[dropcaps style=’2′]Malgré l’effort monstrueux que cela demande, je me lève à 6h du mat’ en ce dimanche 20 septembre. J’ai rendez-vous à Kaihi-Makuhari à 9h. Cest déjà ma troisième participation au salon Tokyoïte, après 2011 (bof) et 2013 (excellent).[/dropcaps]
En ce jour célébrant le jeu vidéo japonais, je ne peux que constater combien le paysage vidéoludique de l’archipel a changé : toutes les publicités croisées jusqu’à l’entrée du salon concernent des jeux smartphone. Aucune trace de jeux consoles, sinon sur les écran de la ligne Chuô, qui passent des pubs Mario Maker et Tokyo Xanadu. Très étonnant pour ce dernier qui est une exclusivité PSVita, et donc pas forcément à même d’amortir une promotion aussi coûteuse.
Pour on ne sait quelle raison, le Panzer IV de Girls un Panzers est sur le chemin du salon. Bizarre, le jeu est sorti il y a plus d’un an.
D’entrée c’est la pression : les stands ne distribuent plus les tickets à heure fixe. Il faut donc soit patienter et perdre un précieux temps, soit arriver au bon endroit au bon moment. Un changement organisationnel qui est une mauvaise surprise.
Les mauvaises nouvelles commencent, car le stand Sega a fermé l’entrée pour Project Diva X. Impossible de savoir quand le jeu sera accessible de nouveau, nous avions pourtant foncé tout droit sans nous arrêter.
Je fais donc un petit tour des stands pour voir si quelque chose se libère. Chez KoeiTecmo, Yoru no Nai Kuni n’est pas jouable (curieux, il sort dans 10 jours) et Atelier Sophie n’est pas accessible. Je serai refoulé 3 fois au cours de la journée, sans pouvoir accéder à l’une des deux bornes qui n’avaient pourtant pas une queue monstre…
Chez SquareEnix, Star Ocean 5 demande 2 heures de patience. Pas possible, je manquerais ma pause déjeuner avec les autres.
Quelque peu stressé par ces échecs et fatigué par l’avancée dans les allées qui s’apparente à un match de catch permanent, je décide de faire le pied de grue chez Sega pour épier une éventuelle ouverture. Miracle Girls Festival est libre. C’est mieux que rien, en route.
Hands-on : Miracle Girls Festival (PSVita)
Tentatives : 1 Temps d’attente : 5 minutes
C’est un jeu de rythme qui intègre des musiques d’anime (surtout des openings et des endings). On y retrouve entre autres Vividred Operation, Is Your Order a Rabbit?, Wake Up Girls etc. Le seul que je connaisse bien étant Haiyore! Nyaruko-san qui a, il est vrai, de bons openings. Il n’avait cependant dans la démo qu’un certain YuruYuri dont je connais que dalle, donc difficile de juger quoi ce soit surtout qu’en fait, c’est une copie carbone de Project Diva, en plus basique puisqu’a priori le jeu ne gère que les boutons historiques de la PSP : pas d’utilisation de l’écran tactile ni aucune des innovations présentes depuis Project Diva F. Un jeu pas forcément prioritaire mais qui peut être agréable pour les gros consommateurs d’anime.
Je refait le tour du stand Sega et là, miracle, la queue pour Project Diva X se ré-ouvre et je m’engouffre directement dedans.
Hands-on : Project Diva X (PSVita)
Tentatives : 3 Temps d’attente : 5 minutes
Il s’agit donc du troisième jeu rythme Hatsune Miku sur PSVita. La version PS4, probablement pas assez avancée, n’était pas sur le salon. L’unique musique dispo, Raspberry Monster, ne m’a guère enthousiasmé : c’est de l’electro-dance un peu brute et sans grandes variations. La démo était néanmoins fort intéressante puisqu’elle permettait de plonger dans le fameux mode Quest. Dans ce mode, il y a une jauge de voltage à remplir jusqu’à un certain niveau pour compléter la quête. J’ai également débloqué un module en plein milieu de la chanson, sans savoir si c’était la récompense de la quête puisqu’il y a aussi des skills qui influent sur la partie en cours. Question gameplay, ce troisième Project Diva vous demande maintenant d’appuyer frénétiquement sur un bouton dans ce que le jeu appelle le rush. C’est quelque chose qui a déjà été introduit par IA/VT Colorful mais c’est ici plus dynamique. Sinon, le jeu est toujours aussi magnifique : le moteur de Project Diva F 2nd fait toujours un boulot extraordinaire. Un infime avant-goût de Project Diva X qui donne envie d’en savoir plus.
