– Littérature –
Il s’agit là des conférences les plus nombreuses des Utopiales, l’événement étant avant tout consacré à la littérature de science-fiction. Et les sujets ont été divers: pères fondateurs de la science-fiction, savants fous, obsolescence des empires galactiques, technophobie française, lois de la robotique, etc… On peut dire que la gamme a été large.
– Pulps !
Petit retour historique sur l’épopée des pulps, ces revues publiées à moindre frais sur du papier de mauvaise qualité au cours de la première moitié du XXème siècle. Il faut dire que certaines de ces publications ont vu émerger bien des auteurs majeurs dont Lovecraft, Howard ou Asimov ne sont que quelques exemples et ont participé à développer une science-fiction assez débridée qui continue à avoir un impact considérable sur les auteurs modernes. Pour en témoigner, on retrouve autour de la table l’invité d’honneur de l’édition 2012 des Utopiales, Neil Gaiman, ainsi que Laurent Genefort, Tommaso Pincio et Gilles Francescano. Chacun a ainsi pu parler avec nostalgie de sa découverte du genre, de l’impact qu’il a pu avoir sur leurs œuvres et sur la science-fiction en général, et finalement se poser la question de savoir si on ne doit pas chercher aujourd’hui l’héritage de cette ébullition et de cette liberté de ton dans certaines productions informatiques… et vidéoludiques.
En marge de cette table ronde et dans le même registre, nous avons également pu profiter de l’exposition Amazing Science dans le Centre des Congrès de Nantes. Au programme, une série d’images qui détournait les illustrations de couverture fantasques du légendaire magazine pulpique Amazing Stories en y joignant des micro-nouvelles de Claude Ecken et des exemples de technologies modernes bien réelles. Une méthode inspirée pour joindre l’utile à l’agréable.
– Les nations de la science-fiction & L’objet technique dans le science-fiction : entre enchantement et pédagogie
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Deux tables rondes que nous regroupons parce qu’elles mettaient d’une certaine manière en évidence toutes les deux de grandes différences de visions, d’attentes et de peurs véhiculées par la science-fiction et suscitées par la technologie. D’abord par rapport aux nationalités des intervenants : le partage de points de vue français (Ayerdhal, Gérard Klein, Daniel Tron), suisses (Georges Panchard), italiens (Tommaso Pincio), canadiens (Robert Charles Wilson), américains (Nancy Kress, Norman Spinrad), etc… permettait d’aborder ces sujets sous de nombreux angles culturels. Ensuite par rapport au vécu de chacun : de l’anarchisme contestataire de Spinrad à la longue carrière de Klein dans l’économie et la prospective, le débat a été enrichi par des perspectives bien distinctes.
– Rencontre avec Michael Moorcock
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Petit coup de cœur personnel que cette rencontre avec un grand monsieur de littérature fantastique. Et même si son œuvre considérable parle pour lui et lui permettrait légitimement de prendre le melon, c’est un Michael Moorcock modeste et presque gêné qui s’est prêté de bonne grâce au jeux des questions/réponses. Cette table ronde aura été l’occasion de découvrir un certain nombre de rendez-vous manqués avec le jeu vidéo comme cette collaboration qui a failli avoir lieu entre l’auteur et le studio en charge des Wing Commander, ses essais infructueux à Space Invaders ou le traumatisme que lui a occasionné cet écran de Game Over en forme de pierre tombale arborant son nom assorti d’un riant R.I.P. Comme il nous le confiait avec un petit sourire, certaines images passent mieux quand on est jeune que quand on commence à avoir un certain âge. D’ailleurs, Michael Moorcock finit par nous avouer que s’il avait été jeune en 2012, sa soif de nouveautés et d’expérimentation l’aurait sans doute poussé à se lancer dans le jeu vidéo plutôt que dans la littérature. Nous aurons en tous cas l’occasion de reparler du créateur d’Elric de Melniboné et de Jerry Cornelius sur Archaic.
– Sciences –
Quelle drôle d’idée d’aller voir des conférences scientifiques, n’est-ce pas ? Eh bien pas forcément, car les Utopiales nous ont proposé des tables rondes permettant de confronter l’avancée réelle de certaines recherches scientifiques aux fantasmes des écrivains de science-fiction. Des échanges entre chercheurs et auteurs qui nous ont permis de constater que dans certains cas la fiction n’est plus si éloignée de la réalité. C’est par exemple le cas des recherches sur les cellules couches qui permettent déjà de « cultiver » du tissu musculaire en laboratoire – pour des steaks dont le prix au kilo est prohibitif, certes.
– Rencontre avec le robot Nao
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A dire vrai, nous ne sommes allé à cette présentation que parce que nous avions une heure à perdre entre deux autres tables rondes qui nous intéressaient. Et autant dire que nous avons été très agréablement surpris par la présentation de Rodolphe Gélin, ingénieur spécialisé dans la robotique chez Aldebaran Robotics, une société… française ! Et oui, première surprise dans cette période de morosité économique : la France est le leader mondial du robot humanoïde. De prime abord, nous aurions pensé au Japon mais il faut croire que les sentai ont trop conditionné notre jeunesse.
Mais au-delà des considérations bassement patriotiques de l’affaire, la table ronde a surtout été l’occasion de faire une présentation globale rapide de l’avancée des projets robotiques aux quatre coins du monde mais aussi de poser LA question : un robot humanoïde, à quoi ça sert ? On sentait que Rodolphe Gélin ne cherchait pas à nous vendre quoi que ce soit (au prix du Nao à l’unité, c’est moyennement étonnant) mais vraiment à nous présenter un projet industriel au long cours, des applications actuelles bien réelles dans la recherche aux perspectives d’avenir, dans les services à la personne notamment. L’occasion d’une présentation captivante de ce que le robot sait déjà faire avec vidéos et démonstrations à l’appui, de ce qu’il ne sait pas encore faire et de ce qu’il n’aura de toute façon jamais vocation à faire. Bref, une présentation transparente et passionnante des enjeux d’un projet dont on entendra certainement beaucoup parler dans quelques années.