Bien connu des amateurs de jeux indépendants et des étudiants qui s’ennuient en cours, N est jeu PC réalisé en flash par l’équipe de Metanet Software. On y incarne un ninja qui a la mission de traverser, au péril de sa vie, de nombreux niveaux à l’architecture torturée, aux mines bien placées et aux robots redoutables qui n’hésiteront pas une seconde à électrocuter, exploser ou écraser notre héros. Mais pour ce dernier, le jeu en vaut la chandelle, puisque les niveaux sont truffés d’or dont notre shinobi est friand.
La version Xbox Live Arcade, sortie en février 2008, reprend trait pour trait le gameplay originel, mais dans un enrobage plus adapté et agrémenté de quelques trucs en plus. D’où le nom. Logique. Le principe du jeu est simple : ouvrir la porte du niveau pour passer au suivant, dans le cas échéant activer un certain nombres d’interrupteurs pour progresser, récupérer de l’or pour augmenter le compteur-temps-restant et faire péter son score, et surtout, surtout… Rester en vie du début à la fin. Car la course à la sortie sera loin d’être une partie de plaisir, et ceci pour plusieurs raisons.
A ma gauche, le héros. Aucune arme à sa disposition, mais une force physique qui lui permet de courir vite et de sauter haut. Il peut également rebondir sur les murs ou se laisser glisser dessus. Sa seule alliée, ou grosse salope, selon les cas, c’est la gravité : si elle permet au joueur de se balader facilement dans un niveau et l’autorise à rectifier sa réception lors d’un saut, elle saura lui rappeler son imprudence en broyant les os du ninja si il chute de trop haut. Pas de barre de vie. Un seul saut raté, une seule erreur, et c’est la mort.
A ma droite, un level-design de psychopathe, bien fourbe, mais parfaitement étudié. La majorité des niveaux, outre le fait qu’ils soient construits pour pousser le joueur vers une mort certaine, sont truffés de mines et de robots à la puissance de feu redoutable (laser, gatling, lance roquettes..). Il faudra donc s’y reprendre à plusieurs fois afin d’étudier les moindres possibilités pour boucler la zone sans casse. On dispose d’un nombre illimité d’essais, donc pas de Game Over à craindre. Les plus expérimentés pourront au final affuter leurs temps records et les comparer face au monde entier à travers les classements en ligne.
Avec plus de 300 niveaux (différents de la version PC pour les éventuels indécis), ainsi que 450 autres intégrés dans trois DLC (deux à 200 points Microsoft et un gratuit), n+ offre une durée de vie plus que conséquente, et les hardcore gamers en manque de challenge seront aux anges. Car il faudra faire preuve d’une grande patience et d’une dextérité aiguisée pour venir à bout de ce n+, et bon nombre de joueurs lâcheront rapidement le jeu du fait de sa difficulté frustrante, à la limite de la crise de nerf avec le fameux jeté de manette. Strictement rien à reprocher à la maniabilité, qui répond au doigt et à l’œil.
Slick Entertainment, qui s’est occupé du portage, a respecté à la lettre l’esthétique simple mais stylée de l’épisode PC en transposant tout cela en haute définition, tout en y apportant quelques petits effets sympathiques et plusieurs niveaux de zooms (la vue en plein écran sera la plus adaptée). Les musiques électroniques sont vraiment réussies et très bien adaptées aux modes du jeu.
Mais la principale nouveauté de ce portage, c’est bien entendu le multijoueur. Acceptant jusqu’à quatre joueurs aussi bien en local que sur le Xbox Live, il propose trois modes avec chacun des niveaux appropriés. On a le droit à du coopératif à la difficulté très corsée où chacun devra y mettre du sien pour finir les niveaux, de la course où partir devant ne sera pas la meilleure solution (les mines n’explosent qu’une fois…), et enfin un mode survie qui récompensera le dernier joueur resté en vie. Un multijoueur complet donc, qui souffre cependant de quelques lags en ligne parfois déstabilisants.
L’éditeur de niveaux présent dans la version PC est également disponible dans cette version Xbox Live Arcade : très simple d’utilisation, il permet de fabriquer le niveau de ses rêves avec une panoplie de blocs et de pièges, et la seule véritable limite sera l’imagination sadique du joueur. Dommage que l’on ne puisse pas les partager avec d’autres utilisateurs.