·4 octobre 2015·11 min de lecture

L’Indépendant #10

>>> SOMMAIRE | BACK TO BED | BEYOND EYES | PAPO & YO

[columns count= »2″]
[column_item]

Avec sa place de choix dans la conférence E3 de Microsoft, Beyond Eyes est forcément le “petit indépendant que l’on attend au tournant”. Pourtant, l’histoire du jeu est modeste puisque tout est parti d’un prototype de projet étudiant, porté par Sherida Halatoe. Epaulée par le studio Team17 (la série des Worms) qui met à disposition d’indépendants son expertise et ses développeurs, la jeune game designeuse, au nom de son studio Tigers & Squids, décide en 2014 de finaliser son prototype.

A quoi ça ressemble ?

Nous prenons les commandes de la jeune Rae. L’enfant a malheureusement perdu la vue et c’est donc un monde complètement différent auquel elle doit faire face. Elle se lie d’amitié avec un chat errant, Nani. Leur relation évolue au fil des saisons, rendant le sourire à la petite fille, jusqu’à ce que Nani ne disparaisse. Prenant son courage à deux mains, Rae décide de partir à sa recherche. Le joueur prend alors la manette, mais pas question de parcourir un monde noir. L’univers de Beyond Eyes est plutôt lumineux et ne présente que des couleurs vives. Le noir est réservé aux dangers, tels que les animaux, la route ou certains sons inconnus. Le déluge de couleurs permet de masquer une technique pas forcément très aboutie. A côté de cela, le décor apparaît au fil du parcours.

Comment ça se joue ?

Rae étant aveugle, passé un mètre, le décor n’existe pas. Se repérant au touché, il est nécessaire pour elle de visiter les lieux pour qu’ils se dssinent et restent. Avancer dans Beyond Eyes se fait systématiquement dans l’inconnu, il arrive donc fréquemment que la progression soit stoppée en raison d’un obstacle, mur, arbre, barrière. L’intéractivité est réduite à son plus bas niveau, à savoir que nous dirigeons Rae et qu’il n’est possible que par instant d’effectuer une action, prévue, au travers d’une seule touche. Cela ne va jamais plus loin. La découverte se veut quant à elle très lente puisque Rae ne dépassera jamais la marche : aveugle, elle ne court jamais seule. Le jeu est, de plus, parfaitement linéaire au long des huit chapitres, soit des deux heures de jeu. Autant dire que c’est une expérience.

Pourquoi on en parle ?

Et c’est bien pour cela que nous en parlons : Beyond Eyes propose une expérience de jeu peu fréquente. Sherida Halatoe a voulu montrer qu’il est possible de véhiculer des émotions sans pour autant proposer un véritable gameplay. Pari ambitieux. Dans les faits, Beyond Eyes est intéressant à parcourir une fois. Faire face à cette avancée dans l’inconnu, prisonnier de ce corps lent et de cet univers invisible. Le passage obligeant Rae à traverser une route est saisissant. Malheureusement, la lourdeur du personnage énerve après quelques dizaines de minutes, ainsi que l’absence d’événements remarquables. L’expérience est intéressante et inédite, le jeu est médiocre. A vous de voir ce qui vous intéresse le plus.

Vidok

[/column_item]

[column_item]