Si on devait retenir… une musique
Le premier jeu de Tetsuya Takahashi est également marqué par sa collaboration avec Yasunori Mitsuda. Le compositeur y trouve un ton très éloigné de celui de l’OST de Chrono Trigger. Les pistes de Xenogears se font en effet à la fois plus mystiques et plus mystérieuses, semblant sans cesse suggérer la présence de toujours plus de secrets occultes à déterrer dans les couches superposées du scénario labyrinthique du jeu. Une collaboration qui se poursuivra sur le premier épisode de Xenosaga et pour le Main Theme de Xenoblade Chronicles, pour le plus grand bonheur des oreilles mélomanes.
Faraway Promise
L’histoire de Xenogears est loin d’être guillerette. Pendant de longues heures, la plus grande quête du jeu tient dans la nécessité de découvrir le passé de Fei. Le jeu et le joueur par la même occasion est gouverné par cette envie de souvenir. Faraway Promise se fait entendre pour la première fois dans la maison de Citan, à peine une heure après le début du jeu. Faraway Promise est une mélodie exécutée par une boîte à musique, avec les sonorités que cela implique, excessivement calme. Telle une comptine nous ramenant à notre enfance, à un passé révolu, à des moments plutôt tristes dont on n’aimerait pas se souvenir. Ce n’est plus simplement Fei qui, amnésique, écoute cette musique mais le joueur, lui aussi touché par la clarté de la musique, par la précision avec laquelle elle fait remonter des sensations tout en insufflant un parfum nostalgique perdu.
Vidok
Omen
Omen s’impose assez naturellement dans ma mémoire, notamment parce que ses accords sont parmi les premiers à se faire entendre lors de la légendaire scène cinématique sur laquelle s’ouvre Xenogears. Et la piste devient assez rapidement une présence plutôt qu’une simple piste d’accompagnement. C’est peut-être dû à sa structure simple avec ce motif de base répété qui gagne progressivement en puissance à mesure que de nouveaux instruments s’ajoutent à la partition. Toujours est-il qu’en y repensant, j’ai l’impression que les accords d’Omen imprègnent en permanence les moments les plus sombres et les plus cryptiques de l’histoire de Xenogears comme une véritable ambiance, lourde à la fois de menaces, de mystères et de promesses de révélations. Une atmosphère que l’on retrouve dès qu’il s’agit de visiter un de ces nombreux édifices anciens et abandonnés, remplis d’une technologie oubliée de tous, qui servent souvent de donjons au fil du jeu. Une atmosphère qui synthétise parfaitement le « feeling » Xenogears en somme…
Hyades
The One Who Bares Fangs at God
En plus d’être une excellente musique en elle-même avec sa triple-mélodie (ah, ce petit synthé…), sa rythmique lourde et ses chœurs, le moment qui l’accompagne est tout aussi fort. L’aventure Xenogears se referme sur un dialogue marquant et une des meilleures pistes de l’OST. Déjà que le jeu n’avait pas besoin de ça pour passer au rang de « culte », ces deux éléments achèvent la réflexion : Xenogears est un monument.
Advenaze