[dropcaps style=’4′]Insomniac Games est un nom bien connu des joueurs PlayStation. Les licences Spyro, Ratchet & Clank mais aussi Resistance, ce sont eux. Si jusqu’alors la seule incrustation du studio sur une machine Xbox s’était faite avec le médiocre Fuse, cela n’a pas rebuté Microsoft pour s’en attacher les services afin de développer une exclusivité pour sa Xbox One. C’est ainsi qu’est né le beat’em all Sunset Overdrive ; qui trainait sur mon étagère depuis près d’un an et mon acquisition de la console, en pack avec ce jeu grâce à une promotion intéressante. Le jeu en lui-même ne m’attirait pas tellement, et n’étant pas spécialement un grand fan du studio, je l’avais laissé périr plusieurs mois. C’est finalement après toute cette indifférence que, pour passer le temps, j’ai inséré la galette dans ma console et c’est avec une grande surprise que j’ai découvert un titre indéniablement rafraichissant, totalement décalé et surtout en phase avec mes goûts ludiques. S’il n’est pas dénué de défauts, Sunset Overdrive n’en demeure pas moins un excellent jeu vidéo et je vais tenter de vous expliquer pourquoi à travers les lignes qui suivent.[/dropcaps]
Il faudra éviter de chercher de la cohérence dans l’histoire de Sunset Overdrive. Le pitch de départ en lui-même semble relativement banal : on incarne un (ou une) looser qui taffe comme un chien pour gagner sa vie, jusqu’au jour où une épidémie bizarre va transformer tout le monde ou presque en mutants. La compagnie Fizzco en est responsable et sera votre principal ennemi durant votre quête. Mais la principale force du scénario, c’est son humour décapant, que ça soit dans ses situations, parfois hilarantes, ou pour ses personnages tout à fait rocambolesques. Surtout, Sunset Overdrive s’assume en tant que jeu vidéo et s’en amuse, les références sont légions et certains moment sont réellement drôles. La découverte des groupes de « survivants » est souvent l’instant le plus plaisant, et entre les adolescents pourris gâtés et les rôlistes bloqués au XIIème siècle, le jeu n’hésite pas à tourner en dérision tout et n’importe quoi. Les vulgarités (d’ailleurs désactivables dans le menu !) pleuvent et les situations dénuées de tout sens s’enchainent. À mi-chemin entre No More Heroes et un jeu South Park, l’histoire de Sunset Ovedrive est une belle ode à la déconnade et la durée du scénario, ni trop longue ni trop courte, permet de ne pas s’enliser dans la lassitude.
Le soft d’Insomniac se veut aussi rafraichissant par sa forme, avec une direction artistique globalement plaisante. Même si techniquement le jeu est loin d’être une claque graphique, les différents endroits de Sunset City sont extrêmement colorés, dotés d’architectures originales et proposent de bien jolis plans. Le quartier japonais, notamment, est vraiment agréable à visiter. L’aspect complétement décalé de l’ensemble se retrouve dans les vêtements, car quitte à ce que ça soit la fin du monde ou quelque chose du genre, autant en profiter pour s’habiller n’importe comment. D’ailleurs, ça a tellement de sens que l’on peut changer de sexe à tout moment depuis une boutique d’habits… En tout cas, le panel de choix est assez complet et on pourra créer un avatar qui nous convient (simplement baptisé « Joueur » pour aller de pair avec l’esprit « jeu vidéo assumé »). Les musiques quant à elles sont souvent dynamiques, et en accord avec le jeu, mais ne sont pas mémorables outre mesure et auraient peut-être pu être un poil plus variées. Au niveau du son, fait assez étonnant en revanche, il n’est pas rare qu’un dialogue coupe tout simplement en pleine cinématique… activer les sous-titres pour avoir la phrase en entier est donc conseillé ! Ce type de défaut technique est quand même plutôt rare pour un jeu d’une telle envergure, surtout que ceci survient à plusieurs reprises…
Évidemment, vous vous doutez bien malgré tout que ce qui nous intéresse le plus n’est autre que le gameplay. Et qu’il est amusant ! Empruntant sans doute à Jet Set Radio ou à inFamous, Sunset Overdrive parvient toutefois à développer sa propre personnalité. Si le cœur du jeu consiste à grinder et à rebondir partout, ou encore à surfer sur l’eau et à marcher sur les murs pour remplir sa jauge de STYLE et ainsi débloquer des bonus, il trouve sa variété grâce à un large choix d’armes (qui évoluent plus on les utilise). Celles-ci, comme dans un Ratchet & Clank, arborent des designs souvent originaux et ont des caractéristiques bien distinctes. Avec une gestion des munitions plutôt intelligente de la part des développeurs, nous sommes contraints de régulièrement changer d’arme en combat et cela permet d’aborder les joutes de sortes différentes. Insomniac Games pense de surcroît à ajouter de nouveaux ennemis assez souvent. Si on peut diviser ces derniers en trois grandes familles (les « Overdosés » qui sont les mutants, les scabs qui nous tirent dessus par pur plaisir, et les agents de Fizzco s’avérant être de puissantes machines), celles-ci comportent de nombreux types d’adversaires qui se combattent différemment. Et si on parle de bestiaire, n’oublions pas de préciser que les boss sont très funs et nous embarquent dans des combats détonants. Il ne faut pas omettre le corps-à-corps non plus, même s’il est à utiliser avec vigilance puisqu’en règle générale, aller au combat au sol et en restant trop statique vous expose grandement aux tirs et attaques ennemis.
