En matière de RPG, en 2003, il faut bien reconnaître que la Xbox est assez peu convaincante mis à part un extraordinaire Morrowind. Bioware a donc décidé de remédier à cela avec l’approbation de Lucas Arts pour la licence Star Wars. Bien que relativement récente, Bioware a quand même à son actif des titres tels que Baldur’s Gate ou encore Neverwinter Nights, deux des RPG les plus populaires de l’univers Pciste. Fan de l’univers Star Wars, je déplorais l’absence de RPG sur ce mythe du cinéma. Bioware comble donc ce manque et de quelle façon mes amis !
Une cohérence parfaite
Pour plus de facilité, les développeurs ont opté pour une aventure se passant 4000 ans avant les déambulations du jeune Luke Skywalker. On assiste à la guerre entre une république ancienne et un empire Sith toujours plus puissant. Les seigneurs noirs disposent d’ailleurs d’un artefact ancien et mystérieux qui leur confère une puissance colossale. Dans ce conflit, vous incarnez une personne de sexe masculin ou féminin (très important puisque cela change pas mal de petites choses) qui fait partie de la troupe de soldats chargés de la protection d’une Jedi du nom de Bastila. Le jeu débute comme l’épisode 4 de la double trilogie, c’est-à-dire lors d’une bataille sur un vaisseau attaqué. S’ensuivront, évidemment, son lot de péripéties toutes plus passionnantes les unes que les autres. Les gars de chez Bioware ont fait un travail admirable sur la cohérence des univers et le fan absolu en apprendra beaucoup sur les origines du conflit Sith-République. Mais cela ne s’arrête pas là : les différentes peuplades habituelles de Star Wars répondent présentes. Ainsi vous rencontrerez des wookies, des mandaloriens ou encore des duros, pour n’en citer que trois. En tout cas, vous avez compris que l’univers dans lequel vous évoluez est pensé dans ses moindres recoins. Je vous garantis que c’est un régal d’évoluer dans Star Wars KOTOR (c’est plus court) mais au fait je ne vous ai encore rien dévoilé du jeu en lui-même. Allez, c’est parti!
Une esthétique ébouriffante
Bien sûr, la première chose qui saute aux yeux dans un jeu est la qualité de ses graphismes. Le jeu tourne sur Xbox, censée être la console la plus puissante du marché à sa sortie, d’où des décors grandioses. Les différents environnements sont magnifiquement représentés. Les textures sont relativement classiques pour les zones urbaines mais alors dès que l’on se retrouve dans la nature, c’est à tomber à la renverse ! Il suffit de voir les plaines verdoyantes de Dantooïne, les Ruines de Korriban ou encore la plage et les prairies de… surprise ! De toute façon, vous explorerez un peu plus d’une demi-douzaine de monde (oui, six… je vois qu’il y en a qui suivent) : Taris, Dantooïne, Tatooïne, Manaan, Korriban et Kashyyk. Vous visiterez également d’autres lieux dont je garde le secret et qui vous permettront de savourer encore davantage votre jeu (au sens figuré bien sûr : vous ne le bouffez pas votre jeu… je précise au cas où qu’il y en ait qui se disent que…). Enfin comme je vous disais, les paysages laissent rêveur et on se plaît à tout visiter, à découvrir la moindre parcelle juste pour assouvir notre besoin de découverte. Bon d’accord, les décors sont beaux mais est-ce que la modélisation des personnages suit ? Bien sûr ! Bioware a tout bien peaufiné. Les héros sont remarquablement modélisés, et tout particulièrement les droïdes. Les autochtones que vous croiserez ont également bénéficié d’un soin certain, moindre que les protagonistes principaux mais tout à fait convenable et acceptable.
Que la force soit avec vous
Bien évidemment que serait un jeu Star Wars sans son lot de chevaliers Jedi tous plus forts les uns que les autres? A la surprise générale, vous ne débuterez pas l’aventure avec un Jedi. Vous incarnez un soldat « banal ». Sans vraiment spoiler, sachez que vous suivrez un entraînement adéquat pour faire partie de l’Ordre des Jedi. La conclusion de cette formation sera l’obtention d’un sabre laser ! Et le passage à un état second chez les fans. Vous développerez alors des pouvoirs liés à la force (étourdissement, choc, domination,…) qui viendront s’ajouter à vos caractéristiques et dons précédemment acquis. En effet, à chaque nouveau niveau, vous pouvez augmenter vos stats vous-mêmes ; autant vous dire qu’à la fin du jeu votre héros (ou héroïne) ressemblera davantage à un dieu / déesse vivant(e) qu’à un simple troufion. Vous pouvez customiser votre personnage du pied à la tête avec tous les équipements que vous dégoterez dans le jeu. En fouillant bien les décors, il est en effet possible de se passer de la visite des boutiques : les meilleures armures et armes se trouveront sur les cadavres de vos adversaires.
