de Namco savent à quel point le développeur nippon aime mettre en début de ses jeux arcade de vieux classiques, limite indémodables. Vous serez étonné d’être littéralement hypnotisé par le jeu, qui n’a pas pris une ride (ou presque…) depuis la bonne vieille époque où vous y jouiez dans les salles obscures. Le jeu achevé, ou abandonné, vous débouchez sur le menu principal avec son choix de modes de jeu. Il semble y avoir de quoi faire au vu des modes explorateur, course simple, time attack, course en ligne, multi et garage. Du classique, certes, mais efficace. Il y a cependant le mode explorateur qui peut à la limite vous paraître obscur. Nous allons éclaircir tout cela.
Une durée de vie exemplaire
Il faut bien comprendre que ce mode est votre principale activité à Ridge Racer si vous êtes du genre solitaire ou si vous désirez tout simplement débloquer les nombreuses voitures du jeu. En dehors du Live, c’est le mode de jeu qui vous occupera le plus clair de votre temps une fois le jeu lancé dans votre console.
Le principe est d’une simplicité à se damner mais pourtant c’est honteusement efficace : vous avez à votre disposition un parterre de cases. Au départ, vous disposez d’un univers d’une centaine de cases, chacun d’entre elles représentent une course. Vous commencez à la case numérotée 1. Une fois celle-ci remportée, vous pouvez vous diriger en 2 ou en 7. Il faut bien avoir à l’esprit que l’univers est composé tel un arbre. Les ramifications sont très nombreuses et il est possible de parcourir l’arbre très vite. Plus vous avancez, plus les courses deviendront corsées et les catégories de voitures évolueront. De la classe 1, vous pourrez atteindre la classe 4, les plus rapides, en théorie. Les branches sont reliées, ce qui fait que des secteurs sont tracés. Par exemple, vous partez de la case 1, vous allez en 2, puis 3. De là, vous pouvez continuer en 4 ou tourner et aller en 8, puis 7. Cette dernière case permet d’aller en 1 ou en 13. Les cases 1, 2, 3, 8 et 7 forment un circuit fermé, une zone si vous préférez, appelée secteur dans le jeu. Une fois le circuit réalisé, le secteur se colorie et une voiture se débloque. J’espère avoir réussi à exprimer cela. Les amateurs de la théorie des graphes en mathématiques seront en terrain connu.
Il existe différents types de cases, histoire de varier les plaisirs. Vous aurez les classiques, les courses sans nitro, les courses en reverse ou encore les courses en duel, les dernières, les plus difficiles mais aussi celles qui permettent de débloquer les véhicules les plus rapides. Le principe peut paraître un peu répétitif mais en débloquant des courses petit à petit, le plaisir reste intact.
Ça claque !
Les nouvelles technologies aidant, ce Ridge Racer offre une réalisation absolument sublime. Les voitures sont superbement modélisées à presque faire pâlir Project Gotham tellement leurs carrosseries paraissent réelles. Les amoureux de Porsche, de ferrari ou de BMW peuvent par contre se détourner, ils ne trouveront pas leur bonheur ici. Les modèles sont tous sortis de l’imagination fertile des développeurs de Namco. Certains véhicules peuvent faire penser à des modèles existants mais ne font que titiller la réalité et ne tentent pas de l’imiter. Le constat est le même pour les décors. Les environnements sont magnifiques et surtout vivants. Il est monnaie courante de voir un avion passer, des oiseaux s’envoler ou l’eau couler de chutes d’eau. Superbe. A signaler le fait que les circuits se passent à différents moments de la journée. Une course peut se passer en plein jour alors que la suivante se déroulera au coucher du soleil. Les effets de dégradés dans le ciel et répercutés sur les décors sont d’ailleurs toujours très beaux à regarder. Dire que Ridge Racer 6 est plus beau que Project Gotham ne tient qu’à un pas… que je ne franchis tout de même pas. PGR3 propose une foule de détails supplémentaires dans les décors et dans l’habitacle des véhicules qu’il conserve sa couronne de plus beau jeu de course next gen (il n’y a encore trop de concurrence en même temps…) mais d’une courte tête.
Vous vous doutez bien qu’au niveau de l’animation, le jeu impressionne également. La fluidité est exemplaire, pas un seul ralentissement ne viendra entacher ce tableau idyllique mais, en plus, la vitesse de défilement est assez exceptionnelle. Une fois les classes 4 débloquées et les nitros enclenchés, vous allez comprendre ce que c’est de rouler à plus de 400km/h. Un bonheur !
Arcade, toujours de l’arcade
Fans de Simulation, adorateurs de Gran Turismo rebroussaient chemin. Si vous n’êtes pas un adepte de l’approche Ridge Racer, vous allez crier au scandale, croyez-moi. Ici, point de recherche de la courbe parfaite, pas de freinage, changement de direction, accélération en sortie de virage. Nous sommes dans Ridge Racer : conduite hyper rapide et dérapages à gogo. Le bouton de freinage n’est pour ainsi dire jamais utilisé. Par culpabilité, il vous arrivera peut-être de l’employer le temps d’un virage mais guère plus. La technique de la prise de virage est assimilée en 25 secondes, montre en main. La série de Namco a toujours été un condensé de fun immédiat plutôt qu’une conduite élitiste plaisante après seulement un long apprentissage. Même votre petit cousin de 10 ans peut éventuellement vous tenir tête. Toutefois, il existe tout de même une bonne marge de progression. Réussir à prendre chaque virage de la meilleure des façons et surtout utiliser ses nitros à bon escient est quelque chose que l’on acquiert au fil des courses. La conduite proposée est donc aux antipodes de la réalité mais procure un plaisir immédiat au joueur. Il n’a pas à se casser la tête à customiser sa voiture et à s’entraîner pour jouer. Dans Ridge Racer, ça va vite et c’est grisant, c’est tout. D’ailleurs, les trois degrés de nitro sont là pour accroître encore le plaisir et gagner quelques places au passage.
Du plaisir à l’état pur
Ridge Racer 6 est donc un concentré de fun et de bonheur. Alliant une plastique exemplaire, une durée de vie impressionnante et un confort de jeu optimal, il serait dommage de s’en priver. Les accros à la simulation peuvent tout de suite l’oublier, ils n’y survivront pas. Les autres adoreront.