En sortant de la partie Project Diva X, j’ai à peine le temps de me retourner que Blade Arcus from Shining EX réouvre lui aussi sa file d’attente!
Hands-on : Blade Arcus from Shining EX (PS4)
Tentatives : 1 Temps d’attente : 15 minutes
Un jeu de baston 2D qui reprend les personnages de la série de RPGs Shining, créés par Tony Taka comme je le disais dans le post précédent. Première remarque, c’est super beau : la modèles graphiques sont totalement différent des jeux de baston 2D classiques. C’est très fin et il a une toute petite impression de profondeur du meilleur effet. Le casting fait vraiment rêver, il y a vraiment tous les personnages emblématiques comme Sakuya, Roselinde et même Yukihime! Question gameplay, c’est technique à l’extrême. La movelist tient sur un post-it taille S et le moindre fait des dégâts hallucinants. Je me suis fait aplatir par l’IA sur le premier combat, puis j’ai adopté un schéma défense/contre-attaque je m’a permis de m’en sortir sur les suivants. C’est vraiment nanométré, il faut maîtriser ses distances en permanence, encore plus que Dengeki Bunko Fighting Climax tant les ouvertures coûtent cher. D’autant plus que les Super Force Actions, les méga-techniques propres à chaque personnage, sortent très facilement et d’après ce que j’ai vu sont pas tellement limitées (j’ai en fait 3 dans un seul combat). Ca permet de réaliser tout de suite des combats très spectaculaires et c’est vraiment grisant.
Du côté persos, j’ai joué Pialon et Altina. Cette dernière a un gameplay très difficilement abordable puisqu’elle n’a que son arc. Pialon a un meilleur feeling avec ses somersaults et ses coup de poings mi-distance. Ses Super Force Actions sont un tornado kick dont l’utilisation se passe de commentaires, et un espèce de Kamehameha absolument dingue qui envahit l’écran. Très clairement mon coup de coeur du salon. Si tout le reste du jeu est comme ça, ça va être un pur délice.
Je passe chez BandaiNamco dans l’espoir de voir l’adaptation PSVita de Gakusen Toshi Asterisk. Malheureusement, ce dernier n’est pas présent. Rien de très frais chez l’éditeur, Tales of Berseria ayant carrément fait l’impasse.
Ace Attorney 6 avait un stand assez réussi sous forme de salle d’audience, mais était hélas plein à craquer la seule fois où j’y suis passé.
EA n’avait qu’un jeu, mais pas n’importe lequel : Star Wars Battlefront, le méga-blockbuster de cette fin d’année. Il faut savoir que la saga Star Wars a une aura partuclière ici au Japon, la promotion de Star Wars – le Réveil de la Force ayant déjà commencé chez les magasins de proximité Seven Eleven.
Pas mal de stands représentant des écoles de développement ou des éditeurs spécialisés dans le mobile. Ca ne donne guère des jeux époustouflants mais question design, ils se défendent bien.
C’est l’heure de reprendre des forces et se reposer le dos (cassé), les genous (brisés) et les pieds (martyrisés). Nous mangeons un mauvais curry. Il n’y a pas d’autre mot, j’ai rarement vu un katsu curry avec aussi peu de saveur, mais enfin passons…
Bonne chose que nous soyons là, puisque les boutiques officielles sont attenantes à la restauration, de quoi digérer en allégeant tranquillement son portefeuille.
Enfin pas tant que ça, car les éditeurs ont géré leurs stocks avec les pieds. A 14h, donc pile à la mi-journée, la plupart des goodies Hatsune Miku sont déjà épuisés. Je fais donc des économies même en rajoutant des produits dérivés Tokyo Xanadu en dernière minute.
