Interview Shiness : Hazem Hawash – Samir Rebib

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– Archaic : On en vient au financement du projet : comment en êtes-vous venus à le proposer sur Kickstarter ?
– H.H. : En fait, on n’avait pas pour objectif de passer par cette plateforme. On voulait créer une entreprise, lever des fonds régionaux et faire un dossier au CNC pour disposer de fonds supplémentaires. Le souci est qu’en France, ça prend énormément de temps de faire toutes ces choses qui nous dévient de notre métier. On s’est alors dit que plutôt que perdre du temps à faire des choses qui ne vont pas forcément faire avancer le projet, on continue d’avancer et on fait du crowdfunding en parallèle pour voir si ce que l’on fait plaît à d’autres gens que ceux rencontrés dans les salons. Du coup, Kickstarter est le résultat d’une rencontre avec une personne qui nous a réellement poussés à y aller et c’est pour ça que nous y sommes aujourd’hui. Effectivement, on a besoin de financement pour terminer le projet car là, on est dans une période où on sent qu’on peut réellement finir notre travail mais pour cela, il nous faut des moyens.
– S.B. : C’est également pour bosser dans de meilleures conditions. Actuellement, nous sommes passionnés, c’est sûr, nous avons envie de le faire, évidemment, mais ce n’est pas cela qui va nous nourrir. Nous sentons qu’à ce rythme-là, nous pouvons nous essouffler. Cela nous ferait vraiment du bien de pouvoir mieux nous structurer.

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– Archaic : Très bien, mais si cette collecte n’aboutit pas, que devient Shiness ?
– H.H. : Si cela n’aboutit pas, soit nous nous sommes trompés sur la façon de communiquer sur notre projet, soit tout simplement ce qu’on fait ne plait pas. On a quelques doutes par rapport à ce deuxième point vu l’engouement que suscite le projet. Toutefois, si l’on n’a pas de financement, nous retournerons à nos vies respectives. Shiness continuera d’avancer, c’est une certitude, mais cela sera très, très, compliqué pour nous. A l’heure d’aujourd’hui, on a un prototype suffisamment avancé pour pouvoir aller démarcher des éditeurs. Et c’est ce qu’on ira faire : démarcher des éditeurs pour décrocher un budget et ainsi terminer le jeu.

– Archaic : Cette recherche d’un éditeur se fera également si la campagne aboutit ?
– H.H. : Cela va dépendre de plusieurs facteurs. Ce qui sera très certainement plus sage de notre part sera de prendre un éditeur au moins pour l’étranger, pour les Etats-Unis notamment. Pour l’aspect marketing, c’est sûrement plus intéressant également. Dans tous les cas, nous voulons rester indépendants, nous avons envie de récolter des fonds pour continuer notre projet et en faire d’autres mais ne surtout pas être dépendants d’une décision externe. C’est notre mentalité de se dire qu’on peut se permettre ce qu’on veut, de casser les codes d’une production de jeu vidéo, d’être agiles dans notre démarche et surtout de ne pas être dépendants d’un tiers qui va nous dire que « le marché c’est ça et qu’il faut faire un jeu comme ça ».