Sunset Overdrive est un petit open-world et on peut donc se déplacement librement dans Sunset City, sans chargement, pour aller lancer une mission à un point indiqué sur la carte. Outre les missions principales, le jeu propose également des quêtes annexes qui, malheureusement, se répètent assez vite. Il s’agit en général de se rendre à plusieurs points données pour soit trouver un objet en particulier, soit éliminer tous les rebuts de la zone. En revanche, on notera aussi des tas de petits défis disponibles qui sont parfois bien plus amusants. Les défis d’aéro par exemple, où il faut exécuter un parcours précis avec un temps limité en passant à travers des cercles, tout en se servant au maximum de ses skills, sont assez sympathiques. Sinon, on trouve des défis plus conventionnels, comme détruire un maximum de caisses ou se rendre d’une zone à une autre avec un compte à rebours. À part ça, on tombera parfois sur des événements uniques en parcourant la map (du style, des agents de Fizzco qui s’apprêtent à exécuter des survivants) mais rien de bien particulier. Enfin, car c’est la mode, il y a de même de nombreux objets à collectionner, comme les iphones qui nous feront lire quelques futilités, ou encore des papiers toilettes, des poupées Fizzie ou des chaussures puantes qui eux nous serviront à fabriquer des « rushs ».
Ces rushs ont pour fonction de nous donner des capacités spéciales ou d’améliorer nos armes. C’est un système différent des badges d’overdrive, qui nous octroient jusqu’à six bonus (comme posséder davantage de munitions, être plus puissant contre un certain type d’ennemis, ou remplir plus rapidement sa jauge de STYLE en grindant ou en rebondissant…). Tout ceci donne de quoi personnaliser comme bon nous semble notre personnage pour qu’il nous plaise au mieux. Parce que si vous souhaitez compléter à 100% le dernier titre d’Insomniac, cela pourra vous prendre 25h, à condition de ne pas avoir succombé à la lassitude à cause des quêtes annexes au principe redondant. Si vous vous abstenez de cette partie, pas grave : vous passerez sans doute un très bon moment ne serait-ce qu’avec les missions principales totalement barrées de Sunset Overdrive. On pourra peut-être lui reprocher, comble de son concept, un certain manque de vitesse. Si grinder et alterner les différentes capacités de notre héros est grisant, il faut aussi reconnaitre qu’il n’impose jamais de sensations franchement impressionnantes. Les déplacements au sol sont même assez lents. D’un autre côté, un jeu trop rapide aurait probablement rendu les combats et nos tirs plus brouillons… À voir comment Insomniac gérera ces détails si jamais ils s’attèlent à une suite. Et si c’est le cas, c’est sur, pour ma part je rempile !
[section id= »conclusion » style= »border:1px solid white;padding:10px;overflow:auto;background-color:#00a0db;color:#FFFFFF; »]Finalement fun et bien frais comme il faut, Sunset Overdrive s’avère être un beat’em all au feeling très arcade couplé à la modernité de principes de jeux plus actuels. Il fait l’essentiel sur tous les points, avec un level design très correct, une difficulté bien équilibrée, des graphismes globalement à la hauteur, un style bien à lui et une histoire à la fois pleine d’humour et plaisante. Le gameplay, explosif, reste sa véritable force.[/section]
Toutes les images ici présentes sont tirées de mes propres parties.