Encore plus insupportable, la boutique KoeiTecmo est en rupture de stores Marie Rose! INACCEPTABLE! L’éditeur avait organisé un vote à l’occasion de l’annonce de Dead or Alive Xtreme 3 et Marie-Rose est arrivée première avec 17% des voix. Même un élève d’école de gestion maternelle aurait organisé la fabrication en conséquence. Je dévalise le coin Atelier Sophie pour compenser.
De mauvaise humeur, je repars à l’assaut du stand SquareEnix. En vain, les inscriptions pour Star Ocean 5 sont terminées pour la journée. Il y a donc officiellement plus de deux heures d’attente!
Nous tentons un débarquement de la dernière chance au stand Sony, cette année encore le plus riche et le plus massif du salon.
The Last Guardian faisait coucou pour le plus grand bonheur des petits et des grands, sans toutefois se montrer au public autrement qu’en vidéo.
La file Star Ocean 5 n’est pas ouverte, mais ce n’est que temporaire. Je rushe vers l’entrée à la seconde même où la main de la nana du staff s’approche de l’étiquette jaune apposée sur le titre du jeu tant attendu de SquareEnix.
Mon voilà qualifié, à 1h30 seulement de la fermeture!
Je suis donc à l’intérieur du stand Sony pour la première fois. Il y a pas mal de bornes, les visiteurs sont très bien filtrés et on patiente avec des tas de vidéos dont celle qui revient le plus est… Persona 5! From Software fera plus tard une démo d’un nouveau boss du DLC Bloodborne – The Old Hunters dans un combat sans merci.
Hands-on : Star Ocean 5 – Integrity and Faithlessness (PS4)
Tentatives : 3 Temps d’attente : ~1 heure
Ca fait quelque chose de retrouver cette série mythique 5 ans après l’excellent Star Ocean 4, et presque 15 ans après mon jeu préféré de tous les temps, Star Ocean 3. La démo est très longue (13 minutes), mais scénario ne filtre pas beaucoup : Fidel et l’héroïne Miki sont des nouvelles recrues d’un certain Victor, un autre perso de l’équipe a priori haut placé. On se familiarise surtout avec les combats, l’exploration n’étant pas un point fort pour l’instant. C’est du Star Ocean pur jus : on complète le combo classique par des skills, le tout étant très naturel, les réflexes de SO3 reviennent immédiatement. On peut changer de perso à tout moment comme dans Tales of Zestiria, l’occasion d’essayer Miki qui a des sorts dévastateurs mais très très longs à charger. Mon sentiment est que le gameplay a quand même pris un petit coup de vieux après Tales of Zestiria, ce qui n’est pas complètement compensé par les prouesses graphiques : les combats et les personnages sont très beaux mais les décors sont quelconques pour le moment (faudra attendre les villes pour la claque je pense). Un bon Star Ocean pour le moment mais qui doit en montrer davantage s’il veut marquer son époque.
Pour l’anecdote, dès que je m’assois, l’hôtesse me prévient qu’il y a un boss super fort sur la droite. J’ai donc essayé d’aller le plus possible à gauche mais ma chance avait vraisemblablement tourné et je suis quand même tombé dessus… J’ai résisté jusqu’à la mort mais le game over est bien intervenu.
Vers 17-18h il était IMPOSSIBLE de rentrer sur Tokyo. La file pour le train n’avançait pas et les taxis ignoraient superbement les gens affalés sur les barrières, dont nous faisions partie. Résultat des courses, on a mangé sur place et il y avait de l’attente dans TOUS les restaurants.
Encore un bon TGS malgré l’organisation un peu imprécise. Beaucoup de plaisir sur cette journée aussi : c’est un paquet d’adrénaline, c’est des sensations qui n’ont pas d’équivalent et qui en font un plaisir renouvelé, à plus forte raison entre potes et quand les bons jeux sont de la partie comme cette année. Vu l’attente, il aurait fallu les deux jours public pour combler tous ses désirs.