Archaïc : Bonjour Ekianjo, la traditionnelle première question : Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Ekianjo : Bonjour, je me nomme Raphaël, aussi connu sous l’alias Ekianjo sur internet, j’ai 33 ans et suis le créateur et rédacteur en chef du webzine SANQUA. J’ai découvert les jeux vidéo dès ma tendre enfance sur micros et consoles 8 bits. J’ai par la suite connu presque toutes les consoles qui ont suivi, à quelques exceptions près telles que la Neo Geo que j’ai vraiment connu sur le tard, en main, en revenant sur le retro, même si elle m’était très familière a l’époque (c’était la reine des jeux 2D et des jeux d’arcade, après tout). L’idée de fonder un magazine sur le jeu vidéo m’est venue en 1998, après avoir découvert Metal Gear Solid. Grâce à lui, j’ai senti que nous avions franchi une nouvelle étape, en termes de narration, de cinématiques, … Nous nous trouvions face à une nouvelle forme d’expression, non seulement par la technique abordée, mais aussi par les thèmes, eux aussi novateurs. Cela m’a motivé à lancer finalement un site internet, www.sanqualis.com. Son contenu premier était réalisé par moi et des amis, c’était simple, nous étions à l’université et disposions donc de pas mal de temps pour créer du contenu, sans véritablement se soucier du design. Et puis, petit à petit, nous avons évolué et commencé à faire des interviews de développeurs, pour comprendre leurs méthodes de travail. J’ai toujours été intéressé par ce côté développement. J’aime aborder ces aspects dans mes articles. Avant le site de Sanqualis, j’avais par ailleurs travaillé avec les gens de GamesUnderground.com, un site qui traitait de betas publiques et privées de jeux à venir, là encore une fois une expérience proche du développement.
Retour a Sanqualis. Les années ont passé et le site est devenu un site des plus classiques, puisque nous avions des news en continu, des tests de temps en temps et il n’y avait pas d’élément réellement différenciateur avec les autres sites du genre, si ce n’est peut-être le ton et le style. En 2005, nous avons décidé de prendre un tournant en laissant tomber le concept du site et en élaborant un concept de magazine en ligne. Autrement dit, passer à un contenu créé par à-coups. Il a débuté de manière hebdomadaire, sous la forme d’un magazine PDF, qui avait un début, une fin et donc un contenu fixe. Un contenu vraiment différent d’un site web normal, avec en sus des tests, des dossiers, des news traitées avec davantage de recul. A partir de cette époque-là, le concept a attiré pas mal de gens car c’était différent de ce qui se faisait par rapport à la presse en ligne de l’époque, et sûrement que nous étions parmi les premiers à faire ce genre de choses.
Cela fait désormais 7 ans que cela dure, au gré des cycles (un cycle étant une série de magazines avec leur propre formule, sommaire et type de contenu). Chaque changement important dans le magazine est marqué un nouveau cycle et nous en sommes déjà au quatrième. A chaque fois, nous allons de plus en plus loin dans les articles. Dans le dernier cycle, SPARK, il y a certains articles qui atteignent les 30 ou 40 pages. Au tout début de SANQUA, nous étions à 4-5 pages par articles. Ils sont de plus devenus intemporels, c’est-à-dire qu’ils restés valides plus longtemps : nous espérons que chacun pourra les relire plusieurs années plus tard, sans sentir de décalage avec le contenu. Ce sont donc presque des « essais » à proprement parler.
Voilà pour mon expérience dans l’écriture sur le jeu vidéo. A côté de cela, personnellement, je travaille au Japon depuis déjà 5 ans. Cela n’a rien à voir avec le jeu vidéo, mais cela me donne accès à pas mal de jeux, notamment dans le domaine rétro, ainsi qu’à des machines difficilement trouvables en dehors du Japon. Je comprends qui plus est le japonais, donc je peux pleinement profiter des jeux typiques du Japon, comme les romans textuels, les visual novel, extrêmement verbeux. Par exemple, Policenauts, le jeu PC-98 et 3DO (mais aussi sorti sur PS et Saturn) de Kojima, était ni plus ni moins un jeu proche du genre des visual novels qui avait réussi à passer les frontières.
Le Japon me permet donc de profiter pleinement de ma passion du jeu vidéo et à m’épanouir en tant que gamer… Voilà.