…dont je suis le héros
Pour bien comprendre comment se déroulent les combats, re-pensez au combat opposant Dark Vador à son fils. Les deux héros se fixent, d’un coup, les sabres laser « s’allument », vous entendez le son caractéristique de ces armes. Maintenant, imaginez que c’est vous qui donnez les directives au Jedi (ou à son père) à propos de ses coups… Eh bien, c’est exactement ce que vous propose de faire ce Star Wars KOTOR. Les ennemis sont parfaitement visibles sur le terrain. Une fois que vous en avez un en vue, le jeu se fige et vous demande si vous désirez passer votre chemin ou engager le combat. Le fait de continuer à avancer, comme si de rien n’était, ne fait pas disparaître l’ennemi, qui vous attaquera quand vous arriverez dans son champ de vision. Reprenons : vous devez sélectionner dans une barre d’icônes située en bas de l’écran vos actions. Vous pouvez attaquer, utiliser un don (coup critique, déluge de coups, …), un pouvoir offensif, une grenade ou mine, un pouvoir défensif ou un objet. Tout le système se déroule en temps réel. Votre équipe doit se composer de trois héros au maximum. En combat, vous n’en dirigerez qu’un. Vous pourrez passer de l’un à l’autre par une simple pression sur le bouton noir. Les ennemis devenant de plus en plus redoutables, il est fortement conseillé de pratiquer le switch, notamment en fin de partie.
A l’écran, cela donne super bien puisque le joueur assiste à de véritables chorégraphies durant les batailles. Les combattants parent les coups, se reculent, esquivent, attaquent de différentes manières selon la position de l’ennemi. Si le système peut paraître un peu poussif au début, il s’améliore fortement avec l’arrivée de nouveaux compagnons et techniques.
Facile est le côté obscur
En dehors de combats, vous passez beaucoup de temps à glaner des informations pour avancer dans la trame générale de l’aventure ou pour remplir une quête secondaire pouvant vous rapporter gros.
Lors des conversations, à chaque intervention de votre personnage, vous avez le choix entre de nombreuses phrases à dire. En fonction de vos réponses et de vos actes, vous basculerez, soit du côté lumineux, soit du côté obscur de la force. Ainsi, de nombreux événements varieront en fonction de votre orientation. Les plus perfides d’entre vous se diront sûrement qu’il n’y a que le côté obscur d’intéressant. Pouvoir incarner un personnage maléfique a toujours été plus tentant que la destinée d’un valeureux guerrier à l’écoute de son entourage. Votre serviteur, après avoir embrassé un chemin sombre dès la première heure de jeu, a fini dans l’extrême lumineux. Pourquoi un tel changement ? Tout simplement parce que l’option la plus sage ou encore la plus abusée ne sera pas clairement définie. De cette manière, vous pouvez terminer l’aventure en étant tombé dans le camp Sith.
Star Wars KOTOR propose donc une impressionnante liberté qui, sans atteindre les sommets d’un Morrowind, se rapproche de celle d’un Deus Ex. Pour chaque quête à effectuer, il existe de nombreux chemins menant à la solution. Malgré cela, Star Wars maintient une ligne narrative principale et un semblant de linéarité dans l’enchaînement d’événements.
Un environnement vivant
Comme vous vous en doutez sûrement, la bande son est du même acabit que le reste. L’oeuvre de John Williams plane sur KOTOR et Jeremy Soule, aux commandes ici, s’en inspire fortement. Les thèmes sont tous plus épiques les uns que les autres. L’immersion s’en trouve tellement améliorée que l’OST n’a pas à rougir face à celles des films. D’ailleurs, j’ai oublié de vous préciser que tous les dialogues sont doublés, je dis bien ABSOLUMENT tous les dialogues. De plus, il faut signaler qu’en général, le doublage est d’excellente facture. Chaque espèce possède son propre langage comme la double trilogie. Tenir un dialogue avec wookie est donc au programme. Aussi amusant que déroutant.